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Après Magnum et Vu, la collection Photo Poche poursuit son travail de présentation d'un certain nombre d'agences photographiques qui, par leur histoire ou leur singularité, incarnent un mode particulier de la création photographique. Tendance floue aborde en 2011 sa vingtième année d'activités. Dans un univers du reportage fragilisé par une perpétuelle mutation technologique, un modèle économique instable et un questionnement récurrent sur ses finalités premières, la permanence et la vitalité de ce collectif de photographes, créé en France en 1991, constituent un phénomène rare, porteur de significations, comme de pratiques, fortes et originales. A contre-courant d'une époque marquée par le primat de l'individualisme, les photographes de Tendance floue imposent, dès leurs débuts et sans concessions, une vision profondément plurinominale de leur activité de photographes. Au-delà du statut fondateur retenu, association puis coopérative, la dimension collective de l'aventure se veut radicale : il s'agit de mettre véritablement en fusion, à l'occasion de reportages ou d'opérations de grande envergure, les compétences et sensibilités de chaque membre du groupe. Cette création plurielle, parfaitement maîtrisée dans son organisation ponctuelle même si elle se joue dans la tension de la «performance» et sous l'égide d'une pleine liberté formelle et individuelle, irrigue avec bonheur le champ social et artistique en imposant une forme de «nous» perceptifs, fruit de la somme des «je» sensibles. Une écriture réellement singulière que l'on retrouve dans les séries, Nous n'irons plus aux paradis, Nationale zéro, 0H00 GMT, Sommes-nous ?, et dont la quintessence s'exprime dans les fameux MAD IN. La Chine, l'Inde, la France ont successivement servi de territoires d'expérimentation à un type inédit de reportages quasi existentiels, conçus sur une période très courte où chaque acteur se laisse guider par le flux de ses émotions, découvertes, rencontres ou obsessions et livre aussitôt les fruits de son immersion. La sélection des photographies se fait en temps réel et donne lieu à une publication immédiatement autoéditée.
A propos de leur expérience pékinoise, «les» Tendance floue écrivent : «Onze photographes et deux journalistes, jetés dans la ville ; treize nomades décidés à transformer leur errance fiévreuse en une revue, Mad in China. Quinze jours pour tout faire, des images à la fabrication, un pari fou.» Pari réussi en Chine et ailleurs, tant les expositions, projections ou publications issues de ces inclassables périples séduisent et interrogent par la nervosité de leur manière, la liberté de leur propos et l'acte de résistance aux modes conventionnels de diffusion et de médiatisation qu'ils posent en creux. On devine que l'existence et l'expérience de Tendance floue, à bien des égards utopiques et transgressives, ne seraient pas viables si elles ne reposaient sur des individualités fortes, farouchement indépendantes, différentes par leurs parcours, leurs manières, leurs approches et préoccupations, dont ce Photo Poche porte pour chacune témoignage. Evoquant Tendance floue, Jean Baudrillard a écrit : «Il y a une sorte de philosophie derrière cette tendance. Et derrière ce flou, il y a l'intuition d'une mise au point impossible sur le réel. d'où le parti pris d'en saisir le mouvement, le mode d'apparition, dans une sorte d'anamorphose et d'improvisation ».
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