Confrontée à d'immenses défis, l'Église ne se porterait-elle pas mieux si elle écoutait davantage les baptisés, ce « Peuple de Dieu » à travers qui l'Esprit saint parle, selon une notion traditionnelle : le « sensus fidei », ou « sens de la foi ». Avant le synode sur la famille, par l'envoi de questionnaires aux baptisés, le pape François a voulu connaître leur « sens de la foi », cette disposition surnaturelle reçue au baptême et entretenue par une vie de foi, qui fait que le peuple de Dieu « ne peut errer dans la foi. » (Constitution sur l'Église, §12, Vatican II). Mais comment les baptisés expriment-ils ce sens commun ? Comment sont-ils consultés ? Comment, ensuite, le pape et les évêques lui donnent- ils corps ? Et comment arbitrer lorsque les cultures sont différentes ?
En septembre 2015, alors que s'annonçait la seconde assemblée synodale, la Conférence catholique des baptisé(e)s francophone * (CCBF) a organisé, au « Centre Sèvres - Facultés jésuites de Paris », une rencontre au fort retentissement. Cette conférence a permis d'écouter quelques grands témoins avisés : le Frère Timothy Radcliffe, ancien Maître général de l'Ordre des Dominicains et Gilles Routhier, doyen de la Faculté de Théologie de l'université Laval au Québec. Anne Soupa, bibliste, co- fondatrice avec Christine Pedotti, de la CCBF animant les débats et appelant de ses voeux une Église de l'écoute et du débat. De l'avis de tous, un grand moment d'Église qui a permis de promouvoir l'esprit de responsabilité de tous les baptisés. On trouvera dans ce petit livre les principaux textes des interventions de cette féconde rencontre.
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