Et si on composait un texte nous aussi ?
Fin de l'été 1945. Frantz, journaliste allemand, sort de Dachau où il avait été emprisonné pour des raisons politiques et part à la recherche de son fils Kasper, disparu dans le cyclone de l'effondrement du Troisième Reich. Qu'est-il devenu depuis le moment où, avant d'être emprisonné, Frantz l'avait inscrit dans les Jeunesses hitlériennes ? Il se rend donc dans sa ville, près de Francfort, Hadamar.
Hadamar ! Ce nom à consonance peu germanique, ce nom qui résonne comme un roman gothique, dans une ville aux tourelles gothiques et dont les journaux, qui annoncent la décomposition de l'Allemagne, sont imprimés en caractères gothiques, va devenir pour lui le noeud de l'horreur la plus gothique. Dans son enquête, il rencontre une série de personnages au comportement énigmatique, comme une vieille dame qui empêche sa petite fille de lui parler, ou un soldat américain qui mène lui-même l'enquête sur ce qui se passe de l'autre côté de la rivière.
Et qu'y a-t-il de l'autre côté de la rivière ? L'hôpital, le bon vieil hôpital d'Hadamar, où règne le directeur Klein, si peu loquace, aussi peu que les habitants de la ville. Jusqu'où a pu aller la conjuration du silence dans la si petite Hadamar au si grand mystère ? Quel est le sens de l'expression que découvre bientôt Frantz, "Aktion T4" ? Un récit poignant qui met en lumière la folie d'un programme d'euthanasie généralisée.
Et si on composait un texte nous aussi ?
Et vous, quels sont vos coups de cœur dans la liste ?
1945. Franz, un journaliste, a passé près de quatre ans au camp de Dachau comme prisonnier politique à cause de ses articles d’opposition au Troisième Reich. À sa sortie, il se lance aussitôt à la recherche de Kasper, son fils dont il n'a plus de nouvelles depuis qu'il l'a inscrit aux Jeunesses hitlériennes. Des rumeurs le mènent à l’hôpital d'Hadamar.
Dans cet hôpital psychiatrique, les personnes déficientes (handicapés physiques et mentaux) ainsi que les Mischlinge (enfants à moitié juifs) étaient gazés et réduits en cendres dans un four crématoire. Les "faibles" considérés comme des "inutiles" par les nazis étaient donc voués à mourir pour laisser rayonner et se développer la race aryenne jugée supérieure. C'est le principe de l'eugénisme. Le personnage de Franz est touchant car il se sent seul, démuni et abasourdi devant cette triste réalité. Wilson, le soldat américain qui enquête sur le programme "Aktion T4" aimerait rendre justice aux victimes en condamnant les coupables.
Le pire dans ce drame est le silence et la passivité persistante des habitants d'Hadamar qui étaient au courant des assassinats qui se déroulaient près de chez eux. Sans doute avaient-ils peur des représailles des nazis.
Oriane J. Galignani nous fait revivre ici toute l'horreur du nazisme avec ses méthodes d'extermination monstrueuses en s’appuyant sur un fait historique qu'on a tenté de dissimulé.
Hadamar est un roman intéressant qui nous fait découvrir un fait historique peu connu de la Seconde guerre mondiale.
Cette histoire m'a bouleversé. Une fois le livre achevé, on espère que de tels actes de cruauté envers le genre humain ne se renouvelleront pas dans le futur.
Excellent roman qui mêle l'histoire poignante , la réalité et la fiction. L'écriture est riche. Justesse de ton.
Franz sort de Dachau où il a été enfermé durant la guerre suite à ses articles dans un journal contre le régime d Hitler.
Il cherche son fils Kasper, adolescent, au moment de son arrestation, qu il avait inscrit aux jeunesses hitleriennes pensant le préserver en le cachant au sein de ses ennemis.
Son garçon timide et gauche à t il pu s en sortir seul et survivre à ce régime ?
Ce livre permet de découvrir une page de l histoire : le meurtre en masse des handicapés mentaux et enfants juifs dont les parents étaient deportes, dans la ville d Hadamar au sein d'un établissement psychiatrique, par le régime hitlerien.
Tous les lieux, description, noms des médecins sont vrais.
L auteur nous décrit l état psychologique de Frantz au fur et à mesure de ses découvertes et de ses rencontres.
Ses sentiments pour ceux qui ont collaboré et doivent aujourd'hui rendre des comptes, pour ceux qui ont fermé les yeux et doivent les rouvrir aujourd'hui.
Ces sentiments pour son fils en se rappelant qui il était et comment il a été élevé.
Franz est accompagne par un officier américain envoyé par ses supérieurs à Hadamar pour dire ce qui s'est passé au monde et faire comparaître les criminels devant un tribunal.
L auteur au fur et à mesure des pages posent les bonnes questions : pour construire un four crematoire , il a fallu une personne qui en ait l idée, une personne qui imagine des plans pour sa construction, des réunions pour débattre de cette idée, des personnes pour le fabriquer, des personnes qui le mettent en route et l entretiennent
Pourtant tout cela a été possible, personne n a dit non
Grâce au prix Orange du livre 2017, j'ai eu la chance d'être sélectionnée pour découvrir un roman de la rentrée 2017. Merci de m'avoir fait découvrir Hadamar, un roman à la fois beau et terrible.
En 1945, Franz est libéré du camp de Dachau dans lequel il a été déporté pour opposition politique. A l'époque journaliste, son ton dénonciateur et ses attaques contre le régime nazi l'ont condamné. Il aurait pu s'enfuir mais il a toujours gardé espoir que le peuple allemand prenne conscience de la folie nazie. Revenu d'entre les morts, il retourne dans sa ville où il a laissé son fils Kasper. Qu'est-il devenu ce fils bien trop maigre et malade pour s'enrôler dans les troupes allemandes? Dans un pays dévasté par la guerre, où les Américains veillent à la reconstruction, Franz mène l'enquête pour retrouver son fils disparu.
Au détour d'une rencontre, il fait la connaissance de Wilson, haut gradé de l'armée US. Celui-ci l'oriente vers l'hôpital psychiatrique d'Hadamar. Un hôpital isolé dans lequel en 1941 de drôles de choses se seraient déroulées. Les patients, schizophrènes, sourds, muets, handicapés physiques et mentaux mais aussi enfants "à moitié juif" y ont été envoyés pendant cette période. Toutes ces personnes devenues un poids pour la société nazie ont transité par cet hôpital. Que sont-ils devenus? Franz enquête avec Wilson et découvre une horreur sans nom.
Hadamar est un lieu qui a réellement existé. Si l'auteur romance les faits, elle a aussi enquêté sur ce lieu terrible. L'asile d'Hadamar a été la première pierre portée à l'édifice nazie de la déshumanisation et de la négation de l'Autre. Oriane Jeancourt Galignani narre ici une réalité terrible, au-delà de l'horreur. Elle fait vivre au lecteur un processus qui donne la nausée.
Mais au-delà de cette intrigue, elle pose la question de la soumission, de l'action. Tout le monde savait à Hadamar ce qu'il se passait. Les bus parvenaient aux portes de l'asile pleins à craquer et repartaient toujours vide. La rumeur enflait. Qu'ont fait tous ces gens qui voyaient, qui entendaient, qui sentaient? Pourquoi ont-ils fermé les yeux? Qui sont les coupables? Les nazis ou la population?
L'auteur réussit le pari de nous amener sur le terrain de l'indicible, de l'innommable sans jamais tomber dans le voyeurisme, sans jamais porter de jugement sur ceux qui n'ont rien fait car qu'aurions-nous fait à leur place? Son personnage Franz est touchant, à la recherche de ce fils perdu, prodigue. Wilson, hanté par sa sœur malade Emma, tente de venger tous ces malheureux pour que personne n'oublie qu'un jour, ils ont été. C'est beau, puissant, terrible et hélas, vrai!
Avec Hadamar, Oriane Jeancourt Galignani nous plonge dans un roman d'une puissance inouïe. Cette histoire m'a bouleversée du début à la fin. Sans concession, elle nous ouvre les yeux sur une période noire qu'on aimerait enfouir dans les mémoires et penser que rien de cela ne s'est jamais produit. Bienheureusement, l'auteur est là pour nous faire voir jusqu'où l'horreur a pu aller, pour ne jamais oublier.
(carolivre.wordpress.com)
« Oui, venez avec moi. Vous connaîtrez Hadamar. C’est à une demi-heure d’ici. Pas loin pour une ville dont vous avez tous ignoré l’existence »
1945 : Franz, journaliste allemand opposant au régime nazi, sort de Dachau, après cinq ans d’internement.
Il n’a, dès lors, qu’une obsession : retrouver son fils Kasper, qu’il a élevé seul.
Ses pas le conduisent à Hadamar. Hadamar et son hôpital psychiatrique , l’une des bases de l’opération « Aktion T4 », autrement dit la mise à mort de malades mentaux ou personnes en situation de handicap, des gens de tous âges, des enfants y sont exterminés … Toutes ces existences trop lourdes pour l’Etat. L’eugénisme calfeutré et passé sous silence. Les habitants de cette petite ville sont fuyants. Ils ne peuvent pas ignorer les colonnes de fumée s’échappant des fours crématoires. Et pourtant.. .
La route de Franz va croiser celle de Wilson : il est musicien, il est juif, et il est habité par le souvenir d’une sœur handicapée. Il enquête sur ce lieu clos, et découvre alors l’innommable. Pour le clamer au Monde, il réalise que seul un allemand sera crédible.
Ces deux voix-là, ces deux consciences, peuvent-elles cohabiter et œuvrer de commun ?
Hadamar est le chemin de deux hommes menés par deux amours différents. L’amour d’un père pour son fils. L’amour d’un homme pour la Justice et ce qu’il estime être un devoir..
Oriane Jeancourt Galignani révèle un pan d’histoire occulté, dénonce la folie dont l’être humain est capable dès lors qu’il se fédère à des semblables déviants. C’est aussi le récit d’un deuil, de deuils : celui d’un fils, celui d’une Nation, celui d’une humanité exempte d’atrocités.
Une lecture indispensable, pour ne jamais oublier, un récit poignant de bout en bout, qui noue les tripes, le cœur, et la Mémoire, celle avec une majuscule. Une leçon sur l’Humain, sur son ambigüité, sur ses capacités et sa part de responsabilité dans la dérive mégalomane et haineuse d’un peuple.
Immense coup de cœur pour ma part ! Merci Madame, de contribuer à réveiller les consciences, en ces temps si troubles !
Un livre qui met en lumière un aspect peu développé sur les crimes nazis, l'expérimentation des chambres à gaz sur ceux que le régime jugé indésirables: les handicapés. On découvre à travers les yeux du narrateur Frantz, journaliste qui revient de Dachau et qui recherche son fils Kasper: un lieu Hadamar. La logique et la barbarie nazie, l'organisation méthodique, la volonté de faire du chiffre, l'obéissance sont bien explicitées. La montée du nazisme, la volonté d'alerter, de faire son devoir sont aussi présentes. Les mécanismes de la propagande sont aussi mis en avant avec les réactions des allemands dans la petite ville, de même l'horreur de cette découverte est incarnée par le soldat américain Wilson qui veut dénoncer ces crimes.
D'un ton froid, presque journalistique, l'auteur nous raconte cette histoire vraie qui fait froid dans le dos. Un léger bémol, la volonté de rester extérieur avec le point de vue du père m'a parfois gêné et empêché d'être émue par le sort des personnages. Un livre nécessaire et bien écrit cependant pour ne pas oublier la déshumanisation et l'horreur du régime nazi.
La fiction est parfois la meilleure façon d’aborder les pages les plus sombres de notre histoire... Avec son troisième roman, « Hadamar », Oriane Jeancourt Galignani nous en donne une nouvelle preuve. Cette histoire se déroule en Allemagne à la fin de la Seconde guerre mondiale lorsqu’un homme, Franz, à peine sorti du camp de concentration de Dachau, entreprend de retrouver son fils, Kasper, avec lequel il a perdu tout contact depuis son arrestation.
Dans une Allemagne exsangue et divisée, Franz va entreprendre une enquête qui le mènera à s’intéresser à la petite ville d’Hadamar, entre Cologne et Francfort-sur-le-Main, et à son hôpital psychiatrique, reconverti en 1941 en centre d’euthanasie pour handicapés mentaux et physiques où 10 000 personnes perdront la vie. Malgré ses contacts avec des habitants évasifs et insaisissables, peu enclins à l’aider dans sa quête, Franz, qui était journaliste avant son séjour à Dachau, va poursuivre ses recherches et tenter de percer le mystère d’Hadamar avec Wilson, un soldat américain.
Ce livre intense et sombre, qui illustre l’atmosphère d’après guerre dans l’Allemagne occupée par l’armée américaine, réussit la prouesse de ne jamais tomber dans le pathos et d’inscrire brillamment la fiction dans la grande Histoire. Il lève ainsi le voile sur une partie moins connue mais tout aussi abominable des crimes nazis. Oriane Jeancourt Galignani y livre aussi une réflexion pertinente sur la « banalité du mal », en montrant la façon dont l’horreur peut être « gérée » de manière bureaucratique et déresponsabilisante, grâce à des exécutants zélés. C’est ce qu’il s’est passé à Hadamar, et c’est ce qui fait de ce livre un récit si terrible et si passionnant.
En 1945, Franz est libéré de Dachau où il a passé plusieurs années en tant que détenu politique. Cet allemand ordinaire fut emprisonné dans ce centre de concentration pour avoir écrit des articles critiques à l’égard des changements sociaux et politiques en train de s’opérer dans sa ville. Bien qu’il avait à l’époque parfaitement conscience de la révolution politique en marche, il ne jugea pas pertinent de fuir son pays et continua à vivre comme tout un chacun.
Lorsqu’il sort de Dachau et rentre dans son village, son unique préoccupation est de retrouver son fils Kasper. Ce dernier a une vingtaine d’années mais n’est pas un jeune ordinaire : il a toujours été plus doux et plus lent que la moyenne.
Dans son enquête pour retrouver son fils, Franz croise la route de Wilson, un gradé américain qui lui ouvre les yeux sur les horreurs qui ont été commises au sein de l’hôpital psychiatrique d’Hadamar par les nazis, sous les yeux et avec l’aide de la population locale. Wilson accepte d’aider Franz à retrouver son fils à condition qu’il promette d’écrire un article qui établira la vérité sur Hadamar.
Oriane Jeancourt Galignani s’empare d’un sujet historique peut traité et peu connu, l’Aktion T4. Il s’agit de la campagne nazie d’extermination des personnes handicapées. L’hôpital d’Hadamar servit de lieu pour ce crime contre l’humanité, qui visait également les enfants dont l’un des deux parents était juif. Plutôt que de raconter cet épisode monstrueux de l’Histoire allemande sous la forme d’un essai historique, l’écrivaine choisit le roman. Elle reprend certains faits historiques (notamment certains « personnages ») et les utilise pour raconter l’histoire d’un homme qui vient de vivre l’une des expériences les plus atroces. Alors même que cet homme a souffert mille maux physiques et psychiques, il doit faire face au jugement de Wilson.
J’ai apprécié cette lecture car elle aborde plusieurs thèmes qui sont finalement peu soulevés par les romans sur les crimes nazis et la Seconde Guerre mondiale. Oriane Jeancourt Galignani montre à quel point les libérateurs américains étaient mal vus de la population allemande, qui était profondément blessée dans son orgueil. Elle parle également de la nécessité d’apprendre à vivre dans un lieu qui a toujours été le sien mais dont on a été chassé, et d’y vivre parmi des personnes qui furent des bourreaux.
Elle écrit de la manière la plus factuelle qu’il soit et ne cherche pas à faire pleurer son lecteur. Les sentiments de ses personnages ne sont pas livrés tels quels, et c’est au lecteur de se les représenter. J’ai aimé ce parti pris de raconter cette histoire en pesant chaque mot, sans essayer d’en faire trop. Cela fait d’Hadamar un bon livre à mi-chemin entre le roman et le documentaire historique.
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