"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Vouant une grande passion pour la Grèce antique, Farhad, un Kurde originaire de Halabja, se rend dans ce pays. Ce voyage sur les traces d'Ulysse s'apparente à une résurrection. Grâce à des Grecques aussi charmeuses que les sirènes et aussi envoûtantes que les muses, Farhad s'arrache à la banalité de son quotidien sans pour autant oublier le martyre de sa ville, Halabja, et Chirine, l'amour de sa vie.
Empreint d’intériorité, lumineux, « Un Kurde à Ithaque » est un livre dont les pages tournent de par le vent des rémanences.
Des souvenirs qui deviennent réels dans une majesté voluptueuse.
Fawaz Hussain est kurde. Originaire de Halabja, la tragédie du 16 mars 1988, les bombes chimiques qui ont décimé plus de 5000 civils le temps d’un battement de cil.
Ce texte est né en Grèce au pied de l’acropole à Athènes. Fawaz Hussain cherche des yeux Ulysse. Toucher la terre vraie, où le visage de sa fiancée Chirine, morte sous le gaz toxique. On ressent, non pas l’urgence d’écriture car Fawaz est un homme mélancolique, hédoniste et calme. Mais une déambulation en Grèce qui ressemble à un appel d’air.
Dans une quête intime et liane de sa propre vie. L’ubiquité constante, entre la France, et sa ville martyre du Kurdistan, et maintenant la Grèce.
« Le Kurde dérange, irrite, met en grogne, par sa simple existence ». « Ceux qui sont revenus le lendemain ont vu Halabja, ville morte et marquée pour toujours par le sceau de l’horreur. Même les oiseaux se sont tus ».
Fawaz est en œuvre existentielle. Ses tracés de vie sont des épreuves et des chemins de traverse, toujours.
L’identité floutée par les affres. Il ne se sent pas en paix. Seulement dans cette orée où la nostalgie est pierre vivante. Il est dans le labyrinthe de la Grèce antique. Marche à l’aveugle et baisse son bandeau dans les rencontres vivifiantes avec les grecs. Les retrouvailles salvatrices et les chaleureuses amitiés.
Cette litanie essentialiste et pavlovienne qui s’enroule dans ce journal intime : « Fawaz, kurde atypique, réfugié apolitique, et rêveur éthylique ».
Écoutez encore : « On ne triomphe pas du malheur ».
« Va faire un tour du côté de Salamine, c’est l’île d’Ajax. Tu verras un palais en ruine ».
« Garde toujours Ithaque en ta pensée ; y parvenir est ta destination ultime. Mais ne te hâte point dans ton voyage ».
Ce livre est une marche lente. Elle procède à la renaissance de Fawaz. Tout prend sens dans les miscellanées qui s’élèvent subrepticement .
« Au village voisin, nous avions des vergers de grenadiers à perte de vue… C’est le fruit de la passion ».
L’idiosyncrasie Kurde est un chant triste et pourtant on imagine que rien ne s’efface ni se meurt. L’essentiel comme un pas sur la terre-mère. Véritable, dans cette ampleur philosophique, historique et politique, « Un Kurde à Ithaque » rassemble l’épars égaré dans la mémoire d’un homme écrivain qui somme les jours comme des étoiles filantes entre ses mains.
Essentiel et fédérateur, silencieux et spéculatif, le récit est une armoire qui s’ouvre sur le monde. Le notre. Mais, ici, un auteur, un homme attentif aux siens et à la mappemonde, écrit Ithaque comme jamais.
« Nous sommes en effet des jouets sur ce damier des êtres. Que nous quittons pour entrer un à un dans le néant ».
L’adage « Sois heureux un instant, cet instant, c’est la vie », est l’immensité des possibles, le trèfle à quatre feuilles.
Retenir le sablier, Ulysse en filigrane, et étreindre Ithaque. La fraternité de la vie.
Une préface inaugurale d’un texte de renom, de Kendal Nezan.
Publié par les majeures Éditions Zinédi.
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