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Avec ce récit, ce texte comme le qualifie l’autrice, Alexandra Koszelyk, nous confie les particularités de son parcours, dont elle avait parsemé ses romans en attribuant aux personnages des caractéristiques issues de sa propre biographie.
La tragédie initiale qui fait dire à Alexandra Koczelyk qu’elle est née à l’âge de huit ans et demi est d’emblée évoquée, pour la sortir de ce silence qui fut considéré comme nécessaire pour l’enfant qui ne se souvient de rien. Mais ne pas se souvenir ne signifie pas que toute trace est effacée. On vit avec malgré tout, dans un magma de symptômes en quête de sens.
Ce que fait l’écriture sur son auteur, ce que l’auteur imprime de sa personnalité et de son histoire dans ses écrits sera l’un des leitmotiv du texte;.Lecture et écriture sont deux piliers qui l’inscrivent dans un parcours rédempteur.
« Dans ce mouvement de balancier entre l’oubli et la ribambelle de questions, les livres ont été une place de salut. »
La prose est belle, riche, et remplit le contrat moral imposé dès les premières années par le père : apprendre l’ukrainien, pourquoi pas mais d’abord maitriser la langue du pays d’accueil. C’est d’ailleurs par le biais de la langue et portée par une actualité dramatique que l’autrice consacre du temps à l’apprentissage de la langue de sa famille exilée.
Réflexion profonde sur la place de l’écriture dans sa vie, sur les traumatismes d’enfance, sur les pouvoirs du langage, Pages volées, rédigé lors d’une résidence est un texte émouvant et sincère.
304 pages Aux Forges de vulcain 23 août 2024
#Pagesvolées #NetGalleyFrance
Ce lever de soleil à travers cette porte est à l'image de ce texte et de sa lecture. Un texte intime, genre de journal de résidence d'écrivain.
J'ai lu et apprécié les textes romanesques précédents et quel plaisir de lire les ressentis, les réflexions de cette jeune femme. Elle va faire une résidence d'auteur dans la région de son enfance. Elle va nous dévoiler le drame qu'elle a vécu enfant : « Je suis née à huit ans, sept mois et douze jours. ». Un accident de voiture et, elle et son frère vont devenir orphelins. Elle va se questionner, nous questionner, tenter d'expliquer comment on continue, on construit sa vie après un tel drame.
Professeure de lettres (et qu'est ce que ses élèves ont de la chance), les livres ont toujours eu un rôle important dans sa vie. De belles pages de lecture, de références littéraires. Ce texte n'est jamais larmoyant, c'est un texte d'espoir et j'ai aimé lire certaines de ses réflexions sur le monde actuel, sur l'éducation, sur le métier d'enseignant.
Ce sont des pages volées mais aussi des pages données. Elle se questionne mais nous nous questionnons aussi avec elle, sur la vie, le pouvoir de l'imaginaire, sur la liberté , sur la transmission.
Elle parle donc très bien de la lecture, de l'écriture, des relations avec son éditeur, du "simple fait" de poser des sentiments en mots, des maux en mots.
Ce texte intime m'a donné envie de (re)lire des textes, que ce soit ceux qu'elle cite ou les siens.
#Pagesvolées #NetGalleyFrance
Pages volées, ce récit est le livre le plus intime d’Alexandra Koszelyk. À partir de réflexions personnelles sur la littérature et sur ses choix d’écriture, sa voix, trouvée au cours d’une retraite littéraire, émeut terriblement tant elle se confie avec courage et émotions.
« Me remettre en écriture comme on irait se calfeutrer dans un monastère. »
Une question d’une autrice, lors de sa résidence littéraire en Normandie renvoie Alexandra Koszelyk directement au sens de son écriture. En lui demandant si grâce à elle, elle va à l’origine des choses, la réflexion peut cheminer. Après quatre romans, la rédaction de son journal livre ses constats bruts sur son identité, son enfance et la façon dont elle a grandi et appréhendé sa vie adulte.
« Sans cordon, sans corps non plus, un lien plus profond persiste. C’est lui que je veux sonder, aller fouiller, remuer la vase et ne plus nager dans une eau stagnante, mais qu’au contraire cette source redevient vivante, enrichit de toute cette boue grouillante de vie. »
Ce récit est attachant, touchant et extrêmement émouvant. Ce n’est pas une catharsis, ce sont des réflexions intimes, bouleversantes, notées au fil de son repli en soi. Il renvoie à l’universalité, à notre position par rapport à nos propres failles, nos propres combats, nos propres signifiants. « Parce que sans ces failles n’existeraient pas ces continents en nous. »
Enfance
La narratrice confie son vécu lors du décès de ses deux parents dans un accident de voiture, devenue orpheline dès 8 ans. Arrivée à l’âge adulte, l’écriture tient une place maîtresse dans son univers. Cette résidence littéraire fera surgir la possibilité d’écrire « Je », loin d’une fiction rassurante, pour lui permettre de trouver toutes les facettes de sa voix singulière. « L’autofiction pour déposer et ne plus répéter.«
Cette voix la ramène à l’enfance, aux champs, aux forêts, aux lieux du grand-père mais aussi de l’autre côté de son identité avec sa grand-mère, si particulière, la cultivatrice qui souhaitait implanter sa famille dans sa terre d’exil.
Sa passion
Alexandra Koszelyk raconte sa passion pour la littérature qui lui a permis d’apprendre à vivre. « Les livres me font fuir la réalité pour respirer. » Elle dissèque la place de la lecture dans sa vie, la façon de s’en saisir pour se dessaisir de tout ce qui alourdit son histoire, de tout ce qui empêche. Elle se livre corps et âme dans ce journal intime pour mieux se libérer du silence et de son mutisme.
Le texte d’Alexandra Koszelyk est courageux, sans complaisance et en toute simplicité, avec beaucoup de sincérité. Elle détaille les « piquets » de sa vie qui lui ont permis cette introspection au fil des jours pour faire tomber les masques de la fiction et trouver la force d’exprimer une autre façon de raconter l’intime.
Un vrai coup de cœur !
Chronique illustrée ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2024/09/14/alexandra-koszelyk-pages-volees/
Lire, Alexandra Koszelyk, c’est entrer dans un monde poétique, c’est parcourir une écriture d’une grande délicatesse, c’est ressentir des émotions à fleur de peau, c’est découvrir de la beauté derrière un monde fissuré. Oui, mais là, dans son dernier ouvrage, "Pages volées", c’est bien autre chose. Comment en rédiger une chronique ?
Une chronique, c’est une manière de dire pourquoi j’ai aimé ou pas, pourquoi j’aurais préféré… Et là, ce n’est pas pareil. Ce nouvel opus de l’auteure n’est pas un roman. C’est une plongée dans son propre passé, dans une vie d’avant dont elle a peu de souvenirs. Elle nous raconte ses huit ans et l’horreur d’un accident de voiture. Ses parents sont décédés, son petit frère et elle ont survécu. Comment lire un tel texte sans avoir à la fois la boule au ventre et le cœur serré ? Et pourtant, c’est une admiration sans borne pour cette petite Alexandra devenue grande, professeur de lettres classiques et magnifique auteure qui se fait jour.
Admiration car Alexandra Koszelyk réussit l’exploit, en se racontant, de nous parler à nous, ses lectrices et lecteurs. Toute sa vie est là, sous nos yeux : la résilience, le pouvoir des mots et de la littérature, son travail d’auteure, l’Ukraine, son pays d’origine, dont elle porte haut et fort les couleurs, sans oublier son métier d’enseignante. C’est un récit intime, une réflexion personnelle sur la lecture "Ouvrir un livre est le même geste que celui d’ouvrir un cercueil et de [me] plonger dans le froid du tombeau…" sur l’écriture aussi, histoire de retrouver ces "Pages volées", qui nous est proposé.
Admiration car elle possède l’immense talent de faire de ce récit intime et pudique à la fois, un ouvrage lumineux, peuplé de références littéraires et musicales, ouvert sur le monde. Une lecture bouleversante qui m’a ramenée quelques quarante ans en arrière quand une petite Marion – visage piqueté de taches de rousseur et encadré de boucles blondes – est arrivée dans ma classe de Cours Préparatoire, quelques jours après la mort de sa maman dans un accident de voiture.
"Pages volées" ou comment réparer le passé pour vivre un présent serein et envisager un avenir heureux. Un ouvrage que je ne pourrai oublier.
https://memo-emoi.fr
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