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Loïc est mort. Loïc s'est suicidé parce qu'il n'acceptait pas son homosexualité. Dans sa classe, c'est la consternation. Personne ne se doutait de rien. Sauf Philippe à qui Loïc a parlé quelques jours avant de se pendre, à qui Loïc a fait promettre de ne pas dévoiler son secret. Tabou. Il y a des sujets qu'on hésite à aborder. Parce que c'est plus facile. Plus lâche aussi, mais ça, on préfère l'oublier. Tabou. Quand on est différent, c'est difficile, mais c'est aussi tellement riche. Loïc s'est tu et il est mort. Aurait-il pu tendre la main vers les autres, aurait-il pu apprendre à s'aimeroe Ses amis, stupéfiés par ce geste, s'interrogent.
Une question m'a toujours taraudé l'esprit : l'homophobie relève-t-elle de l'acquis ou de l'inné ? Je connais déjà la réponse mais songez à tous les gays qui ont dû répondre à la même question mais vis-à-vis de leur identité sexuelle ! Le roman de Frank Andriat est à ce propos dans le ton juste : il n'est pas trop militant (ce n'est pas Jean Genet), ni trop esthétique (ce n'est pas Dominique Fernandez). Non, en abordant ce thème si brûlant ces derniers temps, il me semble avoir trouvé le juste équilibre entre les protagonistes de cette histoire. Premier chapitre : l'homophobe, celui qui rejette par ignorance ou par tradition (familiale, culturelle ou religieuse). Deuxième chapitre : le gay dans le placard avec ses doutes, ses angoisses et la honte créée de toutes pièces par son entourage. Troisième chapitre : le gay sorti du placard, qui s'assume, qui écoute, qui conseille, qui aide... Seul reproche : le texte se veut un équilibre entre les différentes visions et en devient parfois un peu démonstratif, à cet égard. Et je dois aussi reconnaître que le suicide d'un ado à la base de l’histoire, est une très dure réalité, mais une réalité malgré tout. Les chiffres sont accablants. La stigmatisation de leur sexualités conduit les adolescents gays et les jeunes lesbiennes à se suicider 6 à 10 fois plus que les jeunes se sentant hétérosexuels. Cet état de faits pourrait changer s'il y avait plus de structures d'accueil, d'écoute, d'aide et de protection. Et la loi ne suffit pas, quand ses représentants sont parfois eux-mêmes homophobes...
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Je vous dis Bravo Claude pour cet avis. Je n'ai pas lu le livre en question, mais j'aime beaucoup votre façon d'en parler et de parler de l'homosexualité et de la souffrance qu'elle peut transporter dans son sillage du fait de la bétise crasse de quelques un.