"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un tableau caustique des relations hommes-femmes.
Il était une fois un triste boomer en couple avec son ordinateur. Plongé en pleine crise existentielle, il rêvait de renouer avec la vie de château.
Le hasard qui fait parfois bien les choses, allait mettre sur son chemin une duchesse habitant dans un château hanté par un marquis.
On dirait un conte de fée... mais pas du tout...
« À toi, l'homme qui franchit ce portail.
Souviens-toi que sans la femme tu n'existerais pas.
Suis-la en silence, elle seule connaît le chemin.
Ne la contrarie pas, elle sait se servir d'un pistolet.
Ne lui coupe plus jamais la parole. »
Après une existence insouciamment consacrée à ses succès professionnels et à un papillonnage sentimental, un homme sur le retour prend conscience du vide et de la solitude que l’âge lui réserve. Tandis que la mémoire de son ordinateur le renvoie au souvenir soudain nostalgique de ses anciennes amours, lui prend l’envie de renouer avec l’une d’elles, devenue châtelaine, avec l’espoir, qui sait, de peut-être la reconquérir.
Le synopsis est on ne peut plus classique, si ce n’est même basique. Pourtant, Isabelle Flaten nous a concocté une petite perle d’humour et d’originalité qui se déguste avec autant de plaisir que de surprise amusée. Plutôt que de laisser les deux protagonistes principaux conter leurs délicates retrouvailles, elle a confié la narration à l’ordinateur du boomer, témoin de plus en plus amer, mais privilégié, des égarements de son propriétaire, et au portrait d’un ancêtre guindé, scandalisé par la modernité des mœurs qu’il observe depuis les murs de son château désormais ouvert aux visites du public.
C’est ainsi que le récit qui prend de plus en plus allégrement la tournure d’un fantaisiste et moderne conte de fées, autour d’un prince plus très charmant et d’une Cendrillon quinquagénaire qui a sauvé son château grâce aux gains d’un jeu télévisé sur les « people », se révèle une excellente comédie, où l’auteur s’amuse d’aussi bon coeur que ses lecteurs. Pendant que dans leurs très réjouissants monologues, entrecoupés des commérages des pipelettes de voisines, un symbole de la modernité et un représentant du temps jadis commentent de manière décalée les faits et gestes de deux de nos semblables, l’histoire prend une coloration de plus en plus satirique, soulignant avec la plus grande malice nos travers contemporains : jeunisme, féminisme à tout crin et vague woke, engouement pour le développement personnel, le coaching et les thérapies alternatives, greenwashing, numérisation de nos vies…
Un délicieux moment que cette lecture enlevée, drôle et piquante, dont l’original parti pris narratif permet de nous renvoyer un très impertinent reflet de la société d’aujourd’hui.
Mme Isabelle Flaten nous décrit avec « Triste boomer » la vie de John Coleman, soixante ans et beaucoup de regrets. Notamment Salomé, son ex devenue duchesse de la Ferrière.
La romancière a trouvé l’originale idée de faire parler un ordinateur, qui nous narre ce qu’il sait de John, et un tableau d’un vieux marquis, qui nous raconte ce qu’il sait de Salomé. Belle trouvaille, qui surprend mais qui hélas finit par lasser, le procédé n’apportant finalement pas grand-chose, et nous éloignant même des personnages, qui restent à mon sens flous et mal caractérisés. Quant à l’écriture, elle est parfois laborieuse, voire pesante.
Au final, je retiens tout de même des thématiques intéressantes, et quelques bonnes idées, mais qui ne parviennent pas à faire de ce roman une réussite. Dommage…
John a soixante ans et ne s’en remet pas ! La retraite, pourtant confortable ne lui réussit pas du tout. Démotivé, désoeuvré, déprimé. Alors, rechercher les traces de ses ex, sur internet : est-ce une bonne idée ?
Ça, c’est son PC qui nous pose la question. En effet, l’originalité de ce roman tient à la nature des narrateurs. Un ordinateur portable, le portrait d’un aïeul, et parfois tout de même un humain en chair et en os, si tant est que des personnages de roman puissent mériter ces attributs.
Il sera donc question de lutte pour se réconcilier avec le temps qui passe (chapitre croustillant dont l’action se situe dans un centre de remise en forme féministe et un peu barré, administré par une gourelle terrifiante), il sera question de retrouvailles, de nouveaux projets, d’allers et retours entre Paris et un château, au grand dam de deux commères voisines de John.
Et puis un peu en retrait, et pourtant âme du roman, Salomé, qui a pris sa revanche sur son enfance précaire, mais qui n’a pas bien appris à dire non.
Entre les lignes, la littérature, évoquée à petites touches, des références classiques, qui restent à travers les siècles des témoins et même des guides.
Les amis, les amours, les emmerdes, la vie quoi ! Avec des poissons qui s’agitent au fond du bocal ! L’humour est une arme irremplaçable pour dire les tribulations insensées de nos existences. Le roman fait mouche, comme une éclaircie qui déchire un ciel sombre.
J’avais commandé ce roman à sa sortie et avec le jury du Prix Orange, j’avais dû me résoudre à le mettre de côté pour le lire plus tard. Quelle joie de le voir remonter dans ma PAL dans le cadre du Prix Orange ! J’ai tout laissé tomber pour m’y plonger sachant d’avance que j’allais passer un bon moment de lecture.
L’un des personnages principaux est John. Il est désormais à la retraite, seul et en pleine dépression. Sans la frénésie de son travail il ne sait plus quel sens donner à sa vie. Alors John se tourne vers son passé et se demande quelle est la femme qu’il a laissée s’échapper et qui aurait pu le rendre heureux. Il va se laisser convaincre de passer quelques jours dans un centre de développement personnel tourné vers l’écologie, le féminisme, le bien-être par la méditation, le yoga, l’alimentation, etc. Plein de concepts à la mode.
Le plus original dans ce roman, c’est le narrateur. Celui qui nous dépeint la vie de John avec humour et se moque de lui, c’est son ordinateur !
« Je sais tout de John Coleman ou presque. Une bonne soixantaine, des restes de beau gosse, workaholic en manque, adepte de plus grand-chose… »
Et son ordinateur, fidèle compagnon, sait effectivement tout de sa vie. Il l’observe via la webcam et voit ses recherches pour retrouver Salomé, la femme qu’il regrette. Qu’est-elle devenue ? Internet et les réseaux sociaux sont là pour y répondre.
Salomé est désormais la propriétaire du domaine de la duchesse Salomé de Chassaigne de la Ferrière. Pourtant ce n’est pas du tout le milieu dont sa famille est issue, c’est même l’opposé.
Le roman se place tour à tour du point de vue de John puis de Salomé. Le narrateur pour Salomé est un tableau d’un illustre ancêtre de son mari, ayant vécu il y a fort longtemps, à une époque où les femmes n’avaient pas leur mot à dire. Tout comme pour John, les interventions sont ironiques et en plus pour Salomé complètement décalées.
John a aussi deux voisines, deux commères très drôles dont les conversations ponctuent les chapitres.
J’ai également adoré les remerciements et notamment le clin d’œil à Thael à la fin :
« L’ordinateur remercie Thael Boost d’avoir éclairé ce texte de ses lumières en informatique sans lesquelles cette histoire aurait été obsolète dès la première page ».
Avec malice et tendresse pour ses personnages, Isabelle Flaten revisite le conte de fée. Elle critique avec humour notre société et ses injonctions. Le ton est léger, spontané, moderne. Les narrateurs usent du langage familier et d’anglicismes. Ce roman n’a rien à voir avec les précédents. On sent que l’autrice s’est amusée en l’écrivant.
Bref j’ai adoré ce livre bien divertissant et vu l’actualité ça fait du bien de rire. Merci Isabelle.
Une lecture qui fleure bon l'air du temps.
Isabelle Flaten réfléchit à notre époque sur un ton doucement moqueur.
On lit ça le sourire aux lèvres. Malheureusement on perd un peu la saveur sur la durée et je n'ai pas vraiment compris où l'autrice voulait en arriver.
Ce roman tranche totalement avec le précédent et je pense qu'elle a du beaucoup s'amuser à l'écrire. C'est agréable mais je préfère Isabelle Flaten dans d'autres registres.
Un roman un peu trop loufoque pour moi, sans doute un peu avant-gardiste du point de vue du style comme de la trame narrative. J'ai eu du mal à m'attacher aux personnages et à l'histoire. Je suis allée jusqu'à la moitié. Je fais une pause, je le reprendrai peut-être... ou pas!
https://leslivresdejoelle.blogspot.com/2022/01/triste-boomer-disabelle-flaten.html
John se retrouve "sans vie, sans envie" lorsqu'il prend sa retraite après avoir consacré sa vie à son entreprise de conseil en développement durable. Lui qui courait toujours après le temps, tourne désormais en rond, sans aucun horizon, sans réussir à concrétiser ses projets de retraite (peinture, cuisine, humanitaire, voile...) "Lorsque la retraite lui est tombée dessus, il s'est pris un gros coup de vieux, le temps s'est arrêté."
Il est seul car il n'a jamais su retenir une femme, sa vie était tellement centrée sur la réussite, sur la constitution d'un empire qu'il en perdait aussi de vue ses amis. Il prend conscience qu'il est passé à côté de ce qui est vraiment important, surtout en matière de sentiments. Il décide alors de reconquérir Salomé une de ses ex compagnes, plus jeune que lui et issue d'un milieu populaire, pour qui il a éprouvé de vrais sentiments et avec qui il espère reconstruire une histoire d'amour.
Salomé est devenue Madame de Chassaigne de la Ferrière après avoir épousé un duc désargenté, réalisant ainsi le rêve d'ascension sociale de ses parents. Elle est maintenant veuve avec deux grands enfants et a voulu conserver le château en mémoire de son défunt mari mais elle se languit dans le donjon du château, son refuge, sous le portrait d'un aïeul du duc, son confident, en proie comme John à des questions existentielles. Enfermée dans son rôle de châtelaine, elle prend conscience que sa vie lui a échappé.
Entrainé par une amie, John passe quelques jours dans un centre de développement personnel avant de rejoindre Salomé qui a répondu à son mail, tout est en place pour le conte de fées.
Isabelle Flaten signe ici un conte de fées moderne entre deux êtres en plein questionnements existentiels, ce sont deux solitaires qui ont laissé leur vie leur échapper. Ce conte de fées est doublé d'une comédie réjouissante sur les maux de notre époque.
Isabelle Flaten a eu l'idée géniale de confier la parole, pendant une bonne partie du récit, à l'ordinateur de John, son unique compagnon, celui qui le connait le mieux par son historique de recherche, les archives, les photos stockées dans ses entrailles. Un ordinateur plein de nostalgie comme John "moi aussi je suis nostalgique du temps où je n'existais pas, de ce monde englouti où les chagrins d'amour et les regrets éternels s'exprimaient à la plume."
Ces propos de l'ordinateur sont l'occasion de réparties savoureuses "Ne me tape dessus comme ça John.... Viens me récupérer et renouons le fil de notre idylle l'un sans l'autre nous ne sommes rien et tu le sais". Quant à Salomé, l'auteure confie son observation à l'aïeul du duc enfermé dans son tableau qui a bien du mal à accepter notre époque tout en ne restant pas insensible à certaines modernités, son regard décalé sur notre époque est jouissif "Une femme sans maître, c'est la porte ouverte à l'hystérie. L'inquiétude me dévore tant que j'en ai les dorures du cadre qui s'écaillent, les couleurs qui passent, les fixations qui dégringolent...Quand le maître aboie, son épouse la ferme et le monde tourne rond." Un ordinateur, un portait de marquis, deux objets, l'un symbole de modernité, l'autre symbole des temps anciens au milieu desquels se glisse de temps en temps le chœur des voisines de John qui observent et commentent le comportement de leur voisin.
Une satire sociétale réjouissante qui passe au vitriol un certain nombre de travers de notre époque, le féminisme à outrance, les stages de remise en forme, le culte du développement personnel, le jeunisme, le coachisme, les thérapies alternatives...C'est drôle, tendre et impertinent. Un ton délicieusement mordant et un rythme trépidant pour traiter intelligemment d'un sujet sérieux.
Jubilatoire ! On s'amuse autant qu'Isabelle Flaten semble s'être amusée en écrivant ce roman
Après une vie professionnelle bien remplie John prend sa retraite et découvre le vide de son existence. Il décide un soir de déprime de retrouver ses anciennes amours. Par les réseaux sociaux, il va retrouver Salomé.
Veuve d'un duc, elle est aujourd'hui à la tête d'un domaine avec château qu'elle conserve pour ses jumeaux qui prendront le relais à la fin de leurs études.
Peut-on reprendre une histoire, là où on l'a laissée de nombreuses années en arrière ?
Chacun aspire-t-il aux mêmes choses ?
Un roman drôle où le parti pris narratif original fait beaucoup à la légèreté du ton pour un sujet plus profond qu'il n'y parait.
Un très bon moment de lecture.
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Je suis moins sévère que toi. Et j'ai surtout retenu l'originalité du propos. Sans aller jusqu'au coup de cœur.