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Vivre avec sans : adagio maladie

Couverture du livre « Vivre avec sans : adagio maladie » de Anne Sultan aux éditions Des Femmes
  • Date de parution :
  • Editeur : Des Femmes
  • EAN : 9782721012159
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Comment guérir de l'alcoolisme ? Dans cette fiction poétique à la forme très originale, Anne Sultan, chorégraphe et danseuse, travaille la langue au plus près du corps et de l'esprit. Langue du corps mais aussi corps de la langue, les mots se font chair pour saisir les moments de désespoir... Voir plus

Comment guérir de l'alcoolisme ? Dans cette fiction poétique à la forme très originale, Anne Sultan, chorégraphe et danseuse, travaille la langue au plus près du corps et de l'esprit. Langue du corps mais aussi corps de la langue, les mots se font chair pour saisir les moments de désespoir profond qui jalonnent la dépendance à l'alcool, la difficulté d'en sortir et l'immense courage qu'il faut pour affronter cette maladie et en réchapper. Un texte d'une grande actualité sur un sujet rarement traité en littérature, celui de l'alcoolisme raconté par une femme, porté par une écriture poignante. "Vivre avec sans - Adagio Maladie" a été porté sur scène au théâtre mais également à la radio (France Culture, « Création on Air », 11 janvier 2018). Ce texte a été sélectionné par le Comité de lecture des Écrivains Associés du Théâtre et par le Panta Théâtre de Caen. « Pieds nus sauf chaussons d'hôpital je déboule dans le parc voisin sans idée au départ et sans le sou non plus. Marcher. C'est ça que je voulais. Marcher libre dessanglée de tout. Ivre de vivre. Libre à l'air et plus rien plus que tout. Marcher sentir mon corps encore tout engourdi. Marcher simplement marcher là m'oublier au beau milieu des gens mais les gens me regardent. Ce beau jour de printemps attire aussi les gens. Et leurs regards avec. Ils regardent marcher cette femme en tenue d'hôpital et pieds nus sauf chaussons bleus plastiques. » A.S.

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Avis (1)

  • Une femme s'exprime. Elle parle de sa maladie : l'alcoolisme. Ses subterfuges pour boire discrètement, ses descentes aux enfers, ses séjours à l'hôpital, ses fugues ou tentatives, ses cachettes pour boire jusqu'à un taux duquel elle pourrait ne pas revenir, ses rencontres avec ceux qui l'aident...
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    Une femme s'exprime. Elle parle de sa maladie : l'alcoolisme. Ses subterfuges pour boire discrètement, ses descentes aux enfers, ses séjours à l'hôpital, ses fugues ou tentatives, ses cachettes pour boire jusqu'à un taux duquel elle pourrait ne pas revenir, ses rencontres avec ceux qui l'aident à boire, avec ceux qui la soutiennent et qui vont l'aider à stopper, les départs des uns et des autres, fatigués...

    Ce court texte a été porté sur scène au théâtre et à la radio. Anne Sultan est danseuse, chorégraphe, metteuse en scène et autrice.

    Ce qui frappe dès le début, le livre même pas encore ouvert, c'est la langue. Le titre dont on se demande bien ce qu'il signifie, et puis les premières phrases :

    "L'écume du corps

    Le premier jour a lieu le dépôt du corps.

    Suis venue seule ici déposer reste. De corps." (p.5)

    Il faut accepter de se laisser bousculer, de changer ses habitudes, de lire une autre ponctuation, de respirer différemment. L'écriture est désaccordée, chaotique, qui interroge, interpelle, nécessite parfois des temps de lecture à haute voix -pour comprendre notamment comment lire ce point en milieu de phrase ou pour saisir parfois les sons des mots, les jeux avec iceux-, et qui, le rythme pris, se révèle fascinante dans ce sens où l'on a du mal à la quitter. Elle colle parfaitement au sujet, cette femme qui sombre toujours plus bas, qui ne parvient pas à remonter, dont le corps vacille et dont l'esprit soubresaute. Sa vie est hachée, cassée par son addiction.

    "J'ai vite

    A peine debout et ça peine à tenir. Deux bouts deux pieds levés vite et en place. Debout. Les membres tremblent encore de la veille. Non. Ça tremble parce la veille. De trop.

    Se taire et vite de tout ça qui gigote malgré soi.

    Éteindre le tremblement de la veille de trop. Vite.

    D'abord coucher cadavres de la veille de trop puis recouvrir avec papier journal et sacs plastique. Moins sonore comme ça au moment du jeté dans poubelle commune. Tout un art et tout ce temps pour." (p.20)

    J'ai forcément fait, pendant ma lecture, un parallèle avec la danse -un art que je ne connais ni ne comprends vraiment. Ce serait une danse très moderne, des corps désarticulés, aux gestes qu'on penserait désordonnés, accompagnés d'une musique pas toujours simple à entendre. C'est cela que je voyais et entendais, c'est sans doute convenu, attendu, mais je le disais je ne maîtrise par la danse. Je suis plus à l'aise pour donner mon avis en littérature et là, je peux dire que si ce livre n'est pas d'un abord aisé, il bouscule, émeut, oblige à le reposer, le reprendre, à lire à haute voix, à s'arrêter sur une phrase, un mot, une expression. Un livre qui ne peut laisser indifférent, et ça j'aime beaucoup.

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