Un grand roman de l’identité afro-américaine
Un grand roman de l’identité afro-américaine
Un roman qui nous amène au plus près d’une culture moralisatrice américaine. On y retrouve les différents sujets sur lesquels les citoyens peuvent se déchirer. Tout y est : avortement, suicide, rapport au bien et au mal imprégné de religion.
Ecriture peu élaborée et aussi stéréotypée que les personnages.
« L’autre moitié de soi » de Brit Bennett est un roman intéressant sur l’identité.
Deux jumelles métisses, encore adolescentes, s’enfuient de leur petite ville pour vivre une autre vie.
Douze ans plus tard, Desiree revient dans sa ville avec sa petite fille mais sans sa sœur jumelle, perdue de vue ; Stella a fait un autre choix, disparaître pour une autre vie, une vie de femme blanche et de mensonges.
Comment vivre en quittant tout, en reniant tout ? Peut-on se construire sur des mensonges ?
Ce roman pose mille questions sur « être soi », trouver sa place, oublier, s’oublier.
J’ai pris beaucoup de plaisir à le lire.
Aux Etats-Unis, appartenir à une église pour certains est très important.
Les parents de Nadia Turner fréquentent celle du Cénacle, dirigée par un pasteur afro-américain et sa femme.
Alors que Nadia vient de fêter ses 17 ans, sa mère se suicide d’une balle dans la tête. Toute la communauté de cette petite ville de Californie est sous le choc :
» Nous avions connu des morts brutales, oui, mais la différence, c’était qu’Elise Turner l’avait voulu. Pas une poignée de cachets pour prolonger le sommeil, pas un moteur de voiture qui tourne dans un garage fermé, mais un pistolet contre la tempe. Comment avait-elle pu décider de se détruire aussi violemment ? Nous nous étions serrées sur les bancs, sans savoir à quoi nous attendre. Qu’allait dire le pasteur ? «
La communauté n’apportera pas beaucoup de réconfort à Nadia. La ressemblance physique de la jeune fille avec sa mère met ses membres mal à l’aise » Comme si son âme tourmentée -et nul doute qu’elle l’était- errait dans le lieu où elle avait été vue pour la dernière fois. »
Le père de Nadia, sous le choc, ne sera pas d’un grand soutien non plus. Alors, elle trouve un peu de réconfort dans les bras de Luke, le fils du pasteur.
Les rendez-vous amoureux se termineront à l’annonce de la grossesse de la jeune fille. Luke lui donnera les 600 dollars nécessaires à l’avortement.
Cet été là, Nadia, très esseulée, va finir par se lier d’amitié avec une adolescente de son âge, Aubrey, qui a fui sa mère et son beau-père pédophile pour trouver refuge chez sa soeur aînée.
Mais le souvenir de sa grossesse, l’attitude de Luke au moment de l’ avortement, la pousse à quitter sa communauté noire et religieuse pour entamer de brillantes études.
Des années plus tard, alors que les trois adolescents sont devenus adultes, ce qui s’est passé l’été de leurs dix-sept ans aura toujours un impact sur leurs vies.
J’ai beaucoup apprécié le style et l’écriture de Brit Brennet. Son approche de la psychologie des adolescents, de leurs tourments, de leur découverte des comportements des adultes fait que l’on accroche très vite à cette histoire. Elle réussit à aborder le sujet de l’avortement et des communautés religieuses aux Etats-Unis à travers le regard de trois adolescents afro-américains de façon très pertinente.
Années 1950. Louisiane. Desiree et Stella, soeurs jumelles à la peau si claires qu'elles pourraient passer pour des Blanches, disparaissent l'été de leurs seize ans. Quand Desiree revient une décennie plus tard accompagnée d'une petite fille à la peau couleur goudron, tout le village jase. Mais qu'est devenue Stella?
Dans ce récit d'une grande densité, Brit Benett retrace sur deux générations (les mères puis leurs filles) le destin de quatre femmes noires dans une Amérique à peine sortie de la ségrégation où gronde une violence sourde. A travers leurs choix et leurs non-choix, l'autrice aborde avec brio les thèmes de la gémellité mais surtout de l'identité, celle que l'on se construit mais aussi celle que l'on invente. La question de la couleur de peau est ici abordée d'un point de vue extrêmement percutant autour de cette ville où les Noirs semblent blancs et où le racisme se nourrit de la peur et des traumatismes passés des opprimés eux-mêmes.
Le regard que Brit Benett pose sur ses héroïnes est d'une grande douceur et d'une justesse bouleversante. Attachantes et complexes, on les observe au fil des pages grandir et buter contre le monde, se blottir les unes contre les autres puis se fuir pour finalement parvenir à façonner leur propre liberté.
Un roman puissamment féminin. Une oeuvre magistrale sur l'identité.
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