"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Il y a des choses que l'on écrit parce qu'on n'a pas pu les dire. Nora envoie une longue lettre à son père, qui vit dans une autre ville. Cette ville, elle l'a quittée pour apprendre le chant à Bruxelles. Mais aussi pour autre chose. « Ma vie n'est pas exactement comme je te l'ai racontée. » L'enfant que connaît ce père était un « il ». Il se prénommait Raphaël. Tout ce que le père ignore, le voici, depuis l'enfance, la mort de la mère. Les déguisements que portait le petit garçon. Les princesses qu'il dessinait. Les brutalités subies dans la cour du collège. Les mensonges. La douleur. Et puis, un jour, une lumière : le chant. Et le départ. Et ce que Nora est devenue, sa nouvelle vie. Voici un sens inédit ajouté au « Je est un autre » de Rimbaud.
Loin d'être une lettre d'amertume, de vengeance ou de règlement de comptes, la lettre de Nora est une lettre d'amour. Lettre d'amour à un père, dans l'espoir qu'il comprendra. Lettre pour s'aimer soi-même, aussi, enfin.
Un roman bouleversant, et d'autant plus qu'il évite les excès de la plainte comme de la caricature, sur l'identité, mais aussi sur le passage à l'âge adulte, le perfectionnement d'un art, le renouement avec l'acte d'aimer.
"Blue the sky Green my heart"
Le coeur vert rempli d'espoir...une lettre d'amour, amour pour le père, amour du chant, amour de soi retrouvé. Le parcours d'un adolescent de province qui part à la conquête de son identité et de ses rêves. Raphaël veut chanter, faire entendre sa voix, la choisir, choisir sa voie, devenir Nora.
Sans reproche ni aigreur, cette lettre au père est l'occasion d'exprimer les non-dits et la souffrance éprouvée en secret.
Un sujet abordé de façon pudique, documenté et sans fausse note.
"Si j'étais né dans un corps de femme et si je m'habillais en homme, personne ne trouverait à y redire. Peut-être même que personne ne le remarquerait. L'inverse est sau-grenu, grotesque, laid. Pourquoi ? C'est le même geste pourtant."
Une longue lettre d’un fils à son père.
Une lettre pour lui expliquer que ce père ne reconnaitra pas son fils quand il le retrouvera.
Une lettre comme un cri pour dire toutes les difficultés que ce fils a rencontrées pour devenir femme.
Une lettre regorgeant d’amour, d’émotions, d’intensité pour parler d’identité, pour parler de souffrance, de conviction, d’humanité.
Ce texte est un court roman bouleversant dont je me souviendrai longtemps, une écriture fluide, simple et émouvante d’une femme qui s’est mise dans la peau d’un homme qui est né pour vivre une vie de femme.
Il est vrai que le Transgenre est un sujet très souvent abordé en littérature ces dernières années, mais ici la manière est différente, dans sa forme, avec ce côté épistolaire, et dans son fonds avec l’analyse de la relation d’un père avec son fils.
Une belle découverte de cette rentrée.
Ce livre est en fait une lettre, une lettre écrite par un fils à son père, afin d’y dévoiler un important secret qui entoure toute sa vie et parce que les paroles sont parfois plus difficiles à dire que les mots à écrire.
Raphaël vit et fait ses études de chant à Bruxelles, bien loin d’Arlon où il a grandi et de son père, gardien de prison qui l’a élevé seul après le décès de sa mère d’un cancer. Depuis ce déménagement dans la capitale, il a décidé de vivre tel qu’il est vraiment : une fille coincée dans un corps de garçon. Entamant sa transition, il voit les mois filés et la crise COVID engendre des confinements successifs éloignant le fils de son père. Lorsque le père décide de « monter » à Bruxelles, Raphaël n’a plus d’autre choix que de lui avouer sa vérité.
Revenant par cette missive sur son passé, avec ses joies et ses peines, Raphaël livre un récit poignant et émouvant où le « il » devient « elle » et où Nora éclot de jour en jour, petit à petit.
Tout en pudeur et délicatesse, Geneviève Damas, autrice belge (cocorico), offre un texte fort sur la transition de Raphaël. Bien loin de s’appesantir sur les difficultés, c’est une héroïne forte et engagée.
Comptant un peu moins de 200 pages, ce livre est empreint d’amour et de justesse. N’omettant pas les obstacles auxquels les personnes trans doivent faire face, ce roman d’apprentissage vous touchera en plein cœur.
Dommage d’ailleurs qu’il ne soit pas plus épais, car j’aurais bien fait un bout de chemin supplémentaire en compagnie de Nora…
Cela fait 5 mois que Raphaël n'a plus vu son père à cause de la pandémie. Il est plus que temps de lui dire aujourd'hui ce qu'elle n'a jamais su lui dire : Raphaël est aujourd'hui Nora.
Une longue lettre, un grand témoignage d'amour à son père, maton qui pourtant en a vu d'autres, pour enfin lui expliquer ses souffrances subies sa vie durant.
C'est poignant, bouleversant. Nora lui raconte ce qu'elle a toujours subi depuis l'enfance, depuis la mort de sa mère, depuis toujours, cette différence. Cette honte, ces souffrances, insultes et j'en passe.. gardées au fond d'elle-même pour ne pas choquer ou décevoir son père adoré.
Il faut dire que vivre dans un petit village des Ardennes où tout le monde se connaît et subir le jugement de tous ne facilitait pas les choses. Ce n'est qu'en venant à Bruxelles pour étudier le chant que peu à peu, Nora a pris conscience de qui elle était et a enfin décider de rétablir son identité.
Un récit bouleversant sur les chemins de la transition et de la difficulté qui existe encore aujourd'hui dans le regard d'autrui. L'écriture est belle, juste, prenante, bienveillante.
Indispensable !
Les jolies phrases
Il y a ce que je suis et ce que tu vois !
Mettre les gens dans des cases est absurde.
Toute la beauté, l'harmonie qui me font défaut, je tente d'en parer les autres.
La transition est un voyage, la vie aussi. Si tu t'arrêtes, tu meurs.
Depuis l'enfance, j'aime me déguiser. Déguiser n'est pas le mot. Aimer, non plus. Disons que j'ai un besoin vital et irrépressible de porter des vêtements qui me correspondent. Des habits féminins. Quand je les passe, comme lorsque je joue le rôle de la Marquise, je me sens à ma place. Avec le sweat warrior que tu aimais tant et mes baskets noires, je me suis toujours trouvé à côté.
Si j'étais né dans le corps d'une femme et si je m'habillais en homme, personne ne trouverait à y redire. Peut-être même que personne ne le remarquerait. L'inverse est saugrenu, grotesque, laid. Pourquoi ? C'est le même geste pourtant.
Dans la vie que toi et moi menons, les mots manquent pour exprimer ce que je suis. "Garçon" ne me convient pas. "Fille" est-il adéquat, si je n'en ai ni le corps, ni la voix ? Il faut que je me trouve une langue où exister.
Elle ajoute que certaines personnes ont besoin de temps pour comprendre ce que traversent les gens comme moi ; mais, parfois, les murs sont à l'intérieur des têtes, la personne en transition s'imagine le pire et n'ose s'affirmer, alors que l'entourage est bienveillant.
https://nathavh49.blogspot.com/2023/09/strange-genevieve-damas.html
A travers une longue lettre, Nora, la vingtaine, se raconte à son père.
Parce qu’elle n’ose pas lui dire ces choses de vive voix.
Parce qu’il pourrait ne pas comprendre, ne pas même la reconnaître, puisque Nora est la nouvelle identité de Raphaël. Ou plutôt sa vraie identité : Nora/Raphaël, née dans un corps masculin, s’est toujours sentie différente, mal dans sa peau, sans jamais avoir osé le montrer ou en parler.
Orphelin très jeune de mère, Raphaël a grandi seul avec son père à Arlon, l’un des bouts de la Belgique. Enfant solitaire, il est la tête de turc dans la cour de récréation. Jusqu’au jour où il se découvre un don pour le chant.
A 18 ans, il quitte son père et Arlon pour entrer au Conservatoire à Bruxelles, la grande ville, et y travailler sa voix de ténor.
Mais au plus profond de lui, Raphaël sait que ce n’est pas sa voix/voie, et entame sa transition de genre, qu’il/elle compte bien révéler à son père, un jour.
J’ai choisi ce livre parce que, de Geneviève Damas, j’avais adoré « Si tu passes la rivière ».
Quelle déception ici. Et ce qui me laisse perplexe, c’est que je n’arrive pas bien à expliquer pourquoi. Pourtant le ton est sobre, pudique, sans pathos excessif, l’histoire a tout pour être bouleversante et intéressante, mais je suis passée à côté, je n’ai pas été touchée, je n’y ai pas cru. La chronologie m’a semblé floue, la relation avec Anna trop peu développée. Je crois que 180 pages pour un roman d’apprentissage et de construction de soi (ou plutôt de dé- et de re-construction de soi), c’est trop peu, trop rapide, trop ramassé, d’où mon impression que le texte reste à la surface de son histoire.
En partenariat avec les Editions Grasset via Netgalley.
#Strange #LisezVousLeBelge #NetGalleyFrance
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