Le statut des concepts formels en psychanalyse s'éclaire si l'on admet que, loin d'être obtenus par le biais d'une applicabilité des mathématiques à la psychanalyse, c'est au contraire par la reconnaissance du caractère intrinsèquement psychanalytique des objets mathématiques que les concepts formels acquièrent un statut psychanalytique. Car les productions mathématiques sont en soi des formations de l'inconscient qui expriment les contraintes formelles constitutives de la structure de l'inconscient. C'est pourquoi la conceptualité mathématique est d'emblée potentiellement adéquate à la saisie théorique de l'expérience, sans qu'il soit besoin de mathématiser le champ psychanalytique. La plongée dans cette problématique de la coextension entre psychanalyse et mathématique nécessite cependant un long travail d'adhésion de l'inconscient aux concepts mathématiques pour leur donner un statut d'objet approprié à l'intuition.
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