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L'audience

Couverture du livre « L'audience » de Oriane Jeancourt Galignani aux éditions Albin Michel
Résumé:

Dans une petite ville du Texas, une jeune enseignante, mère de trois enfants, attend en silence le verdict de son procès.

Qu'a-t-elle fait pour être traînée en justice, et risquer cinq ans de prison ferme ?

Elle a entretenu des rapports sexuels avec quatre de ses élèves, tous majeurs. Un... Voir plus

Dans une petite ville du Texas, une jeune enseignante, mère de trois enfants, attend en silence le verdict de son procès.

Qu'a-t-elle fait pour être traînée en justice, et risquer cinq ans de prison ferme ?

Elle a entretenu des rapports sexuels avec quatre de ses élèves, tous majeurs. Un crime passible d'emprisonnement au Texas, depuis 2003.

Mais pourquoi l'accusée, Deborah Aunus, s'obstine-t-elle à se taire ? Pourquoi son mari, combattant en Afghanistan, se montre-t-il si compréhensif ? Pourquoi les déclarations de sa mère l'accablent-elles ?

Au fil d'un récit implacable, écrit d'une pointe sèche et précise, Oriane Jeancourt Galignani tient le journal de cet ahurissant procès où la vie privée d'une femme est livrée en pâture à la vindicte populaire, et sa liberté sexuelle pointée comme l'ennemie d'une société ultra puritaine. Construit à partir d'un fait divers qui a bouleversé l'Amérique, ce huis-clos haletant donne lieu à un roman aussi cru que dérangeant.

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Avis (7)

  • En s'emparant d'un fait divers qui a réellement eu lieu au Texas en 2003, Oriane commet un roman qui bien qu'auréolé de qualités notamment narratives agace. Un roman qui agace est donc un roman qui fait réagir, et c'est, il est vrai l'un des buts avoués de la littérature. En cela, l'auteur est...
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    En s'emparant d'un fait divers qui a réellement eu lieu au Texas en 2003, Oriane commet un roman qui bien qu'auréolé de qualités notamment narratives agace. Un roman qui agace est donc un roman qui fait réagir, et c'est, il est vrai l'un des buts avoués de la littérature. En cela, l'auteur est parvenue à ses fins, L'audience ne laisse pas indifférent. D'abord parce que le cœur de l'histoire sent le soufre : une jeune professeur de mathématiques de trente ans entretient des relations sexuelles avec quatre de ses élèves majeurs. Sexe et transgression (transgression de la loi au Texas) deux éléments qui attirent le lectorat qui aime - de moins en moins secrètement - être mis en position de voyeur par l'auteur. Ensuite parce que sous couvert d'un scandale prétendument sexuel, Oriane Jeancourt met en exergue le puritanisme outrancier d'une société américaine pétrie de contradictions.

    De son écriture sèche et sans jamais verser dans la vulgarité (il eut été pourtant facile de tomber dans ce travers), l'auteur alterne les scènes de comptes rendus d'audience et celles liées aux rencontres débridées avec ces jeunes amants. Elle ausculte la mise à nue de la vie intime de cette femme littéralement clouée au pilori par les adeptes de la bien-pensance lors de procès couvert par des médias assoiffés par ce qu'il perçoive comme de la luxure et la dépravation qui fleurent bon l'audimat.

    Bien évidemment, le lecteur se gausse presque de ne pas être l'un de ces coincés texans qui portent un jugement moral sur cette affaire, après tout, les protagonistes sont majeurs alors où est le problème ? Mais c'est bien ici que le roman dérange, en effet bien qu'intimement convaincu d'être assez libéral, le lecteur se sent choqué du comportement de Deborah, il lui est bien difficile de ne pas voir un comportement déviant dans les actes de la jeune professeur. Il est impossible de comprendre cette jeune professeur, d'éventuellement lui chercher des circonstances atténuantes (mais lui chercher de telles circonstances serait une façon de légitimer les accusations proférées à son encontre). Oriane Jeancourt refuse donc de donner les clefs qui permettraient de mieux comprendre le comportement (débridé ? libéré ?) de son personnage central. Elle n'apporte que des faits plongeant le lecteur dans le trouble.

    Et c'est peut-être là que le bât blesse. À vouloir ne pas trop en dire pour placer le lecteur dans une position presque inconfortable dans le but non avoué de le mettre face à ses propres contradictions, l'auteur déshumanise à l'extrême ses personnages, elle empêche d'entrer totalement dans son roman. En livrer davantage sur leur psychologie aurait pourtant permis au lecteur de se sentir moins mis à distance. Un supplément de chair pour le coup moins figurative que celle qui inonde le roman aurait été tellement nécessaire.

    L'audience hypnotise autant qu'il dérange, attire autant qu'il rebute. Un roman qui ne laisse pas indifférent, et c'est finalement peut être là l'essentiel...

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  • En quatrième de couverture, l'éditeur précise que la base de ce roman est un fait divers. Oriane Jeancourt Galignani tient alors ses personnages et s'en empare pour construire son roman. Dès le premier jour d'audience on sait que Debbie s'est mis tout le monde à dos. Dans cette petite ville du...
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    En quatrième de couverture, l'éditeur précise que la base de ce roman est un fait divers. Oriane Jeancourt Galignani tient alors ses personnages et s'en empare pour construire son roman. Dès le premier jour d'audience on sait que Debbie s'est mis tout le monde à dos. Dans cette petite ville du Texas, on n'aime pas le scandale, on n'aime pas qu'une adulte use de son pouvoir pour séduire des garçons -majeurs, qui pourraient aller se battre en Afghanistan, ils seraient alors des héros, mais qui n'ont pas le droit d'avoir des rapports sexuels avec une femme plus âgée. Dans les États-Unis bien pensants, puritains, un scandale sexuel est mal vu. O. Jeancourt Galignani oppose Debbie et ses pulsions, ses désirs sexuels -attribués en général aux hommes, elle gêne aussi en cela qu'elle n'entre pas dans sa case de femme-de-militaire-mère-de-trois-enfants forcément dévouée à l'un et aux autres- à la procureure Liz Lettown, bon chic bon genre déjà remarquée pour son combat contre les outrages aux bonnes mœurs qui incarne le puritanisme le plus pur, qui cache souvent lui aussi ses petites perversions. Pour Liz Lettown il faut absolument faire de Debbie une mauvaise femme, une coupable, c'est grâce à ce procès, si elle le gagne, qu'elle pourra avoir un poste plus intéressant, c'est son tremplin. Laquelle est la plus perverse finalement, la plus retors ?
    Oriane Jeancourt Galignani commence son roman par Debbie, puis petit à petit d'autres personnages, d'autres histoires apparaissent, celles de son mari, de sa mère, des garçons avec lesquels elle a couché, de Jimmy son avocat, de Louis Gordon le juge et de Liz Lettown qu'il désire. C'est un récit direct, franc et parfois cru, qui va au plus court tout en s'attardant sur les motivations des uns et des autres. On sent bien que les pulsions de Debbie vont causer sa perte, dans ce pays dans lequel le manichéisme est roi, dans lequel on connaît la différence entre le bien et le mal, la ligne de séparation est claire, nette.
    Mises à part quelques longueurs, quelques répétitions à mon sens inutiles, quelques maladresses (comme celle qui consiste à inclure 3 années bissextiles sur une durée de 5 ans) ou des coquilles : "Cinq hommes, sept femmes quittent à l'heure bleue la veille d'une maison et rejoignent le centre-ville de K." (p.11), "Mais dès qu'il repère une tribune dans un périmètre de deux cents, il pique dessus comme l'albatros sur un morceau de verre." (p. 45/46), j'ai trouvé ce roman fort intéressant. On reste jusqu'au bout pour savoir ; on espère que Debbie n'ira pas en prison pour quelques parties de jambes en l'air, on se demande même pourquoi elle est accusée et de quoi ? Maîtrisé et bien construit, en un huis clos un peu oppressant, à la manière d'un polar. Une écriture fine, ciselée qui va au plus direct et au plus profond de Debbie qui n'en fait ni une sainte ni une dépravée mais une jeune femme perdue qui demande de l'attention et éventuellement des soins psychologiques plus que de la prison. Un très beau personnage de roman, de ceux qui restent collés un moment à la mémoire des lecteurs.

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  • Bon bouquin, histoire bien menée. Un peu déçue par la fin cependant, je m'attendais à ce que l'accusée ai une raison d'avoir agi ainsi... Le roman est très bien, mais la fin tombe un peu à plat. Dommage.

    Bon bouquin, histoire bien menée. Un peu déçue par la fin cependant, je m'attendais à ce que l'accusée ai une raison d'avoir agi ainsi... Le roman est très bien, mais la fin tombe un peu à plat. Dommage.

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  • Avis page 100
    « L’audience » est un roman que je qualifierai tout simplement de choquant et révoltant. Comment une mère de famille de 3 enfants en bas âge peut en arriver à cette situation ? L’auteur met mal à l’aise le lecteur avec dès le début, le petit Samuel asthmatique qui voit les images...
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    Avis page 100
    « L’audience » est un roman que je qualifierai tout simplement de choquant et révoltant. Comment une mère de famille de 3 enfants en bas âge peut en arriver à cette situation ? L’auteur met mal à l’aise le lecteur avec dès le début, le petit Samuel asthmatique qui voit les images sans les comprendre réellement du procès de sa mère Déborah à la télévision. Le lecteur apprend que cette professeur de Mathématiques a fauté avec 4 élèves et partageait avec l’accord de son mari sa vie érotique sur Facebook et acceptait ses élèves comme amis. Les 100 premières pages retracent la première journée du procès très fortes connotations sexuelles et vulgaires n’incitent pas le lecteur à poursuivre. Est-ce utile de détailler en termes crus les attitudes du juré et les descriptions ? Je n’arrive pas à éprouver de la compassion pour celle qui est jugée mais en même temps, ses enfants ne méritent pas de payer pour ses travers et ils ont encore besoin de leur mère, quel sera le verdict final ? Un livre dont j’ai malheureusement hâte d’en finir car au départ, j’ai cru avoir affaire à une femme injustement condamnée et donc une victime, ce qui n’est pas le cas même si la justice américaine n’est pas révélée sous ses meilleurs jours.

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    • asmartel le 22/08/2014 à 17h52

      CHRONIQUE :
      « L’audience » est un roman que je qualifierais tout simplement de choquant et révoltant. Comment une mère de famille de 3 enfants en bas âge peut en arriver à cette situation ? L’auteur met mal à l’aise le lecteur avec, dès le début, le petit Samuel asthmatique qui voit sans les comprendre vraiment, les images du procès de sa mère Déborah à la télévision. Le lecteur apprend que cette professeur de Mathématiques a fauté avec 4 élèves et partageait avec l’accord de son mari sa vie érotique sur Facebook, acceptant ses élèves comme amis.
      Les premières pages retracent la première journée du procès. Leurs très fortes connotations sexuelles et vulgaires n’incitent pas le lecteur à poursuivre. Est-ce utile de détailler en termes crus les attitudes du juré et les descriptions ? Je n’arrive pas à éprouver de la compassion pour celle qui est jugée mais en même temps, ses enfants ne méritent pas de payer pour ses travers. Quel sera le verdict final ? J'ai été doublement choquée car au départ, j’ai cru avoir affaire à une femme injustement condamnée et donc une victime, ce qui n’est pas le cas même si la justice américaine n’est pas révélée sous ses meilleurs jours. Mais pourquoi s’est-elle tue jusqu'au bout ? Après avoir fini ce livre, je ressens un malaise persistant. Je n’ai pas saisi la démarche de l’auteur qui n’a réussi qu’à me bouleverser négativement sans pouvoir en comprendre la part littéraire.

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  • Etape de la page 100

    Je m’ordonne une pause contractuelle mais rapide à la page 100, tant j’ai hâte de poursuivre ma lecture.
    L’histoire : le récit de quatre jours du procès de Debbie, jeune trentenaire, mère de trois enfants en bas-âge et mariée à Christopher soldat de l’US Army revenu...
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    Etape de la page 100

    Je m’ordonne une pause contractuelle mais rapide à la page 100, tant j’ai hâte de poursuivre ma lecture.
    L’histoire : le récit de quatre jours du procès de Debbie, jeune trentenaire, mère de trois enfants en bas-âge et mariée à Christopher soldat de l’US Army revenu récemment de sa mission en Afghanistan. En tant que professeur de mathématiques, dans un lycée d’une petite ville étouffante du Texas, Deborah Aunus  est accusée d’avoir entretenu des rapports sexuels avec quatre de ses élèves.
    Jusque-là rien de palpitant !
    Mais, c’est sans évoquer tous les courts chapitres qui défilent à une vitesse vertigineuse et les différents temps consacrés à chacune des petites histoires ramenant inlassablement à cette salle d’audience où se joue le sort de celle qui aurait fauté …
    J’ai comme la sensation de découvrir la version trash de « Mourir d’aimer » version XXI° siècle made in America, où s’affronte le coté pile du puritanisme et le coté face de la curiosité malsaine des multiples observateurs.
    Inévitablement, je me suis positionnée en défenseur de cette femme prise dans les filets d’une justice pudibonde qui s’enorgueillit de détenir encore dans son arsenal pénal la peine capitale et de pouvoir d’en conclure un verdict. L’envie de prendre la place de son avocat est vive : j’espère sincèrement trouver, dans la suite du roman, les éléments qui permettront d’accorder des circonstances atténuantes à Debbie qui présente toutes les caractéristiques de la bête traquée par une société décadente dont elle serait la victime …
    Je vous laisse car il faut tout tenter pour sauver la malheureuse Madame Deborah Aunus !

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  • Le rendez-vous de la page 100 des Explorateurs de la rentrée

    Dans le huis clos d'un tribunal, au Texas, une jeune femme, enseignante, est jugée pour avoir eu des relations sexuelles avec plusieurs de ses élèves. Bien qu'ils soient majeurs et consentants, une loi interdit depuis 2003 dans cet...
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    Le rendez-vous de la page 100 des Explorateurs de la rentrée

    Dans le huis clos d'un tribunal, au Texas, une jeune femme, enseignante, est jugée pour avoir eu des relations sexuelles avec plusieurs de ses élèves. Bien qu'ils soient majeurs et consentants, une loi interdit depuis 2003 dans cet état des Etats-Unis toute relation de cette nature sous peine d'emprisonnement.
    Oriane Jeancourt-Galignani nous plonge dans l'atmosphère étouffante de ce tribunal en nous faisant vivre chaque minute du procès. En parallèle, en termes très crus, elle revient sur les aventures sexuelles de cette femme en apparence ordinaire dont on peine à comprendre les motivations. Si les descriptions des personnages et de l'ambiance délétère de cette petite ville où chacun s'espionne sont savoureuses, l'intrigue est malheureusement à ce stade très peu intéressante.

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    • Claire Baratte le 19/08/2014 à 11h12

      Chronique

      Dans la torpeur de la petite ville de K., au Texas, s'ouvre le procès d'une jeune femme accusée de relations sexuelles avec plusieurs de ses élèves majeurs et consentants. Depuis une loi de 2003 adoptée dans cet État, elle risque plusieurs années de prison.
      L'auteur nous plonge dans l'atmosphère étouffante du tribunal où comparaissent un à un les témoins de cette sombre affaire de moeurs inspirée d'un fait réel. Elle rend avec un étonnant réalisme chacun des détails de ces interminables journées de procès duquel dépend l'avenir de cette femme.

      Le suspens est maintenu jusqu'au bout et même, pourrait-on dire, au delà de ce livre tant les questions sont nombreuses et parfois insolubles: quel plaisir, quel danger recherchait au fond l'accusée dans ces liaisons sans lendemain? Comment comprendre le rôle plutôt trouble de son mari dans cette affaire? Et celui de sa mère, plus surprenant encore?
      Le fil du roman nous montre sans nous en livrer tout le sens les différentes facettes de cette femme étrange qui choisit de se taire pendant l'intégralité du procès : épouse solide d'un soldat au front en Afghanistan, mère courageuse de trois jeunes enfants, professeur de mathématiques sérieuse et discrète, mais aussi séductrice intrépide et amante avide de sexe et de danger...
      C'est toute la misère des sentiments, de la solitude et de la médiocrité qui transparaissent dans ce roman. Il est criant de voir combien Deborah, l'accusée, est moins coupable que victime de la vie qu'elle n'a pas choisie, de cette petite ville dont elle n'est pas parvenue à s'extraire, de son enfance sans joie.

      On lit ce livre d'une traite pour essayer de comprendre où va nous mener ce procès. Écriture fluide, rapide, L'audience n'a pas manqué de me captiver, tout en me laissant regretter la crudité des mots, la pauvreté des situations, les improbables scènes de sexe à trois ou quatre dont les descriptions sordides n'ont fait que me lasser. Voici donc un roman particulièrement dérangeant, dont la fin laisse également perplexe...J'aurais aimé que Oriane Jeancourt-Galignani utilise sa plume et son talent pour raconter une autre intrigue que ce fait divers glauque qui ne méritait sans doute pas plus que les pages des journaux locaux.

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  • L'audience" se laisse lire sans savoir où l'auteur veut nous emmener; j'en suis à la page 105 et je me demande pourquoi, avec ma vision française, ce procès a lieu. Une loi votée en 2003 en est certes à l'origine, mais ...
    Le 1er jour du procès de Debbie est terminé. Le 2nd commence. La langue...
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    L'audience" se laisse lire sans savoir où l'auteur veut nous emmener; j'en suis à la page 105 et je me demande pourquoi, avec ma vision française, ce procès a lieu. Une loi votée en 2003 en est certes à l'origine, mais ...
    Le 1er jour du procès de Debbie est terminé. Le 2nd commence. La langue est crue. La pression populaire dans cette petite ville du Texas puritaine est terrible & troublante.
    Pourquoi Debbie a-t-elle entretenue ces relations sexuelles avec ses élèves ? Pourquoi un procès alors qu'ils étaient majeurs et consentants ?

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    • Lydie BO le 22/08/2014 à 12h42

      L’audience aurait pu s’intituler la doxa.

      Ce nouveau roman d’Oriane Jeancourt Galignani s’appuie sur un fait divers réel. Il retrace de manière très crue et parfois choquante le procès d’une mère de famille de 3 enfants, professeur de lycée, qui a entretenu des relations sexuelles avec plusieurs de ses élèves tous majeurs et consentants, et dont le mari est parti combattre en Afghanistan. Au Texas, dans la bonne société puritaine, depuis une loi votée en 2003, ces agissements sont passibles de prison.

      Pendant 4 jours, le lecteur assiste au procès de cette femme qui choisit de garder le silence, comme pour se protéger, comme pour garder sa liberté et préserver son désir de femme. Chaque personnage, du procureur à l’avocat, des jurés (7 femmes & 5 hommes) à la famille, expose ses arguments. La vie privée de Déborah Aunus est littéralement mise à nu.

      Ce procès est aussi celui du manque de liberté, de la différence, du qu’en-dira-t-on, du voyeurisme, du poids du bon sens populaire, de la justice ou de l’injustice. Dans une situation similaire, un homme aurait été un Don Juan. La chaleur qui règne en ce mois d’août texan est aussi étouffante que la pression du procès. Déborah Aunus dérange dans cette ville aux esprits étriqués. Les nouvelles technologies, de Facebook aux possibilités multiples offertes par les téléphones portables, participent à sa mise au pilori. Ira-t-elle ou non en prison ? Pourquoi les jeunes gens majeurs, des hommes, ne sont pas incriminés ? Pourquoi Déborah Aunus a-t-elle agi ainsi ?

      L’audience est un récit qui se lit facilement mais sans légèreté. C’est un livre troublant qui pose la question du jugement humain et de la liberté d’autrui. C’est aussi un roman très occidental qui ne pourra être traduit dans toutes les langues pour cause de censure.

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