80 ans après, il est toujours essentiel de faire comprendre cet événement aux plus jeunes
"Au bout du compte, ma vie se résumait à ce mince bagage. Comment étais-je arrivé à un tel dénuement ? Pourquoi occultais-je toutes les questions existentielles que j'aurais dû me poser légitimement ? Pourquoi, d'un seul coup, je vis ma gueule telle que le miroir me la renvoyait : marquée par la vie et le temps, légèrement bouffie par l'alcool mais tellement plus humaine que deux ans auparavant ?
Vincent, chirurgien, voit son destin basculer du jour au lendemain. Dans l'impasse d'un travail de deuil impossible, il débarque sur le continent africain plein de certitudes et de suffisance.
"Oui, j'ai cru que ce dépaysement signerait ma guérison, que ma convalescence débuterait au bord du fleuve Casamance. C'était aller vite en besogne. La distance ne vous éloigne pas de votre chagrin. On l'emporte, on le porte en soi comme un vêtement plein de taches indélébiles que l'on confie, encore et encore au pressing, sans résultat. L'enveloppe terne de la nostalgie résiste à tous les détachants".
Toujours en quête de l'improbable trouée de bleu dans le gris de son existence, il fera la rencontre fortuite de Léa dans un taxi-brousse.
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