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J'ai lu, il y a peu, "Flagrant déni" d'Hélène Machelon, son deuxième livre qui m'a secouée, émue. Hélène m'a alors proposé de m'envoyer son premier opus que je souhaitais lire. Je ne savais pas avant de l'ouvrir qu'Hélène avait mis dans ce texte toute la peine, la douleur, la colère, la rage, les émotions, le vide qu'elle a ressentis face à la perte de sa petite fille, Jeanne (Rose dans le livre), qui n'avait pas encore un an suite à une déficience immunitaire.
Nous sommes à ses côtés et à ceux de son mari, Gilles, à l'hôpital Necker,lorsqu'elle apprend que c'est la fin jusqu'à l'enterrement. Puis nous la retrouvons quatorze ans plus tard.
Elle a réussi à mettre des mots sur l'indicible sans pathos, sans auto-apitoiement mais elle a aussi donné la parole à celles et ceux qui ont côtoyé Rose/Jeanne : la pédiatre, l'infirmière, la maman d'un autre malade, Margaux qui se transforme en clown pour apporter un peu de légèreté aux enfants qui souffrent, l'aumônier, le thanatopracteur, la grand-tante de son mari, une employée de l'administration. La mort de Jeanne touche chacun d'eux profondément, fait quelquefois écho à leur propre vécu; tous sont démunis face à ces parents, ne savent pas les mots, ne savent pas les gestes mais ils sont là, chacun apportant une touche de réconfort.
Personne ne peut prononcer "Rose est morte", trop cruel, trop définitif, préférant "Rose s'est envolée" qui évoque la liberté, la douceur, un ailleurs meilleur. Et ce témoignage bouleversant, poignant, qui enserre le cœur dans un étau, cette ode d'amour à Rose/Jeanne est cependant lumineux, car il laisse apparaître à nouveau la lumière et Rose est là à jamais.
Des voix qui susurrent, des voix qui déraillent, des voix qui crient, des voix qui apaisent…
Mille voix pour rendre hommage à Rose, mille voix qui font l'écho de toutes les autres souffrances humaines (la maladie de l'un, la violence de l'autre, l'absence d'amour de celui-là…) qui semblent trouver leur point d'orgue, ici et maintenant, dans cette tragédie : la perte d'une enfant.
travers le regard de chaque personnage, on appréhende la scène sous un autre angle.
En se glissant dans l'intimité de chacun de ces êtres, l'auteur nous donne à entendre bien plus que leurs voix : car qu'est-ce qui relie ce fil tenu si ce n'est Rose elle-même ?
Parents, infirmière, clown triste, prêtre, femme revêche de l'administration… Chacun porte un bout de son histoire et la relie à sa propre destinée. (...)
Rose est atteinte d’une leucémie, sa mère lui a fait un don de moelle osseuse et la greffe a pris. La petite fille qui a tout subi, chimiothérapie, chambre stérile, pour éviter toute contamination et tant d’autre, s’accroche tellement qu’on y croit et puis tout s’écroule : problèmes respiratoires qui l’emmènent en réanimation et… c’est la fin au grand désarroi de la pédiatre, qui se retrouve en échec, de la mère qui se demande pourquoi cela lui arrive, et comment continuer à vivre.
Hélène Machelon nous raconte, outre la réflexion sur la mort, sur le sentiment d’impuissance des membres de l’équipe médicale, tous les évènements qui vont suivre : il faut débarrasser la chambre, pour pouvoir faire le ménage, alors que plein de souvenirs s’y sont accumulés, durant le séjour de Rose. Sa mère a du mal à enlever les posters, ou autres objets personnels car cela veut dire accepter que tout est fini. « Trois petits tours et puis s’en vont » comme on dit et Rose s’en est allée.
On découvre aussi l’infirmière, touchée-coulée, qui s’en veut de ne pas avoir été là… « C’est de cette vie ordinaire dont rêvent mes petits malades. On la croit normale et acquise alors qu’elle est extraordinaire et fragile. Je suis du bon côté, celui des vernis à la vie douce et préservée. »
Le pire, c’est la froideur de l’administration, lorsqu’il s’agit de faire la déclaration de décès (la femme drapée dans son armure pour se protéger, et qui entraine les parents au pas de course dans les couloirs, sans leur laisser le temps de reprendre leur souffle. Bien-sûr, elle a des problèmes personnels, mais quand même, comment faire ce métier si l’on ne peut plus éprouver la moindre once d’empathie.
On découvre aussi, la douceur du thanatopracteur, qui ne pense qu’à rendre Rose plus jolie, effaçant tout signe évoquant la maladie. Il la traite avec un immense respect, tout en lui passant sa jolie robe blanche et cachant les cheveux perdus sous un bonnet.
Hélène Machelon nous livre un récit très émouvant, sans jamais tomber dans le pathos : cette mère est digne, magnifique dans sa dignité même, elle se souvient du moment magique de la greffe, et de tout l’espoir qui l’a entourée ; sa souffrance est là, mais elle ne l’exhibe jamais, elle décrit ce qu’elle ressent et cela va droit au cœur et aux tripes…
Elle pourrait sombrer dans la victimisation, on le comprendrait d’ailleurs, mais non, elle continue d’avancer malgré les doutes sur ce que la foi peut apporter devant l’innommable, ou sur l’existence d’un au-delà.
L’auteure rend hommage au passage aux personnes qui officient à Necker : les clowns qui tentent d’apporter un peu de joie aux enfants et n’hésite pas à entre dans leur vie afin de mieux cerner leur ressenti.
J’ai vraiment beaucoup aimé ce livre et la manière dont l’auteure évoque tout ce qui entoure la maladie et la mort d’un enfant. Il va marquer ma mémoire pour longtemps. Inutile de préciser que ce fut dur de rédiger ma critique…
Un grand merci à NetGalley et aux éditions Librinova qui m’ont permis de découvrir ce livre et son auteure.
#TroisPetitsTours #NetGalleyFrance
Je suis une lectrice exceptionnellement téméraire, même pas peur de me confronter à une horde de zombies ou aux crimes les plus gore détaillés au micron. Mais voilà, je ne suis pas courageuse, surtout depuis que je suis devenue maman. Je fuis avec une lâcheté assumée tout livre mettant au centre la mort d'un enfant, surtout s'il relève du vécu.
Je suis donc clairement sortie de ma zone de confort avec ce roman classé autofiction qui annonce la mort d'une petite Rose dès le premier chapitre, d'une leucémie, à l'hôpital Necker. J'ai choisi de faire confiance à l'auteure qui m'a proposé cette lecture.
Je pense que si le roman avait été un récit-témoignage type journalistique, je n'aurais pas poursuivi au-delà de quelques pages. Il fallait dépasser le terrible et cela ne pouvait passer que par la forme romanesque, la seule à pouvoir réellement transcender la douleur et raconter la perte inacceptable.
Hélène Machelon y parvient brillamment grâce à une construction intelligente qui apporte souffle et lumière à ce huis clos hospitalier. Huit chapitres. A chaque fois au « je » de la mère répond en miroir un « je » d'un autre qui a gravité autour de Rose dans ses dernières semaines de vie puis sa mort : pédiatre, clown, infirmière, gestionnaire administrative des dossiers « décès », aumônier, thanatopracteur, vieille tante. Très belle idée qui m'a fait plusieurs fois pensé à la sublime choralité de Réparer les vivants de Maylis de Kerangal. On est bien dans de la littérature, la vraie.
Je ne suis pas sûre que l'écriture répare les vivants, ceux qui restent après la mort d'un proche. Mais ce qui est sûr, c'est qu'Hélène Machelon sait dire avec force la révolte, l'indignation, la fatigue, la colère, la sidération, la souffrance abyssale des vivants à travers les voix des différents personnages ( magnifiques, notamment l'aumônier et le thanatopracteur ). Son écriture est incroyablement juste et précise, souvent crue, parfois drôle même. Tellement sincère qu'elle touche à l'universalité. Et avec dignité, sans jamais tomber dans le pathos. C'est très facile de prendre en otage les émotions du lecteur avec la mort d'une enfant. Là, si mes larmes ont coulé, ce n'est pas parce qu'elles ont été racolées mais parce que les mots m'ont prise à certains moments, sans que ce soit les mêmes que pour un autre. Je me suis sentie libre en tant que lectrice.
L'infirmière de Rose : « Mes tripes parlent et dès que j'entre dans le service, les odeurs me tordent le ventre et me filent la chair de poule. Mais je sais plus encore pourquoi je suis là. Je sais à présent d'où vient l'essence du courage et la bravoure qui se distille dans les veines de chaque mère. Etre mère fortifie les plus faibles, désinhibe les plus réservées, retient les plus libres et anime les plus fades.
Je sais d'où vient la folie des louves. »
Un roman très intense sur un sujet douloureux qui se transforme en ode à la vie.
Je souhaite de tout coeur que cette auteure profonde soit rapidement repérée par une belle maison d'édition. Trois petits tours est publié en auto-édition.
Lorsqu’un auteur me contacte pour la lecture, c’est à la fois de l’honneur que je ressens mais aussi un peu de crainte car il peut arriver qu’un livre ne m’intéresse pas ou que sa lecture ne m’ait pas plu. Or, savoir dire à une personne que nous n’avons pas aimé son livre doit se faire avec diplomatie et objectivité. Quand Hélène Machelon m’a soumis son livre, j’ai eu peur que le sujet ne soit pas dans ma zone de confort, étant très portée sur les romans noirs, thrillers et autres depuis plusieurs mois.
Et bien finalement, j’ai bien fait de l’accepter car ce livre a été pour moi un vrai coup de coeur qui m’a beaucoup touchée ! Écrire sur la perte d’un enfant doit être de loin un exercice très difficile. Pourtant, l’auteure le fait avec beaucoup de brio, sans jamais tomber dans le pathos, d’une plume émouvante et touchante.
Chaque chapitre est subdivisé en deux parties : la première est consacrée à un personnage en particulier et quel peut être son état d’esprit, son historique personnel, ses pensées… Ensuite, Hélène Machelon revient avec son drame personnel, lorsque son mari et elle ont perdu leur fille suite à une maladie génétique, le couple n’étant pas compatible comme souligné par l’auteure.
J’ai trouvé que c’était un magnifique hommage à tous : que ce soit au personnel médical allant du médecin, aux infirmiers mais aussi les autres. C’est ainsi qu’on rencontre le personnel administratif dont on peut parfois oublier les propres drames qui les touchent, le personnel bénévole qui consacre de nombreuses heures pour offrir un brin de soleil dans le milieu hospitalier à ces petits patients, les parents rencontrés entre les murs de l’hôpital et partageant la même douleur de voir son enfant malade, les membres de la famille qui ont peur de prendre de la place dans ce deuil.
Comme écrit au début du livre, c’est donc une auto-fiction puisqu’il y a à la fois l’histoire personnelle de l’auteure et une part de fiction quant aux gens qui ont partagé ce drame à la fois à l’hôpital mais aussi chez les amis et familles.
Ce livre se dévorant très vite, on ne peut qu’éprouver beaucoup de compassion et d’empathie pour Hélène Machelon et son époux frappés par cette tragédie. Autant certains passages peuvent apporter un petit sourire sur les lèvres, autant d’autres laisseront les yeux remplis de larmes… Vous l’aurez donc compris, je trouve que ce livre mérite d’être connu, d’être lu et partagé.
Comme on le dit souvent, il n’y a rien de pire que de perdre un enfant. C’est quelque chose d’indicible et la preuve est qu’aucun mot n’est assez fort pour l’exprimer. Quand on perd un parent, on devient orphelin, quand on perd un époux ou une épouse, on devient veuf/veuve mais aucune expression n’existe pour ce drame ! Hélène Machelon en a fait un magnifique livre et je la remercie pour cet honneur de m’avoir choisie dans la multitude de blogueurs littéraires.
Rose a cessé de lutter... L'hôpital Necker est en deuil aujourd'hui... Rose s'en est allée... Tout le personnel soignant s'accordera à dire que cette petite fille était belle, sage, courageuse. Qu'elle ne méritait pas ça, comme n'importe lequel de ces enfants qui sont ici, au service d'immunologie pédiatrique...
Trois petits tours est un magnifique roman... Et avant d'évoquer son sujet, c'est avant tout pour son auteur et son talentueux travail d'écriture que l'on remarque ce livre.
Hélène Machelon a un ton juste, ni larmoyant ni détaché, avec toute l'émotion que l'on peut mettre sur des mots.
Elle couche sur le papier avec pudeur et poésie, tout l'amour d'une mère, sa tendresse et son désespoir. Mais aussi le sentiment d'impuissance d'un pédiatre, le détachement d'une secrétaire, la culpabilité d'un clown triste ou encore la compassion d'un thanatopracteur...
La maladie et la mort d'un enfant est des sujets sensibles. Mais la construction du récit, alternant les mots des professionnels et de la mère, rendent ce roman humain...
J'ai refermé trois petits tours cette nuit, et c'est en pensant à toutes les belles petites Rose du monde, à leurs parents, que je suis allée embrasser mes enfants, appréciant un peu plus intensément ma chance et mon bonheur...
Merci Hélène de nous rappeler avec talent que nous sommes si petits dans ce monde, que le temps nous est compté et qu'il faut savourer chaque seconde...
Merci à Netgalley et à Librinova pour leur confiance...
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