"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Accrochez-vous, ça tangue !
(Bientôt ma chronique)
«Il existe, aux confins de la verte Finlande, une forêt peuplée de créatures étranges et fort laides qu'on appelle les fredouilles. Les fredouilles ont deux jambes et deux bras, rattachés à un torse. C'est là tout ce qui les apparente aux humains. Pour le reste, elles présentent des différences notables, et à bien des égards effrayantes.» C'est au coeur de cette forêt, parmi de pauvres hères, mangeurs d'ails et aigrefins venus s'enivrer et se remplir la panse dans « l'Auberge de l'Ours qui pète » que naît la pauvre Zora. Enfant sauvage, battue et humiliée, abandonnée de tous, Zora semble vouée à un destin tragique.
Si elle échappe à son père Seppo, maître tripier et égorgeur de vierges, elle va devoir affronter Glad l'Argus, barde mécréant et inventeur de chants maudits, et le capitaine Boyaux, un redoutable maquereau itinérant. Mais elle croisera aussi le chemin de deux hommes avec qui elle se liera profondément. Tuomas, un vieil alchimiste dont les élégantes manières, le savoir et la douceur détonnent dans cette maudite région, et Tero, un jeune chercheur de chants de Carélie hanté par une ritournelle au point d'en perdre le repos.
Dans une langue rabelaisienne d'une prodigieuse fécondité où se mêlent l'humour et l'érudition, le grotesque et le fantastique, la cruauté et la poésie, Philippe Arseneault relate l'histoire extraordinaire de Zora.
Digne des plus sombres contes nordiques, Zora rend également hommage à la magnifique tradition des « histoires tragiques » par la puissance des images et l'évocation de la misère de notre condition humaine.
Zora est le premier roman du journaliste canadien Philippe Arseneault. Il a reçu, au Québec, le prix Robert-Cliche.
Etape de la page 100. A la page 100 du premier roman du Québécois Philippe Arseneault, couronné par un prix dans son pays, Zora, celle qui donne son titre à ce «conte cruel», commence enfin à exister. Non que tout ce qui précède soit inutile mais c’est long, trop long (le roman fait au total 460 pages) et trop appuyé dans la laideur, la méchanceté et la bêtise. Soit la vie de l’Auberge de l’Ours qui père (sic) perdue dans une forêt finlandaise habitée, selon la légende, par des créatures «étranges et fort laides», les fredouilles, et tenue par un individu primaire, un imbécile total doublé d’une brute épaisse. Les habitués de ce lieu charmant ne valent guère mieux, ils sont tous plus moches, bêtes et méchants les uns que les autres. Zoré, né du viol d’une jeune fille par l’aubergiste, qui ignore en être le père ne sachant pas comment on fait les enfants, est élevée parmi les cochons puis comme une servante. Trop, c’est trop: à force d’en rajouter dans la noirceur et l’horreur, l’auteur tombe dans le ridicule. .
Le rendez-vous de la page 100 d'un explorateur de la rentrée
Il était une fois, dans les profondeurs de la Finlande, une forêt où cohabitaient (sauvagement) des créatures monstrueuses de la famille des trolls – ici appelées « fredouilles », et des humains ivrognes bêtes et méchants qui avaient coutume de se retrouver à l'auberge de L'Ours qui pète.
Une petite fille apparaît dans ce cloaque, elle naît dans le premier chapitre, commence à grandir dans le deuxième... Il en reste seize pour aller au bout de ce conte « horrifiant », cruel et fantastique, porté par une écriture créative et crue qui donne la part belle à l'usage de vieux mots et d'expressions fleuries.
Accrochez-vous, ça tangue !
(Bientôt ma chronique)
Avis de la page 100 d'une Exploratrice
Zora, un conte cruel est une œuvre riche pleine de clin d'œil à l'imaginaire nordique. Les récits rappellent les racontars de Jorn Riel, les histoires de troll et de tomte. L'ambiance est volontairement exubérante, parodique, granguignolesque. A mon avis, on aime ou on déteste, difficile de rester indifférent à la lecture de cette prose fleurie. Pour l'instant, ça me plaît, reste à voir si le lexique baroque de cette drôle d'œuvre me conviendra toujours dans 300 pages.
Zora, un conte cruel, est un récit qui s'inspire du folklore nordique tant pour l'univers qu'il met en scène (la forêt des fredouilles en Finlande, l'auberge de l'Ours qui pète) que pour le format. Le roman est en effet construit en deux temps: d'abord une série de petites histoires qui mettent en scène les mêmes personnages mais pourraient presque se lire indépendamment les unes des autres, façon racontars (Jørn Riel), ensuite une grande épopée, une véritable aventure pleine de courage, de magie et d'animaux sauvages. Ce grand paquet est enveloppé d'une prose pantagruélique, au sens littéral, et on aura compris au nom de l'auberge que rien de tout cela n'est à prendre au sérieux. Encore que...
Si "plaire et instruire" est le principe qui fonde la littérature française du 17ème, les nordiques ont depuis longtemps compris l'intérêt de mêler l'utile à l'agréable dans leurs sagas et autres Kalevala dans lesquels la tradition se transmettait accompagnée de leçons de vie.
Zora, malgré sa dimension parodique, s'inscrit dans cette droite ligne, et on jubile à la description des travers innombrables de Seppo, l'aubergiste cruel et idiot, et de la faune qui fréquente son établissement. On frémit au courage de Zora, on applaudit sa ruse, on pleure avec elle et pour elle. La langue est ornée, truculente, parfois même vulgaire, en tout cas, elle ne laisse pas indifférent.
J'ai d'abord était séduite, puis conquise par cette parodie-hommage aux personnages hauts en couleur, véritable plaidoyer pour l'instruction, la transmission, et évidemment, pour la littérature.
Avis page 100.
Pour le moment je dois franchement avouer que je m'ennuie. L'histoire est longue à se mettre en route, il ne se passe pas grand chose, et l'auteur raconte trop de choses inutiles pour planter son décor, ce qui fait que là je ne sais pas où je vais... Autre problème que je rencontre, l'ambiance. Pour le moment je trouve ça vraiment lourd et dégoutant, à titre d'exemple le nom de l'auberge : "L'ours qui pète". (Super...) Enfin j'espère que ça ira mieux après.
Lors de mon avis de la page 100 j’avais fait part de mon ennui sur ce livre, et bien je vous avouerai qu’en ce qui concerne la première partie de ce livre – à laquelle fait partie la page 100 – ça ne change pas. Je me suis vraiment vraiment ennuyée. Comme je le disais l’auteur fait d’innombrables digressions pour planter le décor, ce qui devient très vite agaçant car on a cette impression de ne pas avancer. Impression en plus renforcée par le fait que Philippe Arseneault raconte toujours la même chose avec force de détaille sordide dans cette partie ; l’enfance miséreuse de Zora, la conduite de son père, l’ambiance de l’auberge tenue par ce dernier…
Pour faire court, cette partie est une horreur, surtout que j’ai été très gênée par cette crasse vulgaire qui entoure cette partie initiale. Personnellement je pense que l’auteur aurait pu raconter cette misère, cette société en marge, sans passer autant par la saleté et la vulgarité. A titre d’exemple un passage qui m’a dégoûtée, le baptême de Zora. Enfin plus exactement la vieille folle qui l’a baptisée, et qui avant de passer sa main dans les cheveux salles de Zora et de lui donner un nom, se grattait ostensiblement la « fouine » et les seins. Honnêtement, où est l’intérêt de faire ça ? Où est l’intérêt d’être dégoûtant à ce point ? De raconter ça ? Ca n’apporte rien de plus à l’histoire, enfin de mon point de vu. Et le pire c’est que des choses dans ce genre-là on en a un paquet ! Parfois je vous jure j’avais l’impression d’avoir un adolescent attardé comme narrateur (désolée pour l’écrivain), mais passons…
Passons car on arrive à la deuxième et troisième partie de ce roman. Et là je vais vous surprendre car j’ai apprécié énormément ce livre dès cette seconde partie, et s’il n’y avait pas eu la première partie je pense que ce roman n’aurait pas été loin du coup de cœur.
Dans cette seconde partie, Zora a grandi et vit auprès d’un vieil homme qui prend soin de cette jeune femme qu’il a pris soin de civilisée. Dans cette portion du roman j’ai trouvé un charme anglais représenté par cette petite maison et l’ambiance au cœur des bois. L’odeur des petits pains, la nature, le confort douillet de ce petit foyer, change du tout au tout l’ambiance du départ, et pour moi c’est déjà que du bon.
Mais c’est encore meilleur, car dans cette partie le mystère de ce roman apparaît vraiment. L’intrigue est clairement là, et nous lecteur on peut enfin s’attendre à quelque chose de plus consistant et de mouvementé, qu’une succession de fait sans réelle importance ne laissait plus espérer. C’est donc ici qu’arrive Tero, jeune médecin qui est obsédé par une chansonnette étrange et qui l’empêche de dormir. Qu’on retrouve Glad l’Argus, le capitaine Boyaux et les aventures qui vont avec.
Maintenant dans cette partie j’ai été un peu déçue, car les aventures n’ont pas toujours été à la hauteur de ce que j’avais imaginé, comme celle avec Glad l’Argus, qui n’est ni plus ni moins qu’une joute verbale fantastique. Je m’attendais vraiment à quelque chose d’autre j’avoue.
Néanmoins cette partie est très prenante et très touchante malgré tout, surtout la fin qui se finit mal comme l’évoque très bien le titre, et même si j’aurai voulu une sorte d’happy-end, cette fin me convient très bien finalement.
En résumé c’est un livre qui n’est pas si mal passé la première partie, les mots, l’histoire créent énormément de charme, mais hélas pour bien en profiter il va falloir vous accrocher pendant toute la première partie. Cela dit il vaut bien 3 étoiles sur 5.
Je remercie en passant Lecteurs.com !
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On le sait, les contes, improprement s dits «pour enfants», sont souvent cruels. C’est dans cette voie que Philippe Arseneault inscrit son premier roman. Mais si ce genre littéraire entretient un lien étroit avec une certaine forme de mal, celui-ci n’est jamais gratuit et les textes ne sont pas que cruels. Or cela, le journaliste québécois ne semble pas l’avoir compris. Car, dans son livre, tout le monde – ou peu s’en faut – est méchant et moche. Très méchant et très moche. Très très méchant et très très moche. Seule l’héroïne, née des œuvres d’une pauvresse et du patron d’une auberge, L’Ours qui pète, un imbécile doublé d’une ordure, ainsi que l’un ou l’autre personnage échappent à la curée. Mais sinon, quelle humanité épouvantable! Et cela n’a rien de rabelaisien, comme il est complaisamment écrit en quatrième de couverture, ce sont 450 pages de surenchère dans l’horreur. Les personnages (clients de l’auberge, réguliers ou de passage), exclusivement animés de sentiments les plus vils, les plus bas, les plus méprisables dégagent un ennui profond, sont d’un inintérêt absolu. Quant au destin de Zora, puisque c’est quand même d’elle qui s’agit, on s’en fiche totalement tant le monde dans lequel elle évolue suinte la laideur et la bêtise. Ceci dit, il paraît que ce roman a reçu au Québec le pris Robert-Cliche. Comprenne qui pourra.