"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Vadim, adolescent intuitif et caustique, cherche encore à faire le deuil de son père lorsqu'il perd son amie Valentine. Jour après jour, sous les regards impuissants de ses proches, il s'isole. Incapable de retourner au collège, cloîtré chez lui, Vadim s'échappe sur les toits de son immeuble pour trouver une issue à sa mélancolie. Une rencontre va le sauver : par le hasard d'une chute, Vadim tombe sur Alma...
Le roman poignant de deux solitudes, qui vont s'amadouer, s'épauler, se heurter parfois. Une très belle histoire d'amitié.
Livre qui se lit bien ..
Histoire d un adolescent cabosse par la vie et rencontre avec une trentenaire..
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Voici un roman délicat, touchant, de deux cabossés de la vie, de deux écorchés et de l’improbable rencontre de ces deux solitudes d’où va naître une belle amitié.
Vadim, quatorze ans, est un adolescent mutique et solitaire dont la situation a empiré depuis la mort de son père. Il est fauché par une voiture un après midi à la sortie de son collège. Il n’a rien fait pour éviter la collision si bien que le corps médical l’étiquette comme « suicidaire ». Son mal être grandit et le rend incapable de sortir dans la rue ni même d’aller au collège. Il comprend qu’il va mal mais ne sait comment l’exprimer car il tient à ménager sa mère qui a déjà tant subi.
Alma, trentenaire, est dentiste et a tout pour être heureuse si ce n’est qu’elle est prisonnière de sa relation toxique avec Ben, marié, un enfant, qui souffle le chaud et le froid dans sa vie. Elle ne fait qu’attendre ses messages ou ses rapides « visites ».
Lorsque Vadim atterrit sur sa verrière, elle ressent leur douleur commune et va tout faire pour l’aider. Ils vont tous deux s’apprivoiser, s’épauler afin de se soulager un peu de ce poids qu’est leur existence, se déchirer aussi, mais surtout faire front ensemble pour sortir de ce cercle infernal qui les englue.
Sophie Rouvier donne successivement la voix à Vadim et à Alma. Elle endosse sans aucune difficulté le costume de l’adolescent lucide qui se raconte avec des mots extrêmement bien choisis plein de douleur et de détresse, tout comme celui de la trentenaire, qui intellectualise parfaitement la toxicité de sa relation avec Ben mais se sent incapable d’y renoncer.
Nous ne pouvons qu’éprouver de l’empathie pour ces deux êtres rongés par l’absence du père pour l’un, de l’être aimé pour l’autre et que Sophie Rouvier dépeint avec beaucoup de finesse, de justesse et de tendresse.
Le génie de l’auteure nous fait vibrer et retenir notre souffle jusqu’à la dernière page de ce roman addictif, plein de bienveillance et d’humanité, qui ne se referme pas si facilement.
Paris.
Ses toits. Porte ouverte sur un ciel de vivre. Ces toits où on peut aller contempler un bout de ciel au milieu de la ville immense. Où on peut s'abriter, se cacher, un peu aussi.
Les temps sont étranges et les belles histoires raisonnent différemment en nous.
Sur mes étagères, il y a ces auteures que j'aime car elles font du bien là où ça fait un peu mal. Je profite d'écrire ces quelques lignes pour les remercier. Les livres ont cette force de là. Nous sortir un peu de ce que nous sommes, de là où nous sommes.
Ce roman, délicat, parle de solitudes. de celles qui se rencontrent pour mieux se compléter, pour se soulager un peu d'exister.
Vadim. Alma.
Deux prénoms si bien choisis. Deux prénoms si romanesques.
Héros modernes au coeur de la ville qui rend seul. Deux pans d'un mal de vivre contemporain. J'ai ouvert hier soir ce livre et je l'ai lu presque d'une traite. Les pages raisonnent en moi, comme l'écho de nos vies entre parenthèses où l'autre peut nous sauver de nous-même.
Ce roman où on part à la rencontre de ces êtres si lointains, si proches, nos voisins. Ces vies qui ressemblent à la nôtre, et qui pourtant, semblent être à des années-lumière.
Il y a de la mélancolie dans ce roman, il y a de la douleur certes. Mais il y a aussi un peu, beaucoup de lumière, celle qui réchauffe, celle qui fait du bien partout.
Sophie Henrionnet signe un joli roman, doux amer. Sophie Henrionnet, par les hasards du calendrier, sort un livre au moment où on ne peut sortir. Peut-être est-ce le moment de découvrir la lecture numérique ? Pour donner la chance à ce roman de se faire un chemin jusqu'à votre coeur ?
Vadim est un adolescent à l'esprit vif et acéré, d'une intelligence indéniable et d'une sensibilité à fleur de peau. Certainement que les drames ayant émaillé sa jeune vie l'ont fait mûrir un peu trop vite. Alma, jolie trentenaire enchaîne les conquêtes masculines sans parvenir à s'attacher. Elle en connait la raison mais ne parvient pas à la combattre pas plus qu'à la dépasser. Vadim et Alma n'ont rien en commun si ce n'est une même adresse puisqu'ils habitent le même immeuble. Ils ne se connaissent pas, se croisent parfois dans une indifférence polie, leurs vies sont tellement éloignées l'une de l'autre qu'il faudra une chute mémorable, un atterrissage en catastrophe sur la verrière d'Alma pour que Vadim fasse une entrée fracassante dans la vie de sa voisine. Et si le hasard avait bien fait les choses ? Et si ces êtres que tout oppose avaient finalement bien plus en commun qu'on ne le pense ?
Après l'humour grinçant de Vous prendrez bien un dessert ? je découvre Sophie Henrionnet dans le registre de l'émotion et de la mélancolie. Son roman est construit sur le principe de l'alternance : alternance des personnages et des points de vue. Vadim nous raconte sa propre histoire, ses drames et ses failles. Le langage utilisé n'est pas vraiment celui d'un ado d'aujourd'hui mais bien celui d'un être à part, plus doué que la moyenne mais plus seul aussi. En adoptant un point de vue interne pour ce personnage, Sophie Henrionnet cherche, je présume, à nous le rendre plus sympathique, plus touchant et plus proche de nous alors que s'il y a bien un moment de la vie qui échappe aux adultes c'est l'adolescence. Hélas pour moi, ça fait plusieurs lectures que j'enchaîne avec un narrateur-personnage et à chaque fois je me fais la même réflexion : je n'arrive pas à m'attacher aux personnages présentés de cette manière. Ce procédé narratif me rend totalement hermétique à tout sentiment, je m'ennuie en étant dans la tête des personnages comme si mon esprit devenait paresseux parce qu'on m'avait trop mâché le travail. Avec un point de vue interne il n'y a plus rien à imaginer, on sait tout, on nous dit tout. C'est ainsi, c'est comme ça, c'est certainement propre à moi et n'engage que moi mais maintenant je le sais, c'est confirmé, ça n'est pas ma tasse de thé.
En revanche qu'est-ce que j'ai aimé le personnage d'Alma. Qu'est-ce que j'ai aimé la manière dont son histoire nous est contée, extérieure à sa douleur et pourtant si proche. Les descriptions de son état psychologique et de son manque sont d'une justesse absolue. Les mots mis sur ses sentiments, son attente, ses espoirs, sa colère et sa déception nous font vivre toutes ces sensations par procuration. Ce qui arrive à Alma n'est finalement pas si grave diraient les autres. Pour elle c'est un drame absolu, une douleur dont elle se sent incapable de s'extirper. Celles et ceux qui auront vécu une situation similaire à la sienne ne pourront qu'y retrouver l'abîme dans lequel on se sent sombrer à ce moment-là. J'ai attendu avec impatience chaque chapitre sur Alma, j'aurais aimé des dizaines, des centaines de pages en plus sur elle. Et plus je me suis identifiée à elle et plus Vadim m'indifférait. Pauvre Vadim…
J'ai deux envies à l'issue de cette lecture : que Sophie Henrionnet nous écrive d'autres comédies douces amères car son esprit vif et taquin et son style si imagé me font rire et qu'en ces temps difficiles il est bon de rire. Or peu d'auteurs sont parvenus à me faire rire autant qu'elle. Les bonnes comédies caustiques se font tellement rares en littérature, pourquoi ?! Et deuxième chose : qu'elle nous écrive un roman entier dédié à Alma, à ces douleurs-là, à ces peines-là qui ne sont pas les plus graves de l'univers, on est bien d'accord, mais qui sont les seules à nous faire nous sentir aussi mort que vivant quand on les ressent.
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