Si certaines sont impressionnantes et effrayantes, d'autres sont drôles et rassurantes !
Quand des pages entières de votre vie vous ont été volées, comment faire pour les retrouver, si ce n'est les écrire ?
Les parents d'Alexandra meurent dans un accident de voiture alors qu'elle n'a que huit ans. Elle est recueillie avec son frère par sa tante. Tandis qu'elle grandit entre premiers amours et amitiés adolescentes, un immense vide demeure en elle. Qui est-elle ? L'orpheline ? L'Ukrainienne ? La jeune fille qui aime les histoires ?
Vingt ans plus tard, alors qu'elle revient en Normandie, elle entreprend une enquête sur ce qui a permis sa survie : la langue, la littérature et l'écriture.
Un récit poignant sur ces continents intérieurs que nous habitons et qui nous habitent.
C'est un récit très personnel entre l'autobiographie et l'essai.
Alexandra Koszelyk a perdu ses parents dans un accident de voiture très jeune, elle dit dans son livre "Je suis née à 8 ans 7 mois et 12 jours", jour du drame où elle se réveille seule dans un hôpital. Avant cela, oubli de tout souvenir.
Elle nous raconte sa dépossession, la difficulté de faire son deuil, ses parents étant déjà enterrés sans qu'elle puisse leur dire au revoir. Cette culpabilité, la douleur et l'absence trop difficile à vivre pour elle et son jeune frère.
Elle va découvrir le pouvoir rédempteur des mots en écoutant les chansons de Goldman puis dans les livres : Milan Kundera, Antigone, Gaudé... ces mots qui lui feront prendre conscience qu'une vie est possible malgré les deuils. Puis plus tard Joan Didion, Joyce Carol Oates, Camille de Toledo, Antoine Wauters.
Introspection, réflexion, peur de la transmission de ses peurs au moment de devenir mère, un livre encore "La mer noire " de Kéthévane Davrichewy dont une phrase résonne en elle "Ce qui compte c'est avancer sans se retourner" va être importante.
Elle est aussi en constante recherche de son identité, sur ce qui la définit, retrouver la vérité de ses origines en cherchant ses racines comme l'étymologie : la racine des mots et va commencer à écrire via son blog "Bric a book" et ensuite utiliser l'écriture pour lutter contre l'oubli.
Ecrire c'est un allégement, c'est donner du sens, naîtra "l'archiviste" , ses racines, sa langue maternelle : l'ukrainien, hommage à sa grand-mère. Lire et écrire pour oublier la mort et faire naître l'espoir.
Ce récit est touchant, écrit comme un journal, d'une justesse incroyable. L'écriture sensible, d'une grande sincérité nous emmène au coeur de l'intime. Elle parle des traumas de l'enfance, évolue de l'ombre à la lumière, fait remonter ce qui est enfoui en elle jusqu'à la libération en écrivant les pages de sa vie qui lui ont été volées.
Ma note : 9/10
Les jolies phrases
..La fiction m'aura apporté ce que je n'aurais pas pu vivre autrement.
L'image qu'on a de soi n'est pas l'image que les autres ont, mais laquelle est la plus vraie ?
L'enfant que je suis encore grandit dans un monde où l'adulte n'est pas fiable, pour une raison qui m'échappe encore. Celui-ci omet, tronque, maquille, falsifie et trahit la confiance accordée par l'enfant. Quel est cet aveuglement? Pourquoi agir comme si rien ne s'était passé ?
C'est sans doute cela, les ruptures. Un silence, puis une parole qui par la suite n'est plus jamais la même.
Et il y a de ça, dans ces chansons, une sortie de mon statut d'orpheline, qui m'apprend alors que malgré la douleur, l'absence et les deuils, une vie est possible, en dehors des cases que la vie nous impose. Et même si nous ne réussissons pas à rebondir, à nous extraire du chagrin ou de la douleur, le plus important est d'être nous-mêmes.
Les livres sont ces histoires qui me permettent de saisir que la vie est faite d'embûches dont il faut se relever.
Je porte un vêtement que personne ne voit, une chair tissée de mots dits qui se sont agglutinés au fil des générations. Á ma naissance, je n'étais donc pas nue, mais déjà enveloppée des roches compactes que je ne pouvais m'ôter. Sur les bâtiments romains est gravé le nom de leur fondateur, il en va de même pour nous, une épigraphe illisible inscrite sur notre front, et nous nous demandons comment la déchiffrer.
On fait avec, la douleur ne disparaît pas, la résilience est un concept qui permet de rassurer l'autre, de se dire que, malgré les traumatismes, la vie et la joie sont toujours possibles.
Tout l'intérêt de l'écriture réside là. Mieux se connaître soi, sans jamais arriver toutefois à se comprendre totalement, se remettre à l'écriture, à la création.
https://nathavh49.blogspot.com/2025/01/pages-volees-alexandra-koszelyk.html
Ayant entendu parler en bien tant de son auteure que de cet ouvrage, j’étais heureuse de pouvoir le découvrir.
Il s’agit d’un essai autobiographique, où Alexandra KOSZELYK se « livre » sur son passé, tout en parlant de son présent, grâce à cette résidence d’écrivains qui fait remonter en elle un drame qu’elle a subit à 8 ans : la perte de ses parents dans un accident de voiture.
Voici un récit très intime que j’ai beaucoup apprécié. Et pourtant, j’avoue que je ne suis pas forcément très adepte de ce genre d’ouvrage.
Là, je l’ai lu d’une traite et j’ai trouvé que la forme d’un journal était très adaptée à cette réflexion sur la vie.
Et puis, cet amour de la littérature, qui lui permet de s’en sortir et de nous délivrer ce récit tout en finesse et pudeur, m’a ému ; d’autant plus que j’ai moi-même perdu mes grands-parents dans un accident de voiture, à l’âge de 11 ans.
C’est donc un grand merci que j’adresse à #NetGalleyFrance et #AuxForgesDeVulcain pour m’avoir fait découvrir ces subtiles #Pagesvolées.
J’ai eu la chance de faire la connaissance d’Alexandra en 2017. Avant la publication de son premier roman (« À crier dans les ruines ») Depuis, je les ai tous lus (à l’exception d’Emona, roman jeunesse) et je les ai tous beaucoup aimés …
Et c’est à la sortie de son dernier (magnifique) ouvrage que je découvre la tragédie qui l’a heurtée de plein fouet à l’âge de huit ans, sept mois et douze jours. Son petit frère, lui, en avait trois …
Perdre ses deux parents, quand on est une aussi petite fille, ne peut être que le summum de l’horreur ! Alexandra nous confie ses sentiments d’alors et ceux – également douloureux – des années suivantes, avec une sincérité et une pudeur particulièrement bouleversantes. Ainsi que l’influence de son vécu sur le contenu de ses romans, sur la quête de ses origines ukrainiennes … L’écriture est d’une rare beauté (et surtout d’une grande douceur) comparée à l’intolérable violence des évènements. C’est tout simplement magnifique et déchirant ! Gros coup de coeur pour ce témoignage, au cours duquel l’auteure se livre sur sa tragédie personnelle et son immense capacité de résilience, en nous prouvant – une fois de plus – sa très grande compétence d’écrivaine.
Avec ce récit, ce texte comme le qualifie l’autrice, Alexandra Koszelyk, nous confie les particularités de son parcours, dont elle avait parsemé ses romans en attribuant aux personnages des caractéristiques issues de sa propre biographie.
La tragédie initiale qui fait dire à Alexandra Koczelyk qu’elle est née à l’âge de huit ans et demi est d’emblée évoquée, pour la sortir de ce silence qui fut considéré comme nécessaire pour l’enfant qui ne se souvient de rien. Mais ne pas se souvenir ne signifie pas que toute trace est effacée. On vit avec malgré tout, dans un magma de symptômes en quête de sens.
Ce que fait l’écriture sur son auteur, ce que l’auteur imprime de sa personnalité et de son histoire dans ses écrits sera l’un des leitmotiv du texte;.Lecture et écriture sont deux piliers qui l’inscrivent dans un parcours rédempteur.
« Dans ce mouvement de balancier entre l’oubli et la ribambelle de questions, les livres ont été une place de salut. »
La prose est belle, riche, et remplit le contrat moral imposé dès les premières années par le père : apprendre l’ukrainien, pourquoi pas mais d’abord maitriser la langue du pays d’accueil. C’est d’ailleurs par le biais de la langue et portée par une actualité dramatique que l’autrice consacre du temps à l’apprentissage de la langue de sa famille exilée.
Réflexion profonde sur la place de l’écriture dans sa vie, sur les traumatismes d’enfance, sur les pouvoirs du langage, Pages volées, rédigé lors d’une résidence est un texte émouvant et sincère.
304 pages Aux Forges de vulcain 23 août 2024
#Pagesvolées #NetGalleyFrance
Ce lever de soleil à travers cette porte est à l'image de ce texte et de sa lecture. Un texte intime, genre de journal de résidence d'écrivain.
J'ai lu et apprécié les textes romanesques précédents et quel plaisir de lire les ressentis, les réflexions de cette jeune femme. Elle va faire une résidence d'auteur dans la région de son enfance. Elle va nous dévoiler le drame qu'elle a vécu enfant : « Je suis née à huit ans, sept mois et douze jours. ». Un accident de voiture et, elle et son frère vont devenir orphelins. Elle va se questionner, nous questionner, tenter d'expliquer comment on continue, on construit sa vie après un tel drame.
Professeure de lettres (et qu'est ce que ses élèves ont de la chance), les livres ont toujours eu un rôle important dans sa vie. De belles pages de lecture, de références littéraires. Ce texte n'est jamais larmoyant, c'est un texte d'espoir et j'ai aimé lire certaines de ses réflexions sur le monde actuel, sur l'éducation, sur le métier d'enseignant.
Ce sont des pages volées mais aussi des pages données. Elle se questionne mais nous nous questionnons aussi avec elle, sur la vie, le pouvoir de l'imaginaire, sur la liberté , sur la transmission.
Elle parle donc très bien de la lecture, de l'écriture, des relations avec son éditeur, du "simple fait" de poser des sentiments en mots, des maux en mots.
Ce texte intime m'a donné envie de (re)lire des textes, que ce soit ceux qu'elle cite ou les siens.
#Pagesvolées #NetGalleyFrance
Pages volées, ce récit est le livre le plus intime d’Alexandra Koszelyk. À partir de réflexions personnelles sur la littérature et sur ses choix d’écriture, sa voix, trouvée au cours d’une retraite littéraire, émeut terriblement tant elle se confie avec courage et émotions.
« Me remettre en écriture comme on irait se calfeutrer dans un monastère. »
Une question d’une autrice, lors de sa résidence littéraire en Normandie renvoie Alexandra Koszelyk directement au sens de son écriture. En lui demandant si grâce à elle, elle va à l’origine des choses, la réflexion peut cheminer. Après quatre romans, la rédaction de son journal livre ses constats bruts sur son identité, son enfance et la façon dont elle a grandi et appréhendé sa vie adulte.
« Sans cordon, sans corps non plus, un lien plus profond persiste. C’est lui que je veux sonder, aller fouiller, remuer la vase et ne plus nager dans une eau stagnante, mais qu’au contraire cette source redevient vivante, enrichit de toute cette boue grouillante de vie. »
Ce récit est attachant, touchant et extrêmement émouvant. Ce n’est pas une catharsis, ce sont des réflexions intimes, bouleversantes, notées au fil de son repli en soi. Il renvoie à l’universalité, à notre position par rapport à nos propres failles, nos propres combats, nos propres signifiants. « Parce que sans ces failles n’existeraient pas ces continents en nous. »
Enfance
La narratrice confie son vécu lors du décès de ses deux parents dans un accident de voiture, devenue orpheline dès 8 ans. Arrivée à l’âge adulte, l’écriture tient une place maîtresse dans son univers. Cette résidence littéraire fera surgir la possibilité d’écrire « Je », loin d’une fiction rassurante, pour lui permettre de trouver toutes les facettes de sa voix singulière. « L’autofiction pour déposer et ne plus répéter.«
Cette voix la ramène à l’enfance, aux champs, aux forêts, aux lieux du grand-père mais aussi de l’autre côté de son identité avec sa grand-mère, si particulière, la cultivatrice qui souhaitait implanter sa famille dans sa terre d’exil.
Sa passion
Alexandra Koszelyk raconte sa passion pour la littérature qui lui a permis d’apprendre à vivre. « Les livres me font fuir la réalité pour respirer. » Elle dissèque la place de la lecture dans sa vie, la façon de s’en saisir pour se dessaisir de tout ce qui alourdit son histoire, de tout ce qui empêche. Elle se livre corps et âme dans ce journal intime pour mieux se libérer du silence et de son mutisme.
Le texte d’Alexandra Koszelyk est courageux, sans complaisance et en toute simplicité, avec beaucoup de sincérité. Elle détaille les « piquets » de sa vie qui lui ont permis cette introspection au fil des jours pour faire tomber les masques de la fiction et trouver la force d’exprimer une autre façon de raconter l’intime.
Un vrai coup de cœur !
Chronique illustrée ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2024/09/14/alexandra-koszelyk-pages-volees/
Lire, Alexandra Koszelyk, c’est entrer dans un monde poétique, c’est parcourir une écriture d’une grande délicatesse, c’est ressentir des émotions à fleur de peau, c’est découvrir de la beauté derrière un monde fissuré. Oui, mais là, dans son dernier ouvrage, "Pages volées", c’est bien autre chose. Comment en rédiger une chronique ?
Une chronique, c’est une manière de dire pourquoi j’ai aimé ou pas, pourquoi j’aurais préféré… Et là, ce n’est pas pareil. Ce nouvel opus de l’auteure n’est pas un roman. C’est une plongée dans son propre passé, dans une vie d’avant dont elle a peu de souvenirs. Elle nous raconte ses huit ans et l’horreur d’un accident de voiture. Ses parents sont décédés, son petit frère et elle ont survécu. Comment lire un tel texte sans avoir à la fois la boule au ventre et le cœur serré ? Et pourtant, c’est une admiration sans borne pour cette petite Alexandra devenue grande, professeur de lettres classiques et magnifique auteure qui se fait jour.
Admiration car Alexandra Koszelyk réussit l’exploit, en se racontant, de nous parler à nous, ses lectrices et lecteurs. Toute sa vie est là, sous nos yeux : la résilience, le pouvoir des mots et de la littérature, son travail d’auteure, l’Ukraine, son pays d’origine, dont elle porte haut et fort les couleurs, sans oublier son métier d’enseignante. C’est un récit intime, une réflexion personnelle sur la lecture "Ouvrir un livre est le même geste que celui d’ouvrir un cercueil et de [me] plonger dans le froid du tombeau…" sur l’écriture aussi, histoire de retrouver ces "Pages volées", qui nous est proposé.
Admiration car elle possède l’immense talent de faire de ce récit intime et pudique à la fois, un ouvrage lumineux, peuplé de références littéraires et musicales, ouvert sur le monde. Une lecture bouleversante qui m’a ramenée quelques quarante ans en arrière quand une petite Marion – visage piqueté de taches de rousseur et encadré de boucles blondes – est arrivée dans ma classe de Cours Préparatoire, quelques jours après la mort de sa maman dans un accident de voiture.
"Pages volées" ou comment réparer le passé pour vivre un présent serein et envisager un avenir heureux. Un ouvrage que je ne pourrai oublier.
https://memo-emoi.fr
J’ai aimé tous les romans d’Alexandra, je me réjouissais donc de lire celui-ci en cette rentrée littéraire. Il s’agit d’un texte hybride, écrit lors d’une résidence et nourri par les rencontres avec les lecteurs autour de « L’Archiviste », son précédent roman.
La forme change, c’est un récit intime ou de l’autofiction. Il est organisé à la manière d’un journal, avec une date et un lieu à chaque chapitre. Elle parle de sa vie depuis l’accident de voiture où ses parents sont morts. Elle a survécu, ainsi que son frère. A 8 ans et demi, elle a déménagé chez son oncle et sa tante. C’est un deuil impossible pour elle, elle n’a pas pu assister à l’enterrement. Son enfance est marquée par la tristesse et l’impossibilité de l’exprimer. Elle a une sorte d’amnésie de ses 8 premières années, aucun souvenir de ses parents.
Elle parle de la façon dont elle a grandi, des choix qu’elle a fait pour ses études notamment, de son rôle de mère. Elle fait des liens avec la littérature, beaucoup d’auteurs sont cités comme Kundera. Tout fait sens et résonne. Elle dit également l’importance de l’écriture et de la lecture dans sa vie, qui sont un refuge.
Elle tisse des liens et nous donne des clés de compréhension de ses romans, des personnages et des thèmes. Dans ce livre elle a voulu parler d’identité aussi, de ses origines ukrainiennes. C’est passionnant, riche et généreux.
J’ai noté de nombreuses phrases, signe que j’ai beaucoup aimé ce livre sincère et magnifiquement écrit, qui m’a touchée. C’est un beau cadeau qu’Alexandra nous offre. J’aimerais désormais le relire, en version papier, en prenant mon temps, au même rythme où il a été écrit. C’est une lecture qui demande parfois plus d’attention et de concentration.
Si vous aimez les récits intimes et les références à la littérature, ce livre peut vous plaire !
Je remercie Netgalley et les éditions Aux forges de Vulcain pour cette lecture enrichissante
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