"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
J'ai choisi de vous parler de Tarzan… et notamment le Tarzan de Russ Manning… enfin je vais plutôt vous parler de Korak, le fils de Tarzan.
Et oui Tarzan et Jane ont bien eu un fils, et les adeptes de la lecture des livres d'Edgar Rice Burroughs n'en seront pas surpris car le quatrième roman de Tarzan intitulé « le fils de Tarzan » lui est consacré. Et c'est le seul roman de la série dont Tarzan lui-même n'en est pas le héros…
Mais avant cela, Korak alias Jack de son vrai prénom, avait fait quelques apparitions en tant que personnage secondaire.
Le scénario de l'intégrale volume 2 de Tarzan:
On ne peut pas parler de scénario continu dans ce volume mais de plusieurs histoires.
Et dans ces récits dessinés par Russ Manning, Korak tient une place bien importante.
Il intervient souvent, et est même régulièrement le héros de certaines histoires.
Il suit fièrement les traces de son père.
Il est bien plus présent que la célèbre Jane, la femme de Tarzan (d'ailleurs ce volume raconte aussi la singulière rencontre de ces deux amants, pour notre plus grand bonheur).
Ainsi Russ Manning, par son ingéniosité et sa loyauté envers l'oeuvre d'Edgar Rice Burroughs, développe et illustre un lien très fort père-fils. On constate régulièrement toute la confiance que Tarzan accorde à Korak, même lorsque le danger est plus que probant…
Korak fait preuve de courage, de malice, de bravoure et de pertinence à chaque instant, malgré son jeune âge (il est quand même presque adulte dans les récits), mais comme chaque jeune homme, il aspire aussi à la camaraderie, l'amour, l'aventure… qui l'attirent indéniablement dans des guets-apens et des histoires qui le dépasse. Mais il s'en sortira toujours admirablement.
Il fait aussi preuve d'un lien très protecteur en regard de sa mère qui a évidemment l'éternelle image de la femme bijou et fragile.
Bref Korak est bel et bien le digne héritier des gènes extraordinaires du héros de la jungle.
Le dessin de l'intégrale volume 2 de Tarzan :
Le trait de Russ Manning est toujours aussi parfait, à l'image des héros d'Edgard Rice Burroughs !
Les détails foisonnent. Les aplats et les jeux d'ombre et lumière sont des merveilles graphiques, notamment sur les strips en noirs et blancs.
Le réalisme est soigné presque à la perfection, toujours à la façon bien typique comics.
La rigueur est de mise dans le dessin de Russ Manning, aucun défaut ne doit passer.
Ce niveau de contrainte et d'exigence n'a d'égal, bizarrement, que chez certains célèbres Mangakas, mais dans un tout autre style évidemment.
Le Korak imaginé par Russ Manning est évidemment très ressemblant à Tarzan, presque adulte, mais avec des expressions encore parfois juvéniles, avec quelques soupçons de naïveté. C'est subtilement bien dessiné et je reste toujours abasourdi par les différentes émotions que peuvent véhiculer un dessin.
C'est vraiment du grand art poussé dans ce cas à la perfection.
Pour finir, outre le plaisir de lire des histoires merveilleuses de Tarzan et son fils, ce livre est un véritable joyau, tout comme le premier volume déjà paru.
Il est épais, de bonne facture, bien présenté, avec un dos toilé, plutôt vintage, en format à l'italienne. Il est agrémenté d'un superbe prologue nous apprenant beaucoup sur la vie de Russ Manning.
Cette série d'ouvrage, primée d'un trophée Will Eisner, est un « must have » à toute belle bibliothèque.
N'hésitez donc pas une seconde !!
Voilà le superbe premier volume sur une série de quatre regroupant tous les strips dessinés par Russ Manning et parus dans la presse américaine entre 1967 et 1979. Il fallait donc bien quatre volumes de 288 pages chacun pour regrouper les aventures de ce personnage de fiction légendaire qui a fait rêver plus d'un enfant et adulte.
Cette première intégrale regroupant les épisodes de 1967 à 1969 est une merveille !
Probablement le plus bel ouvrage que j'ai pu lire à ce jour des éditions Graph Zeppelin !
Cet épais opus collector cartonné avec un dos toilé est un vrai bijou qui a la particularité d'être particulièrement abordable financièrement (40€ seulement).
Les premières pages sont une préface signée par William Stout , alias Bill Stout, et un superbe chapitre sur les inspirateurs de Russ Manning avec bien évidement aux premiers postes Edgar Rice Burroughs... On y découvre surtout comment cet humaniste et adorable homme, Russ Manning, est arrivé à dessiner les exceptionnelles péripéties de l'homme de la jungle le plus célèbre au monde !
Le trait de Russ Maning est d'une précision remarquable et incroyable. le dessin réaliste est un sans-faute. Des perspectives, proportions, choix des plans et vues, aux détails qui regorgent, jusqu'aux ombres et lumières, tout est maîtrisé à la perfection ! On imagine alors le niveau d'exigence que ce dessinateur s'imposait et qu'il faisait évidement subir à ses assistants, mais le résultat est sans appel !
La technique des hachures et l'usage de trame (très répandu dans les mangas) abondent pour les épisodes en noir et blancs, mais pour les pages dominicales couleurs en technique quadrichromie, les trames disparaissent presque totalement (mais encore une fois rien n'est laissé au hasard).
Dans ce tome, vous trouverez la compilation des épisodes quotidiens noir et blanc du 8857 au 9438 soit deux histoires complètes intitulées "Tarzan, Jad-Ben-Otho" et "Tarzan et le Renégat", ainsi que les épisodes hebdomadaires en couleurs de 1923 à 1992 composant trois histoires intitulées "Le Retour de Tarzan au pays des hommes-fourmis", "Tarzan et le retour de Dagga Ramba" et "Korak et les femmes-éléphant".
Coté scénario, nous sommes dans des aventures écrites dans les années 60 avec tous les clichés qu'ils contiennent :
- Tarzan est l'homme modèle, le mannequin et prince charmant dont toutes les femmes rêvent, de plus derrière son côté sauvage se cache aussi un vrai lord anglais avec toute l'éducation qui l'accompagne. Bref le top du top des héros !
- Jane, la belle et admirable blonde, femme "au foyer" s'occupant parfaitement bien de sa famille, ses amis et le peuple. Une belle téméraire voulant se donner l'image d'une femme forte, mais elle est souvent faible, et c'est évidement maintes fois la victime idéale des méchants jaloux de Tarzan.
- Korak est le fils de Tarzan. Jeune homme intrépide déjà quasi adulte dont il fait la fierté de ses parents. Relativement indépendant, il vit aussi beaucoup d'aventure sur les traces de son père.
Evidement il y a bien d'autres personnages récurrents comme Jad Bal Ja, Mugambi ou les grands singes, etc..., que je vous laisserai découvrir.
Toutes les histoires regorgent d'imagination.
Les univers développés sont vraiment inspirants mais le danger guette sans arrêt.
Je me suis vraiment régalé à lire ce superbe pavé de comics. Et croyait moi, je ne suis habituellement pas trop comics, mais là, le talent extraordinaire de Russ Manning m'a vraiment conquis !
N'hésitez pas une seconde, ce livre (cette collection même) est vraiment un indispensable !!
Dans ce troisième et avant dernier tome du Tarzan de Russ Manning, vous y trouverez les 2 dernières histoires issues des strips quotidiens dans la presse américaine :
- Korak dans les rapides du N'yanza
- Tarzan retourne au coeur de la terre
Mais aussi la suite des strips du dimanche (parution hebdomadaire) avec :
- Jad-Bal-Ja et les singes
- Korak à Igotha
L'ouvrage est encore évidemment accompagné d'une préface particulièrement bien documentée, dans lequel on y apprend beaucoup sur la période Tarzan de Russ Manning et les quelques astuces qu'il a employé pour obtenir du sponsor (notamment Zodiac).
Cet homme était un travailleur acharné cherchant la perfection, visant et corrigeant le moindre détail imparfait.
Et cette rigueur se reflète complètement dans son dessin.
Son style réaliste n'a pas son pareil. Tout est admirablement maîtrisé, des aplats de noirs au choix des couleurs en impression quadrichromie, de la finesse du trait aux effets et techniques déployées (hachures, usage de trame de fond, jeu de lumière etc..).
Ce qui est aussi très appréciable aussi, c'est le côté science-fiction vintage dont je ne me lasserai jamais.
Ces mondes extraordinaires imaginés par Edgar Rice Burroughs regorgent de monstres bestiaux ou humanoïdes tous plus dangereux les uns des autres.
Les costumes de différents protagonistes secondaires sont souvent des merveilles du kitch retro, à la façon Flash Gordon. On arrive même à imaginer les reflets du soleil dans les armures ultra-réfléchissantes.
Les personnages sont toujours propres et ont fière allure.
Les femmes sont divines et courageuses, parfois faibles, tantôt fortes... Au diable les clichés des années 70 !!
Les animaux paraissent presque vivants et sont extrêmement bien réussis. On sent bien l'étude des sujets.
Les scénarii, toujours emplis d'action et d'aventure, sont souvent des critiques sociétales caricaturées.
Ainsi politique, colonisation, guerre, complots, etc.…, illustrent la bêtise humaine et permettent une morale à chaque histoire, souvent encore bien contemporaine.
Le découpage démontre bien la rigueur du travail de l'artiste, les bordures de case sont incroyablement rectilignes, rien ne dépasse. La taille des caniveaux est constante et les vignettes d'une hauteur standardisé, dues probablement à des contraintes d'impression…
Bref un beau gaufrier.
Ces ouvrages sont vraiment remarquables, et ils méritent vraiment le prix Eisner Award attribué en 2014.
A lire et à relire !
Graph zeppelin est de retour avec ces deux légendes, l'un étant le roi des forêts tropicales, l'autre étant un des souverains du comics américain (Russ Manning).
Cette nouvelle anthologie est des plus remarquables et complète parfaitement l'intégrale des newspaper strips éditée auparavant.
C'est donc un plaisir immense de relire des aventures pittoresques d'un héros maintes fois interprété et/ou dessiné.
Pour cet opus, Graph Zeppelin a souhaité une nouvelle traduction (de Thierry Plée) pour respecter le style initial de l'auteur Edgar Rice Burroughs.
La main de maître de Russ Manning nous éblouie encore et toujours.
Ces dessins réalistes sont recherchés, excellemment conçus, frôlant même la précellence !
Le trait est fin et réfléchi, les détails sont puissants et millimétrés mais ne surchargent pas pour autant les cases.
Les effets et techniques graphiques sont discrets, élégamment placés.
Les perspectives et les mises en scènes des plans variés sont réalisées avec une maestria quasiment inégalable.
Russ Manning était un perfectionniste, et il le démontre par ses créations incroyables !!
Graph Zeppelin a aussi pris soin de restaurer des couleurs pour rester fidèle et redonner sa noblesse à l'imposante et étouffante jungle, terrain de jeu des grands singes et leur grand et seyant prince.
Ces couleurs sont issues du travail de Jason Hyam et Keith Wood. Elles sont belles, lumineuses et chatoyantes, rappelant les procédés oldies classiques de quadrichromie.
Enfin le lettrage (de Terry Marx) a lui aussi été revu par l'éditeur pour coller au plus proche du style d'origine de la série comics.
En bref, graphiquement, on voyage dans le temps. On revient à l'âge d'or des comics, et Graph Zeppelin a mis le paquet pour nous le faire revivre façon rétro.
Coté scénario et contenu, les histoires sont fidèles aux récits d'Edgar Rice Burroughs, même si bien sûr, il a fallu faire quelques concessions et retirer quelques passages des livres tout en restant cohérents du récit.
Mais l'avantage de cette édition d'album, c'est qu'à la fin de chaque histoire, un résumé et une comparaison versus le roman est effectué.
Cela permet d'avoir une bonne vision du superbe travail effectué par le scénariste.
Même s'il peut arriver que l'on perde parfois le fil de l'histoire, cela reste compréhensible et le résumé final nous remettra la chronologie en ordre.
Le découpage est bien construit pour maintenir en haleine le lecteur, tout en conservant l'intensité des actions avec cinq à six vignettes en moyenne par page.
Le nombre de personnage peut aussi semer le trouble pour reconnaître qui est qui d'autant que certains protagonistes sont récurrents mais n'apparaissent pas à toutes les histoires. Ceci dit c'est la même chose concernant les romans.
La guerre 14-18 fait aussi son apparition sur les derniers albums histoire de rappeler que la planète entière était concernée (évidemment Tarzan prend parti du coté de ses origines...).
On apprendra aussi le vrai nom de Korak, le fils de Tarzan et Jane, mais aussi d'autres petites anecdotes surprenantes.
Ce livre est aussi agrémenté de belles biographies bien complète sur les auteurs (on apprendra par exemple que Gaylord Dubois était un écrivain très prolifique mais malheureusement pas reconnu à sa juste valeur)
On y trouvera aussi une préface signée de Sergio Aragonés connu, entre autre, pour avoir contribué au magazine MAD et aux Simpsons comics...
Un chouette avant-propos, signé de l'éditeur de Graph Zeppelin, explique un peu la genèse du projet et surtout révèle un beau projet d'un possible second volet avec la réédition "d'introuvables" sur Tarzan.
On a hâte !!
A noter quelques petites coquilles sont passés à travers (comme une case où le texte originel en anglais est rester (dernière case page 237 pour ceux qui la chercheront)), mais je trouve que cela donne encore plus de cachet à ce superbe livre objet bien épais.
J'ai encore beaucoup aimé !
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