Pour cette rentrée littéraire 2015, les éditeurs proposent 589 romans. Difficile de faire son choix. Que lire ? Comment ne pas passer à côté de belles découvertes ? Lecteurs.com a choisi d’en explorer 52.
Pendant tout l’été, les Explorateurs ont lu en avant-première notre sélection de romans de la rentrée littéraire 2015.
Ils ont relevé le défi, ils ont aimé ou détesté, mais dans tous les cas ils ont chroniqué pour vous avec leur passion de lecteurs.
Aujourd'hui, c'est à votre tour de découvrir la critique du roman "Camille mon envolée" de Sophie Daull aux éditions Philippe Rey par Lorena Magdalena Scully
C'est un exercice littéraire de survie. C'est un cri, un déchirement, un hurlement.
L'auteure, Sophie Daull, tente de survivre à la mort de sa fille de 16 ans, décédée inexplicablement la veille de Noël d'une grippe. Qui meurt de (ce qui semble être) une grippe à 16 ans? Personne, c'est incompréhensible. Inadmissible. Intolérable. C'est le combat d'une mère pour écrire, raconter, parler. Et ne pas oublier. La lecture de ce livre est dure. Les tripes sont saisies dès les premières pages, les larmes viennent rapidement, on est remué, secoué dans son for intérieur. On a envie d'arrêter de lire. On ne peut pas continuer de lire cela, c'est trop dur.
Mais Sophie Daull a pensé à ménager le lecteur, des pauses sont aménagées, on respire un peu. Le livre est construit sur deux temporalités, celle du moment de la mort de Camille et des jours qui ont suivi, et celle de plusieurs semaines et mois plus tard. C'est ce décalage qui permet de respirer un peu, de surnager, de ne pas se noyer. L'auteure se cramponne à l'écriture pour sortir la tête de l'eau et surtout ne rien oublier. Après ce livre, nous non plus on ne peut pas oublier.
Sur la fiche du livre, découvrez également les avis de nos Explorateurs et des lecteurs :
Extrait : Ici, nous sommes dans le vécu, pas dans la fiction, les mots sonnent donc tous plus juste. Tous contiennent un peu de Camille. Aucun autre aurait pu les remplacer. L’émotion m'a submergée du début à la fin...
Ce livre, c'est un véritable cri du coeur. Celui d'une mère face à l'absence de son enfant, face à l'inimaginable et l’inacceptable.