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À travers une enquête originale, cet ouvrage dévoile les mécaniques de criminalisation des juifs par la Police des étrangers entre 1880 et 1930. Il envisage cette criminalisation comme un racisme institutionnel engendré par la banalisation de stéréotypes judéophobes et interroge les pratiques et représentations de la Police des étrangers.
Avant les années 1930, l'élite politique et intellectuelle belge ne revendique pas d'idées antisémites. Bien que connus pour leurs textes antisémites, Edmond Picard et Jules Destrée n'ont ni l'influence ni le succès d'un Charles Maurras, d'un Édouard Drumont ou encore d'un Adolf Stoecker. Cela signifie-t-il pour autant que l'antisémitisme est inoffensif en Belgique ?
Pour répondre à cette question, ce livre présente une enquête sur la surveillance exercée par les agents de la Police des étrangers sur les étrangers juifs de Cureghem entre 1880 et 1930. Fortement stigmatisé, le quartier de Cureghem est identifié comme juif, pauvre et étranger par les forces de l'ordre. Par conséquent, les juifs de Cureghem sont plus susceptibles d'être la cible de surveillances en fonction de la criminalisation dont ils font l'objet et qui varie selon les stéréotypes de l'époque et leur appartenance de classe, leur nationalité, leur genre, leur « race » et leur lieu d'habitation.
Illustré par différents récits de vie d'étrangers, cet ouvrage met en lumière les trois figures criminelles du juif étranger qui préoccupent la Police des étrangers : le « juif colporteur », le « judéo-boche » et le « judéo-bolchevique ». En conclusion, ce livre dévoile la présence de stéréotypes judéophobes au sein de la Police des étrangers et leur utilisation pour justifier des discriminations.
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