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Un très beau roman historique de Christian Signol qui a eut le droit à une adaptation en téléfilm par France télévision.
Une histoire qui met en avant la force, le courage et l'espoir, l'écriture est efficace, sensible, poignante et touchante. Une écriture simple qui fait vivre des personnages attachants, ils nous procures de l'émotions et délivres de belles valeurs humaines. Christian Signol fait chavirer nos coeurs avec un pan de notre histoire lors de la seconde guerre mondiale.
Seconde guerre mondial, Justes, Courages, Enfants.
"Si la guerre avait toujours été à ses yeux lointaine, comme irréelle, il venait de comprendre qu'il n'en était rien. Elle était là, à sa porte, et menaçait tout le monde, même ceux qui ne s'en préoccupaient pas et vivaient à l'écart."
J’ai toujours plaisir à me plonger dans les romans de Christian Signol, c’est un peu comme si je remontais à mes racines, comme des retrouvailles avec des cousins perdus de vue. Et puis il y a l’histoire, la grande, celle que nos aïeuls ont traversée et dont quelques bribes sont arrivées jusqu’à nous.
Dans son dernier roman, Christian Signol nous fait traverser un demi-siècle d’histoire à travers la vie d’une famille française.
Dans les années 1950, Antoine Bastide est fils de paysans installés sur une petite exploitation dans la Corrèze. Il va devenir professeur de français tandis que son jeune frère reprendra la ferme. Ce n’est pas l’ordre établi mais cela montre l’évolution d’une société rurale où les enfants ne veulent pas travailler la terre comme leurs parents mais rêvent d’autre chose.
Les parents sont encore marqués par la guerre tandis que leurs enfants vont connaitre les embrasements de mai 68 et une vie libérée des conventions. Pourtant, malgré son éloignement et sa vie à Paris, Antoine gardera cet amour de la terre et des travaux des champs toute sa vie.
Ses enfants auront d’autres aspirations, s’éloignant des traditions pour vivre librement leurs choix. Leur horizon s’ouvrira au monde entier.
Au-delà des liens familiaux, chacune de ces trois générations est l’occasion pour Christian Signol de documenter l’évolution d’un monde rural dont la transformation aura des conséquences sur la famille.
« Près des deux tiers de la population rurale avaient migré vers les grandes métropoles et quitté la terre qui les avait vus naître. Fallait-il s’en réjouir ou s’en désoler ? Les conditions d’existence dans les grands centres urbains étaient devenues difficiles. : les hommes y retrouvaient parfois des réflexes animaux de survie, et la violence d’un terrorisme aveugle les mettait en péril. Les campagnes souffraient au contraire d’une désertification implacable et d’un abandon qui pouvait aussi être mortel.
Alors, qui avait-eu raison ? »
Christian Signol signe là une histoire dans la veine de ses romans qui parlent de ce monde rural et de ses changements. Pourtant, malgré des personnages attachants, j’ai eu du mal à me passionner pour la vie de la famille Bastide. C’est pétri de bons sentiments, et assez prévisible. Chacun suit un destin bien ancré dans l’air du temps et j’ai eu l’impression que cette famille n’existait que pour raconter un pan de l’histoire française du milieu du XXe siècle jusqu’à nos jours.
Tout au long de l’œuvre de l’écrivain se croisent les gens de sa famille ou de leurs proches dans ce Périgord natal mais, à la différence de ses romans, ce livre est une biographie construite à partir de souvenirs et de témoignages sur fond d’histoire et c’est avec pudeur et sincérité que Christian Signol évoque la vie de son grand-père Julien qu’il a peu connu
Julien Signol, paysan illettré, a une volonté chevillée au corps : il ne courbera pas l’échine sur la terre au service d’un maitre comme l’ont fait ses parents et leurs parents avant eux. Orphelin de père très jeune, il veut apprendre un métier et deviendra maçon. A force d’obstination, il construira sa vie qu’il veut solide comme les murs qu’il maçonne et fondera une famille avec la douce, la tendre Hélène.
Mais la guerre de 14-18 va le rattraper.
« Julien venait de voir les premiers morts déchiquetés par les obus, les chevaux éventrés, des camarades blessés, certains mutilés, et il eut à peine le temps de s’y habituer que l’ordre de retraite, le 24, le jeta de nouveau sur les routes, pour un repli général dont nul ne savait où il s’arrêterait. »
Il en reviendra mutilé. En perdant l’usage de sa main droite, il ne peut plus être maçon et c’est une souffrance pour cet homme travailleur de ne pouvoir trouver de l’ouvrage. Heureusement, une solution sera trouvée qui le mènera à Bordeaux puis dans les Ardennes. C’est là que naitra son troisième fils, le futur père de Christian Signol.
N’ayant pas fréquenté l’école, Julien n’a pas eu la possibilité d’apprendre à lire et à écrire. Il en gardera une honte toute sa vie jusqu’à ce que ses fils, qui auront reçu l’éducation de l’école publique, puissent répondre à ses questions.
Sans misérabilisme, Christian Signol raconte comme il sait si bien le faire, cette vie de misère et de travail incessant. Ces vies « ont été construites au terme d’un labeur inimaginable aux hommes et aux femmes d’aujourd’hui ». L’écrivain leur rend hommage tout en célébrant leur droiture et leur courage. On se rend compte que ces gens modestes vivaient dans des conditions difficiles en ce début du XXe siècle traversé par deux guerres.
C’est aussi le Périgord profond que l’on découvre, Sarlat et ses environs, car les familles ne s’éloignaient jamais beaucoup de leurs racines.
L’écriture lumineuse et généreuse de Christian Signol a su créer un récit de transmission émouvant et sincère.
Etienne vient de perdre sa jeune épouse Julie. Ne sachant plus où il en est, il quitte son emploi de banquier à Paris et se réfugie dans le causse en Lozère, dans un petit hameau perdu au milieu de nulle part. Il loge chez Louise, propriétaire d'un troupeau de brebis, et fait la rencontre d'Achille, vieux berger solitaire vivant auprès de Louise. La confiance s'installe assez rapidement entre les trois personnages. Louise voit en Louis le fils qu'elle aurait aimé avoir. Quant à Achille, pourtant si peu bavard, il confie peu à peu sa vie à Etienne et partage avec lui ses savoirs. Ce dernier reprend petit à petit goût à la vie en retardant toujours son retour à Paris. Achille craint le départ de Louise et la vente du domaine car Louise n'est pas en bonne santé. Même si j'ai déjà lu des romans sur le même sujet et qu'on devine la suite des événements, le roman reste plaisant à écouter. C'est facile et rapide à lire et c'est surtout un hymne à la vie et à la nature.
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