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Un lieu à soi rassemble une série de conférences sur le thème de la fiction et des femmes que Virginia Woolf prononça en 1928 à l'université de Cambridge. Ce vaste sujet a donné naissance à une tout autre question, celle du lieu et de l'argent, qui donne son titre à l'essai : «Une femme doit avoir de l'argent et un lieu à elle si elle veut écrire de la fiction.» À la manière d'un roman, et s'appuyant sur l'histoire littéraire, Virginia Woolf retrace ainsi le cheminement qui l'a conduite vers cette célèbre thèse, qui reste incontournable de nos jours. Chef-d'oeuvre de la littérature féministe, Un lieu à soi brille d'un nouvel éclat sous la plume de Marie Darrieussecq. Jouant de l'humour et de l'ironie de Virginia Woolf, cette traduction propose une remise en perspective essentielle de la question de l'écriture et des femmes au sein de la littérature contemporaine.
Tiré de sa conférence « Women and fiction », a room of one’s own (traduit selon les traducteurs une chambre à soi, une pièce à soi ou un lieu à soi) est un essai féministe paru en 1928 dans lequel Virginia Wolf défend l’idée selon laquelle une femme a besoin d’un lieu à elle (et non d’une chambre) et d’un revenu pour créer et s’émanciper.
Au moment où Virginia Wolf écrit, les femmes ont acquis le droit de vote depuis peu. Elle s’interroge alors sur les raisons pour lesquelles on ne retrouve pas plus de littérature féminine (c’est-à-dire écrite par des femmes). Le patriarcat, le rôle auquel les femmes sont cantonnées, l’absence ou le peu d’éducation, le manque de moyen sont ses pistes de réflexion.
La préface de Marie Darrieussecq (de cette traduction de 2016) est, en plus d’être brillante, piquante et cinglante ! « Les hommes, ces créatures capricieuses, changeantes, coquettes, narcissiques, frivoles, Wolf ne leur fait pas de cadeau. (…) pourtant, le ton de Wolf n’est pas revanchard, il est celui d’une évidence amusée ».
Cet essai est brillant. J’ai corne presque toutes les pages, signe qu’il va falloir le relire plusieurs fois. Wolf ne tombe jamais dans la facilité, elle n’encourage pas les femmes à détester les hommes. Les deux sexes sont complémentaires. Chaque femme doit développer son côté masculin et chaque homme doit accepter sa part de féminité. On fait un pas vers l’autre. Sa thèse de l’androgynie est très intéressante. Qu’est-ce que le féminisme si ce n’est cette recherche d’androgynie, une égalité entre les hommes et les femmes, une société plus sereine, plus créatrice ?
J’ai adoré le flow de Virginia Wolf (ce petit verseau que j’avais repéré !), la manière dont elle se laisse porter par ses pensées sans jamais oublier son sujet principal.
Un essai à lire, à relire et méditer !
C'est en VO que je me suis lancée dans la découverte de ce fameux essai.
Ce n'était pas une découverte de l'auteure puisque j'ai déjà lu au moins un roman, plusieurs biographies et quelques correspondances.
Je savais donc que j'allais retrouver cet esprit piquant, ce mordant, qui fait de Virginia Woolf bien plus qu'une romancière dépressive qui s'est jetée dans l'Ouse.
En six chapitres, Virginia Woolf va faire un état des lieux de la place des femmes dans la production littéraire et en tirer des conclusions, qui sont malheureusement parfois encore d'actualité.
J'ai frissonné d'émotion par passages, lorsqu'elle nous parle de la sœur de Shakespeare, ou lors de sa belle et puissante conclusion, qui m'a atteinte directement par-delà les années. J'ai souri lorsqu'elle a la dent dure ou lorsque nous pensions repérer des allusions grivoises (spoil alert : un "giant cucumber" fait une apparition dans cet essai). J'ai été fascinée, même si pas toujours entièrement en accord avec elle, lorsqu'elle dissèque l'œuvre de Jane Austen et de Charlotte Brontë
J'ai également eu un peu de mal à la suivre en anglais, lors de ses nombreuses digressions, qui finissent toujours par revenir se lier au sujet de départ, alors j'ai relu chaque chapitre en français, dans la traduction de Marie Darrieussecq.
A l’heure où une révolution féminine se met en marche, il me semblait intéressant de revenir à un texte classique, précurseur de cette cause.
Dans cet essai, Virginia Woolf s’intéresse « aux femmes et à la fiction » et tente d’expliquer l’absence de celles-ci dans la littérature et dans la poésie, depuis des siècles. L’ancienne traduction de ce texte de Virginia Woolf s’intitulait « Une chambre à soi ». A travers ce court texte, il est bien sûr question de l’impossibilité pour les femmes d’avoir accès à une pièce dédiée à l’écriture. Mais outre cet obstacle matériel, l’époque et les coutumes ont aussi beaucoup fait à cette anomalie historique. C’est pourquoi, après la lecture de ces pages, je trouve que cette nouvelle adaptation, « Un lieu à soi », s’éloigne du titre original mais représente bien mieux le contenu.
En effet, l’autrice prouve que les femmes ont de multiples autres raisons de ne pas s’être libérées avec leur écriture. L’histoire de l’humanité traîne derrière elle des usages ancestraux qui ont pénalisé leurs ambitions. Elles n’avaient ni le temps (avec leurs tâches domestiques), ni l’accès à l’argent, ni la possibilité d’une éducation pour accéder à cette pratique. Elles devaient aussi composer avec les préjugés masculins et féminins qui les ont confortées dans leur complexe d’infériorité. Tous ces handicaps découlaient bien entendu de leur rapport aux hommes.
C’est un exposé exigeant par le style, très travaillé. J’ai eu un peu de mal avec les quelques digressions qui parsèment le début. Mais une fois le discours recentré, la plume percute et développe ses propos avec force.
Cette grande écrivaine du siècle dernier avait déjà une vue assez réaliste de la situation. Depuis son époque, plusieurs choses ont bougé, mais il subsiste tout de même quelques restes du patriarcat persistant. Les femmes ont donc encore un certain nombre de combats à mener afin d’éradiquer les injustices. Ce discours peut être une des bases du changement !
http://leslivresdek79.com/2020/03/10/533-virginia-woolf-un-lieu-a-soi/
Une œuvre culte ! La référence même du féminisme...tout en diplomatie et intelligence !
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