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On aime le dernier roman de Baptiste Beaulieu "Toutes les histoires d'amour du monde"

"Les hommes ont 3 visages, celui qu'ils montrent au monde, celui qu'ils montrent à leur famille et celui qu'ils ne montrent à personne, la guerre les mélange tous"

On aime le dernier roman de Baptiste Beaulieu "Toutes les histoires d'amour du monde"

Deux lectrices ont lu, aimé et chroniqué pour nous le dernier roman de Baptiste Beaulieu Toutes les histoires d'amour du monde (Mazarine).

 

Lorsqu'il découvre dans une vieille malle trois carnets renfermant des lettres d'amour, le père de Jean sombre dans une profonde mélancolie.  Jean, lui, tombe des nues : Moïse, son grand-père, y raconte toute l'histoire de sa vie. Plus incroyable encore, Moïse adresse son récit à une inconnue : Anne-Lise Schmidt.
Qui est cette femme ? Et surtout qui était-elle pour Moïse ? Comment quelqu'un de si chaleureux et sensible dans ses lettres a-t-il pu devenir cet homme triste et distant que père et fils ont toujours connu ?

 

 

L’avis de Valérie :

J'ai refermé ce roman avec une perplexité douce et inquiète. En effet, comment parler du beau ? Comment rendre compte de ce récit "patchwork" où les histoires se succèdent pour former une trame sensible sans trahir le contenu ?

En parlant vrai, tout simplement et je vais tacher de le faire.

Ce qui fait la force de Baptiste Beaulieu c'est son incroyable talent à parler de son métier avec humilité face à la puissance de certaines histoires et là, on est dans une aventure incroyable puisqu'il s'agit de celle de son grand père Moise.

Un jour Denis, le père de Jean (le narrateur) viens dans le cabinet de consultation de son fils pour lui parler de son grand père. On a retrouvé dans le grenier 3 carnets écrits par celui-ci où il relate sa jeunesse et son histoire d'amour connue de lui seul tout en s'adressant avec ferveur à une certaine Anne Lise. L’émotion est très forte et on sent la retenue respectueuse dans cette narration systémique qui déclenchera un malaise grave chez Denis au moment de l’évocation de ce fait.

Et c'est à travers les liens parentaux fragiles et maladroits que vont se retisser d'autres liens distendus.

L'auteur nous préviens tout de suite, il y a plusieurs définition de l'amour; Eros (l'amour passion), Philia (qui ressemble à de l'amitié), Agapé (amour du prochain qui ressemble à de la fraternité), Storgê (l'amour filial) puis il nous explique qu'il existe un 5eme terme que les hommes jaloux et cupides ont oubliés faute de l'utiliser et je pense que c'est après cet amour-là que nous engageons une course contre le temps en espérant qu'il ne soit pas trop tard !

Le décor est posé "comme un noyau au centre de son fruit ".

Autour de ce noyau vont se greffer d'autres histoires en plus de celle de Moise. On y croisera Kayoosh et Kasim, Monsieur et Madame Robinet, Aristide Pujol, Pierre (ami d'enfance de Moise) Willy, Couronnée, Melle Gauffrette et les autres... A travers le prisme de la bienveillance et du devoir de mémoire Baptiste Beaulieu nous emmène dans "les pages qui se tournent" de son grand père où il joue de son imagination pour redonner le goût de vivre à son propre père trop bouleversé par cette découverte.

Je me suis arrêtée sur certaines phrases qui ont résonné en moi comme une évidence : "Ma génération est la dernière avant l'oubli total de cette époque", "Les hommes ont 3 visages, celui qu'ils montrent au monde, celui qu'ils montrent à leur famille et celui qu'ils ne montrent à personne, la guerre les mélange tous" ou encore cette phrase incroyable qui relativise tout "Parce que l'homme est comme ça, triste de ne pas avoir de gant jusqu'au jour où il rencontre un manchot" et j'ai frissonné à l'idée terrible que notre génération n'ayant pas connu de guerre puisse désirer inconsciemment qu'il y en ai une.

A la fin de cette histoire tellement délicate et tellement émouvante on n’espère qu'une seule chose : pourvu qu'il y arrive ! (je ne peux décemment pas en dire plus au risque d'en dire trop !)

 

A lire, à offrir, à faire découvrir. Parlez-en, parlez-en, parlez en pourvu que cette Histoire-là ne se perde pas dans les dédales de l'oubli afin que ces liens un peu perdus puissent reformer une belle écharpe qui tordra le cou aux idées reçues !

© Valerie Brz

 

L’avis de Marjorie :

Je viens de finir le livre et j'attaque à chaud cette chronique afin de rendre un avis le plus proche de mon avis. Je vais résumer mon ressenti en une phrase : bizarrement j'ai beaucoup aimé ce livre et j'en suis la première surprise.

On se trouve en présence de Jean qui va découvrir que son grand-père Moise écrivait chaque année une lettre à une femme inconnue de toute la famille. Il va décider d’enquêter sur cette femme pour apaiser son père, très troublé par cette découverte. En lisant les carnets qui relatent la vie de Moise de 1910 à nos jours, Jean part véritablement à la rencontre de ce grand-père jusqu’alors si secret et renfermé.

"Bizarrement" car j' affectionne habituellement les thrillers noirs et glauques, et avec ce récit, on est très loin de mon domaine de prédilection. De prime abord, j'ai trouvé la couverture attirante et j'ai débuté la lecture sans à priori, ne connaissant ni l'auteur, ni ses écrits précédents.

Malheureusement dès le début j'ai compris qu'une partie du récit serait historique et je me suis dit "aie, ça ne va pas le faire". Je n'aime pas trop les récits historiques, surtout quand ils concernent la guerre.

Contre toute attente j'ai enchainé les chapitres, les uns après les autres, terminant ma lecture en 2 jours. En effet, les chapitres sont courts et donc le rythme de lecture est rapide.

Non seulement je l'ai lu vite, mais j'ai été conquise par ce récit historique, en grande partie à cause d'un personnage : Moise. J'ai ressenti beaucoup d'empathie pour ce personnage très attachant qui a réveillé en moi le souvenir de mon grand- père paternel qui comme lui, a gardé ses souvenirs et ses secrets toute sa vie. Moise à lui seul m'a donné envie de finir le livre.

Finalement j'ai trouvé ce livre très touchant. il parle d'amour mais il est surtout plein d'espoir et je vous le conseille.

© Marjorie

 

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