"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
En 2006, dans la banlieue parisienne, un jeune homme est enlevé. Ses agresseurs l'ont choisi parce qu'il est juif et donc, pensent-ils, riche. Séquestré pendant vingt-quatre jours, il est finalement assassiné. Les auteurs de ce crime sont chômeurs, livreurs de pizzas, lycéens, délinquants... Leur bande est soudée par une obsession morbide : « Tout, tout de suite ». Morgan Sportès a reconstitué pièce par pièce leur acte de démence. Sans s'autoriser le moindre jugement, il s'est attaché à restituer leurs dialogues, à retracer leur parcours. Ce livre est une autopsie, celle de nos sociétés saisies par la barbarie. .Style hyperréaliste, phrases lapidaires. Pas de commentaires. Les faits, rien que les faits. Et des personnages qui s'agitent et se noient dans cet effroyable théâtre d'ombres. Jean-Claude Raspiengeas, La Croix.Un roman puissant à la Truman Capote. Benoît Duteurtre, Marianne.
Tout, tout de suite est une fiction qui s'inspire de l'histoire du Gang des barbares, une groupe de jeunes gens ayant séquestré et maltraité un jeune homme jusqu'à ce que mort s'en suive (2006).
Ce roman, bien que retraçant l'horreur dont est capable l'homme, met également en exergue la détresse dans laquelle se trouve certains jeunes, les poussant, par manque d'encadrement, à accepter les deals les plus illégaux. L'auteur prend soin de ne pas faire des jeunes des quartiers moins ou complètement défavorisés une généralité. Il romance cette historie qui démontre que les fréquentations jouent un rôle predominant sur des personnalités fragiles. L'administration étatique, de par ces lacunes, peut pousser ces dernières à trouver un réconfort auprès de ceux qu'ils admirent, des personnes dangereusement charismatiques et respectées par une minorité puissante. Dans ce contexte societal intemporel, la bêtise humaine y est parfaitement rapportée. La rancœur, la violence et la haine sont les leitmotiv de ce gang tristement célèbre.
J'ai aimé plonger dans le "pourquoi du comment" de ce fait divers qui aura marqué les esprits. L'auteur reste fidèle à son prologue en présentant un" Conte de faits". Quand bien même, le récit traîne un peu en longueur et la psychologie des bourreaux manque un peu de consistance, sans compter la souffrance des victimes qui n' est pas suffisamment mise en avant à mon goût
Morgan Sportès revient sur l'affaire dite "du gang des barbares", ou du jeune Ilan Halimi. Un récit-enquête où il adopte le point de vue des agresseurs, dans un récit parfaitement mené. Dans ce roman complet, tout est vrai. Tout est romanesque, rien n'est romancé.
Un fait divers qui a bouleversé la France et plus particulièrement la communauté juive il y a quelques années est romancé par un auteur de talent. Les recherches pour établir et relier tous les protagonistes et les événements ont dû être de longue haleine, mais le résultat est époustouflant de réalisme. Toute la première partie permet la compréhension de la constitution de la bande qui enlèvera et torturera le jeune juif pendant plusieurs jours avant son décès.
L’écriture est efficace, sans lourdeur, elle relate les faits simplement, de manière très crue parfois. Les personnages sont bien cernés, autant sur le plan physique que sur le plan psychologique, nous permettant de mieux comprendre le déroulement de l’enlèvement et les rouages qui l’ont mis en place.
Ce roman est une tragédie qui prend ses racines dans l’horreur humaine. Il est impossible de rester indifférent et il nous pousse à la réflexion entre chaque session de lecture. La haine la plus bête, la plus méchante, celle qui a mené des nations à se faire la guerre, transposer à un niveau individuel peut mener à la barbarie la plus ignoble. Et malheureusement, l’un des faits les plus choquants est que bon nombre de personnes sont impliquées dans cette sordide histoire et qu’aucun n’aura alerté les forces de police, du mineur au jeune adulte délinquant, mais aussi des adultes responsables, parents qui travaillent, aucun ne lèvera le petit doigt pour sauver ce jeune homme, même ceux qui se trouvent une vocation citoyenne.
A chaque page de ce roman tournée, il n’y a qu’une envie, celle de savoir comment ce jeune homme séquestré et torturé s’en sortira, à quel moment les forces d’intervention démoliront la porte pour venir le sauver, il y a toujours un espoir. La réalité est différente, nous la connaissons tous.
Un auteur qui relate des faits sobrement, un événement tragique, font de ce roman un moment de lecture particulier, qui laisse des traces.
Choc littéraire ! Ce livre se veut une fiction, mais c’est un statut ambigu dans son cas. Dans ce « roman » (très bien écrit et très documenté), donc, Morgan Sportes décortique l’affaire du « Gang des barbares » comme un médecin légiste, en lui ôtant tout affect, tout parti pris, tout jugement moral, toute émotion. Il revient froidement aux faits, et seulement aux faits bruts. Que ressort-il de cette expérience littéraire particulière ? D’abord c’est l’histoire d’une bande de bras cassés qui sont immédiatement dépassé par l’ampleur de leur « coup », qui se voient réussir un kidnapping comme dans les séries américaines. C’est aussi l’histoire d’un malfrat inculte (mais pas idiot) et bouffi d’orgueil qui manipule, menace, promet du fric à tour de bras, charme et terrorise toute la cité, il divise le travail au maximum pour que presque personne à part lui n’aie une idée complète de l’entreprise, un pauvre mec dont l’antisémitisme relève plus de la bêtise crasse que de l’opinion religieuse ou politique (du moins avant qu’il ne s’en serve pour se donner une posture, une fois arrêté). Ce livre, c’est surtout la peinture d’une jeunesse sans morale ni valeur, si ce n’est celle de l’argent facile, inculte et pour tout dire, quasi irrécupérable. Bref, un livre choc qui vous laisse groggy comme un boxeur !
Ce roman est vraiment structuré comme un gros article de presse. Morgan Sportes nous délivre les évènements tels qu'ils se sont vraisemblablement déroulés, grâce aux témoignages de chacun des protagonistes. Le style d'écriture est simple, un peu répétitif mais assez plaisant.
Pour nous narrer les faits, l'auteur reste quasiment neutre: Pas besoin d'en rajouter sur la forme, car en terme d'émotion, l'histoire réelle se suffit à elle-même. Cette objectivité nous permet d'appréhender comment on peut en arriver là. Avant la lecture, on imagine que l'antisémitisme, la rebellion ou l'animosité sont à l'origine d'un tel drame. A la fermeture de ce livre, on se rend compte finalement que le simple manque d'instruction voire le vide intellectuel, dans un environnement défavorisé, peuvent conduire à des évènements à la limite de l'inhumanité. Une belle remise au point...
Les faits, rien que les faits. Une réalité au scalpel.
je me suis arrêtée au milieu. Analyse du gang des barbares et de leurs "coups". Trop dur pour moi mais intéressant pour comprendre un peu le milieu des banlieues
roman documentaire sur le gang des barbares dur mais interessant sur le milieu des banlieues
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