"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dans le chantier qui ouvre ce numéro, nous avons voulu parler de la Syrie avec les Syrien.ne.s eux-mêmes, et leur laisser la parole, porter leurs voix, des voix plurielles, émanant de situations et de positions variées, mais qui toutes disent la fulgurance de l'expérience révolutionnaire et l'espoir indéfectible qu'elle induit, malgré un passé de répression et de torture, un présent d'exil et de défaites, et un avenir plus qu'incertain. Nous avons souhaité partir des situations concrètes, quotidiennes ; décentrer notre point de vue pour entendre les acteurs de la révolution syrienne, ceux que l'on appelle des activistes et qui sont de simples citoyens, de tous âges, genres et milieux, suffisamment épris des revendications de liberté, dignité et justice pour risquer leur vie et celle de leurs proches. De ces récits et voix de la Syrie nous est parvenu le bruit de la guerre et des morts, mais aussi l'affirmation renouvelé que rien ne pourra jamais détruire l'expérience d'un peuple qui s'est levé pour sa liberté. A cette puissance indestructible de la révolution syrienne nous avons voulu répondre que nous ne résignons à un sentiment d'impuissance devant la situation internationale : c'est le texte collectif qui ouvre le numéro, un texte écrit à plusieurs mains et illustré par les dessins d'Antoine Perrot pour appeler à une nouvelle citoyenneté internationale. Comme toujours, donc, dans Vacarme la politique rencontre l'écriture, au point, dans cette livraison, que chaque article du cahier enchevêtre et solidarise littérature et engagement, de Tiphaine Samoyault qui voit dans l'écriture une rencontre avec l'autre, à Diane Scott et Arthémis Johnson dont les discours critiques, du théâtre pour la première, de l'art et de la littérature pour la seconde, sont autant de prises de positions politiques, d'Emmanuel Parraud qui ne sépare pas fiction filmique et manifeste pour les descendants d'esclaves réunionnais, à Lucie Taïeb, Max Liboiron, Jennifer Scappettone qui font de nos déchets l'objet et la matière d'une réflexion autant poétique que politique. Quant à la poésie syrienne présente dans ce cahier, elle offre encore des résonnances au thème politique du chantier. Même rencontre dans les chroniques qui reviennent d'un numéro à l'autre, parce que dans les jardins partagés, on cultive la terre et la démocratie (Hervé Brunon), parce qu'on peut tout interpoler et même les discours politiques (Sophie Rabau), parce que le portrait d'un enfant dans Athènes est aussi un discours sur l'exil (Dimitris Alexakis). Ce qui n'empêche pas de s'évader dans la poésie des avenues et des rues, entre Santiago et Messine, avec Aicha Livia Messina, ou de rire des aventures d'un drôle de cinéaste, un peu espion sur les bords, dont Fabien Clouette et Quentin Leclerc ont recueilli l'histoire pour Vacarme.
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