"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
En 1967, Russ Manning fut choisi par la société Edgar Rice Burroughs, Inc.
(héritier des droits du célèbre auteur) pour adapter en bandes dessinées les romans de la série Tarzan en respectant le climat d'intrigues et le style de l'auteur afin de mieux appréhender la vision qu'avait Edgar Rice Burroughs de son « l'Homme-Singe ». Avec l'aide de Bill Stout, Mike Royer et Dave Stevens, Manning créa 22 histoires en couleurs destinées aux éditions dominicales et 9 aventures en noir et blanc pour les pages quotidiennes. Il en résulte plus de 650 strips réalisés par le plus grand dessinateur de Tarzan. Il fallait bien 4 volumes de 296 pages pour réunir l'intégrale de ces parutions.
Cette série, découpée en 4 périodes, vous offre l'intégralité des comics strips parus de 1967 à 1979 sur l'un des personnages de fiction les plus connus au monde.
Ouvrage Collector cartonné avec dos toilé, imprimé en couleur sur papier lourd graphique, ce troisième volume contient les strips de la période:
Août 1971 à mars 1974.
Dans ce troisième et avant dernier tome du Tarzan de Russ Manning, vous y trouverez les 2 dernières histoires issues des strips quotidiens dans la presse américaine :
- Korak dans les rapides du N'yanza
- Tarzan retourne au coeur de la terre
Mais aussi la suite des strips du dimanche (parution hebdomadaire) avec :
- Jad-Bal-Ja et les singes
- Korak à Igotha
L'ouvrage est encore évidemment accompagné d'une préface particulièrement bien documentée, dans lequel on y apprend beaucoup sur la période Tarzan de Russ Manning et les quelques astuces qu'il a employé pour obtenir du sponsor (notamment Zodiac).
Cet homme était un travailleur acharné cherchant la perfection, visant et corrigeant le moindre détail imparfait.
Et cette rigueur se reflète complètement dans son dessin.
Son style réaliste n'a pas son pareil. Tout est admirablement maîtrisé, des aplats de noirs au choix des couleurs en impression quadrichromie, de la finesse du trait aux effets et techniques déployées (hachures, usage de trame de fond, jeu de lumière etc..).
Ce qui est aussi très appréciable aussi, c'est le côté science-fiction vintage dont je ne me lasserai jamais.
Ces mondes extraordinaires imaginés par Edgar Rice Burroughs regorgent de monstres bestiaux ou humanoïdes tous plus dangereux les uns des autres.
Les costumes de différents protagonistes secondaires sont souvent des merveilles du kitch retro, à la façon Flash Gordon. On arrive même à imaginer les reflets du soleil dans les armures ultra-réfléchissantes.
Les personnages sont toujours propres et ont fière allure.
Les femmes sont divines et courageuses, parfois faibles, tantôt fortes... Au diable les clichés des années 70 !!
Les animaux paraissent presque vivants et sont extrêmement bien réussis. On sent bien l'étude des sujets.
Les scénarii, toujours emplis d'action et d'aventure, sont souvent des critiques sociétales caricaturées.
Ainsi politique, colonisation, guerre, complots, etc.…, illustrent la bêtise humaine et permettent une morale à chaque histoire, souvent encore bien contemporaine.
Le découpage démontre bien la rigueur du travail de l'artiste, les bordures de case sont incroyablement rectilignes, rien ne dépasse. La taille des caniveaux est constante et les vignettes d'une hauteur standardisé, dues probablement à des contraintes d'impression…
Bref un beau gaufrier.
Ces ouvrages sont vraiment remarquables, et ils méritent vraiment le prix Eisner Award attribué en 2014.
A lire et à relire !
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