"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Il n'est sans doute pas facile de se définir lorsqu'on est né à Bagdad d'une mère d'origine grecque et d'un père arménien, et qu'on a grandi à Beyrouth jusqu'à l'âge de 10 ans, juste avant que n'éclate la guerre civile au Liban... À travers ses propres souvenirs et la reconstitution de son histoire familiale, Charles Berberian nous invite à partager son retour aux origines, qui s'impose comme le livre le plus intime et universel de toute son oeuvre. Un plaidoyer humaniste en faveur du dialogue entre les cultures, mis en images avec chaleur et générosité.
Une lecture en demi teinte pour cette BD qui est certes autobiographique mais dans laquelle il a manqué quelque chose pour qu'on s'attache réellement à l'auteur. Il tente par cette voie de retranscrire son passé et de montrer en quoi son enfance au Liban l'a marquée profondément.
Il n'y a rien à redire sur la construction car on est réellement pris dans la lecture et on comprend les relations qu'il a pu avoir avec ses parents et son grand frère qu'il admirait. Mais on frôle entre le trop intime et un certain détachement qui fait qu'on ne sait pas trop où se placer ni quoi penser à la fin de la lecture. Il y a certainement une certaine pudeur de la part de Charles Berberian qui fait qu'on survole les émotions.
On peut cependant souligner que les planches sont très visuel et que bien qu'on n'accroche pas forcément, la BD se lit toute seule et assez rapidement. Une lecture à découvrir tout de même pour comprendre la richesse des cultures qu'il y a au Liban
un magnifique ouvrage qui interroge les origines et parle de ce pays si singulier qu'est le Liban, j'ai adoré!!!
Dans cette magnifique lecture dessinée, l'auteur nous conte, pêle-mêle, certains de ses souvenirs français, libanais, familiaux et humains et la richesse de l'héritage d'une culture plurielle.
Tout comme ces souvenirs qui nous sont livrés petit à petit, les techniques de dessins sont mixtes, elles varient, glissent, s'entremêlent, au fil des pages, pour nous subjuguer et nous enlacer de poésie.
C'est d'une grande beauté et d'une pudeur sincère.
Tout débute sur un parallèle de confinement, le premier de mars 2020 qui va nous plonger subitement dans celui vécu par l'artiste en 1975, à Beyrouth, au début de la guerre civile libanaise.
Avec une grande tendresse, on rencontre un à un les personnalités qui ont jalonné l'enfance et la vie de notre auteur, tout en rendant un nostalgique hommage au Liban de sa mémoire.
Tout n'est que douceur et émotions.
Il nous confie son Liban fait de "Yaya", de "Koukla mou", de vinyles, de Blueberry, d'Alain, de couloirs d'appartements, de déambulations, de joies et de guerres.
Il nous partage le témoignage de son ami Charbel et, avec lui, il revient sur l'explosion impressionnante que Beyrouth a traversée, en 2020. Certains lieux de sa jeunesse n'en sont pas sortis indemne, tout comme de nombreux et nombreuses libanais•es.
On y découvre un Beyrouth bouillonnant, sonore, plein de vie et une population courageuse, vaillante, se targuant d' "une blague pour chaque catastrophe".
Parce que l'on ressent, dans chaque pas marché par l'auteur, un amour profond pour les siens, on compatit au manque que leurs absences provoquent. On tourne les pages comme l'on tendrait la main à un ami, avec générosité et affection.
"Une Éducation Orientale" est avant tout un ouvrage lumineux sur l'amour porté aux siens et à la tendresse que l'on voue aux souvenirs qui nous construisent, pierre par pierre.
Charles Berberian nous propose un roman graphique touchant, il nous raconte ses souvenirs et son histoire familiale.
Il est né à Bagdad d'un père arménien et d'une mère grecque. Il a rejoint son frère à Beyrouth lorsqu'il avait neuf ans pour vivre chez sa grand-mère durant six années. C'était le passage de l'enfance à l'adolescence avec une famille séparée. En 1975 il a fui la guerre civile, s'installant en France. Il ne retournera au Liban que trente années plus tard.
Il va nous raconter l'amour de sa famille, l'attachement et l'admiration qu'il vouait à son frère , Alain le réalisateur - disparu trop tôt en 2017. Il va nous conter sa grand-mère, sa formidable Yaya.
C'est durant la période de confinement qu'il a trouvé refuge dans le dessin comme il le faisait déjà à Beyrouth durant la guerre civile et qu'il a trouvé ce moyen de transmettre ses racines, son histoire familiale. Son passé il l'a lié au présent en la rencontre avec le chanteur Charbel qui a vécu de plein fouet l'explosion du port de Beyrouth le 04/08/2020.
En allant à sa rencontre, il va reparcourir les lieux de son enfance et retrouver une ville qui a bien changé.
C'est tout en douceur et tendresse. J'ai aimé les différents styles et techniques de dessins, de la photo, du noir et blanc à la couleur, de l'aquarelle au stylo à bille. C'est beau .
Ma note : 9/10
https://nathavh49.blogspot.com/2023/12/une-education-orientale-charles.html
Charles Berberian est né à Bagdad d'une mère d'origine grecque et d'un père arménien. Il passe ses années d'adolescence à Beyrouth chez sa grand-mère, avec son grand frère Alain, "le garçon le plus cool du Moyen-Orient". Puis, 1975, la guerre civile au Liban et la famille arrive en France, à Paris. Charles ne reverra Beyrouth que trente années plus tard, puis régulièrement depuis. Il y retourne notamment après l'explosion dans le port en août 2020.
Cet album est empli de ses souvenirs d'enfance, des moment passés à Beyrouth et de ses visites de la ville bien plus tard. Ses parents et grands-parents décédés, son frère Alain -réalisateur, notamment de La cité de la peur avec Les Nuls- également décédé, il devient "le seul dépositaire d'une mémoire familiale complexe."
L'album est un hommage à sa famille en particulier à sa mère et sa grand-mère Yaya et à son frère à qui il vouait une grande admiration. Je l'ai trouvé très beau. Il alterne les formes de dessins, parfois naïfs, d'autres fois plus élaborés, en noir et blanc ou en couleurs, souvent sur fond crème ; il y a aussi des photographies et des tracts, tels quels et d'autres annotés, ou complétés par des dessins. Des grandes cases, des petites, des reproductions de ce qui semble être des toiles, très colorées, des paysages. L'ensemble paraît confus et ne l'est pas, il suit les méandres de l'esprit de l'auteur : un souvenir en appelle un autre, puis un fait plus proche, comme nous le faisons tous quotidiennement.
Charles Berberian décrit la ville qu'il aime tant, qui a subi tant de catastrophes et s'en est toujours relevée. Il évoque la géopolitique, mais s'attarde davantage sur les gens qui vivent là, qui font que cette ville vit toujours, bouillonne. Je ne connais pas Beyrouth, mais à chaque fois que je lis un livre qui s'y déroule, on sent que l'auteur ou l'autrice l'aime et aime ses habitants.
Cet ouvrage est un autoportrait haché, par bribes dans lequel la ville de l'enfance et les liens familiaux sont forts et perdurent après la quasi destruction de l'une et les décès des autres. De la nostalgie, de l'humour, de l'Histoire, et quelques phrases qui sonnent commes des maximes : "Le passé est douloureux et l'avenir fait peur. Chaque nouvelle journée est un cadeau du ciel et il faut savoir en profiter au maximum." (p.28), tout cela qui s’emmêle pour le plaisir du lecteur.
Mars 2020, c'est le début du confinement. Charles Berberian se retrouve coincé chez lui à dessiner, comme en 1975 lorsqu'il vivait à Beyrouth alors en pleine guerre civile. Pour la première fois, il ressentait le dessin comme un refuge, un abri dans une ville qu'il a toujours plaisir à retrouver.
A la recherche des amis bien sûr mais aussi et surtout des souvenirs familiaux, des lieux fréquentés. Tout a bien changé à Beyrouth, à cause de la guerre évidemment mais aussi à cause de l'explosion portuaire du 4 août 2020. Difficile de retrouver son chemin, de convoquer les images du passé, les moments avec son frère Alain, chez sa tante Yaya...
Charles Berberian nous dévoile pudiquement un peu d'intimité. Avec douceur et tendresse, il nous parle de son enfance, de ses origines, sa famille...Il raconte et dessine le passé. C'est beau, émouvant Je ne saurais trop l'expliquer mais le dessin de Berberian m'a toujours touché...Dans un style varié, aquarelle, stylo, encre... Il redonne vie à ce qui n'est plus là et à ceux qui ont disparu.
Une éducation orientale est un petit livre plein d'amour. Bien sûr, la vie n'a pas toujours été facile à Beyrouth pour une famille dont les membres ont souvent été séparés. Mais Charles Berberian parvient avec talent à nous faire ressentir un lien familial et géographique qui ne s'est jamais démenti.
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