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Un promeneur solitaire dans la foule

Couverture du livre « Un promeneur solitaire dans la foule » de Antonio Munoz-Molina aux éditions Seuil
  • Date de parution :
  • Editeur : Seuil
  • EAN : 9782021406610
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Armé d'un crayon, d'un carnet, de ciseaux et d'un enregistreur, Antonio Muñoz Molina marche dans Paris, New York, Madrid, Lisbonne, comme l'ont fait avant lui De Quincey, Poe, Baudelaire, Benjamin, Pessoa. Les pages s'écoulent au rythme de la vie, reflet de ce qu'il voit et entend : affiches,... Voir plus

Armé d'un crayon, d'un carnet, de ciseaux et d'un enregistreur, Antonio Muñoz Molina marche dans Paris, New York, Madrid, Lisbonne, comme l'ont fait avant lui De Quincey, Poe, Baudelaire, Benjamin, Pessoa. Les pages s'écoulent au rythme de la vie, reflet de ce qu'il voit et entend : affiches, publicités, bouts de papier, bruits de la rue, du métro, des cafés, enregistrés avec son téléphone. Face à ces « déchets » de notre civilisation, l'art et la littérature sont là, bouées de sauvetage pour la réflexion et la pensée humaine. « Le grand poème de ce siècle, ne pourra être écrit qu'avec des matériaux de rebut. »

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Avis (3)

  • Un Promeneur Solitaire dans la Foule A. MUÑOZ MOLINA Impressions d'ensemble 28/30

    « C’est une chose étrange, à la fin », que ce livre. Un objet original, multiple, inclassable, hétéroclite et passionnant. C’est une chronique du temps qui passe, d’une...
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    Un Promeneur Solitaire dans la Foule A. MUÑOZ MOLINA Impressions d'ensemble 28/30

    « C’est une chose étrange, à la fin », que ce livre. Un objet original, multiple, inclassable, hétéroclite et passionnant. C’est une chronique du temps qui passe, d’une civilisation qui se délite, qui devient absurde. C’est une autopsie sans concessions de notre époque. Mais c’est bien plus encore.

    Un promeneur solitaire donc, marche dans la foule à Paris, New York, Madrid, Londres, Lisbonne.
    Il observe, note, décrit avec un grand luxe de détails, nous livre un maelstrom d’idées, d’images, d’impressions, sans commentaires. Mais tout est sous-entendu.

    D’emblée s’impose déjà une idée lancinante : Nous sommes envahis, toujours, partout, de messages visuels, sonores, olfactifs. Des couleurs criardes, des spots, alertes, flash, promotions, publicités, incitations de toutes sortes. « Nous savons avant vous de quoi vous allez avoir envie ». Nous sommes happés, harcelés. Et nous ne le savons pas, et nous consommons, et nous faisons des déchets, des montagnes de déchets. Ce sont des mots précis, des images choc, d’un réalisme brutal. Et leur déversement en cascades hallucinantes simule ce déversement d’immondices, le rend palpable, nous en fait sentir l’horreur.

    Un exemple du style : la description de la neige qui fond, grise, sale, charriant ses gobelets de Donuts, ses squelettes de parapluie, ses morceaux de poulet froid mordillés par les rats, puis les rats eux-mêmes, gonflés, raidis, les mégots, le plastique… On ne ressent que colère et dégoût devant cette nature bafouée. Ce style est toujours surprenant par sa force d’évocation.

    La construction de ce livre, elle aussi, est très particulière. C’est une succession de paragraphes très courts, très denses. Certains sujets se suivent, d’autres pas du tout, au hasard des idées qui arrivent.
    Nous avons ainsi des séquences paisibles, les rencontres imaginaires avec des écrivains, des peintres, des musiciens, qui parcouraient ces mêmes lieux. Et là nous recherchons vite (merci Google !) leur biographie, leurs œuvres, pour mieux apprécier tous les détails de ces évocations.

    J’ai entre autres découvert l’œuvre prodigieuse du peintre Joachim TORRES GARCIA, contemporain (moins médiatique) de PICASSO. Similitude troublante de certaines toiles. Qui a inspiré l’autre ?

    Et pourquoi FANTIN LATOUR peignait- t-il toujours aussi magnifiquement la même femme, sa belle- sœur. En était-t-il amoureux ?

    Puis reviennent les notes d’horreur : longues listes de faits divers, d’attentats abjects.

    Puis l’absurde : l’évacuation de 9 millions de chinois de HANHZOU avant l’arrivée du sommet du G20 en 2016 !
    Puis un peu d’humour : un contrôle à l’aéroport...
    Et mille autres choses !

    Il faut lire cet ouvrage monumental car c’est une source inépuisable de réflexions, d’informations, d’incitations à chercher.

    On peut le lire dans le désordre, s’en imprégner par moments, l’explorer par étapes, tant il y a de sujets, d’images, de mots. Comme les notes de MOZART dont SALIERI disait qu’il y en avait trop…

    Car oui « c’est une chose étrange à la fin « que ce livre. Et « je m’en vais sans en avoir tout dit, ces moments de bonheur, ces midi d’incendies… »

    Lucette WEILER
    Exploratrice 2020 Ma note 28/30

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  • Avis page 100 :
    Explolecteurs 2020

    Désarmant, surprenant et intrigant, ce sont les premières impressions ressenties à la lecture de ces 100 premières pages.A la fois un journal et un éloge de l'errance attentive dans les rues de nos villes.
    Ebauche d'une fraternité littéraire et...
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    Avis page 100 :
    Explolecteurs 2020

    Désarmant, surprenant et intrigant, ce sont les premières impressions ressenties à la lecture de ces 100 premières pages.A la fois un journal et un éloge de l'errance attentive dans les rues de nos villes.
    Ebauche d'une fraternité littéraire et artisitique de l'auteur avec ses prédecesseurs prestigieux (De Quincey, Poe, Baudelaire, Walter Benjamin, Brassaï...) dans la découverte et la récolte des sons et images au hasard du monde urbain de cités telles que Paris, Lisbonne, Madrid, Londres entre autres.En tout cas une belle mise en appétit et un encouragement à se plonger dans les 400 pages restantes et une invitation à ses lecteurs de prendre aussi le temps de se promener et absorber par nos villes.

    Avis fin de lecture :
    Le livre le plus ardu à lire de cette sélection mais quelle fantastique leçon d'érudition.

    Antonio Munoz Molina, armé d'un carnet, d'un crayon de bois, d'une paire de ciseau de colle et de son téléphone en fonction enregistreur nous fait découvrir son année 2016 à travers ses pérégrinations dans les rues de Madrid, Lisbonne, Majorque, Paris et New York. Pour cela une seule règle ; l'usage des 3 sens l'ouïe, la vue et dans une certaine mesure l'odorat et une totale disponibilité pour recueillir tout (slogans  publicitaires, unes de journaux, bribes de conversation, musiques, sons urbains...) ce qui va se présenter à lui lors de longues promenades.

    A ses propres errances, un peu comme un inventaire à la Prévert il adjoint les impressions et vies des glorieux artistes qu'il affectionne (Baudelaire, Poe, Pessoa, Proust, De Quincey, Melville, Dickens, Garcia Lorca,Wilde, Walter Benjamin pour la littérature, le photographe Brassaï, Nadar etc .) par une succession d'anecdotes, de notes biographiques comme d'extraits d'oeuvres de chacun. Passionnant de voir qu'à des siècles de distance comme d'époques, c'est en fait une sorte de guilde que bâtit Antonio Munoz Molina en  liant les uns aux autres ; souvent dans une sorte d'admiration réciproque, dans une même passion pour la marche au hasard (la déambulogie anonyme), souvent sous l'emprise de la drogue, l'alcool et de la folie et hélas dans la plus grande misère ou le mépris de leurs contemporains.

    A ce véritable exercice de style, l'auteur va opposer aussi les événements et faits divers nombreux et sordides de cette année repère (attentats, actes de violences gratuites, catastrophes naturelles....) posant ainsi la déambulogie comme le remède possible. Mélangeant à l'ensemble la douceur de certains moments intimes de son couple, c'est une formidable leçon de vie que nous délivre Antonio Munoz Molina.

    Difficile par ailleurs de ne pas remarquer un style particulier inédit dans mes lectures habituelles, chaque paragraphe débute par une incitation, un conseil de vie, une formule tel un leitmotiv et il entrecoupe son récit par des collages, des représentations photos ou des montages...

    Inclassable donc ce style, même si parfois on se perd dans certaines digressions, ce livre est de grande qualité et mérite un véritable coup de chapeau.

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  • Avis page 100
    Explorateur de la rentrée littéraire

    Tristesse et désarroi me submergent pour ce RDV que je crains raté avec cet auteur espagnol.
    Bien qu'armée de beaucoup de patience, je peine à tenir ce pavé entre les mains.
    Je cite: ''Je n'écris pas parce que j'ai des choses urgentes à...
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    Avis page 100
    Explorateur de la rentrée littéraire

    Tristesse et désarroi me submergent pour ce RDV que je crains raté avec cet auteur espagnol.
    Bien qu'armée de beaucoup de patience, je peine à tenir ce pavé entre les mains.
    Je cite: ''Je n'écris pas parce que j'ai des choses urgentes à dire. J'écris pour le plaisir de remplir des pages vierges du cahier ouvert devant moi.''
    Remplir des pages; l'auteur ne fait que ça. Il se promène dans la foule, raconte ses pérégrinations dans plusieurs villes et consigne tout ce qu'il voit, tout ce qu'il entend.
    Une quarantaine de pages à décrire des spots publicitaires, des enseignes, des sons, les bruits alentours, les feux de signalisation... c'est ennuyeux! puis enfin une bouée m'est lancée. Un paragraphe sur Thomas De Quincey puis sur Edgar Allan Poe, Charles Beaudelaire et Emily Dickinson.
    Des réflexions intéressantes sur la vitesse du monde actuel, un monde brouillon, bruyant.
    La nécessité de se poser, ralentir, s'isoler et contempler seraient seuls garants de la créativité.
    Je me demande où me mènerais cette promenade avec Antonio Munoz Molina.
    Allez je m'y remets j'ai encore 400 pages à potasser.
    Dites, quelqu'un l'a reçu et lu? Vous en pensez quoi?

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