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Chronique
Dans la torpeur de la petite ville de K., au Texas, s'ouvre le procès d'une jeune femme accusée de relations sexuelles avec plusieurs de ses élèves majeurs et consentants. Depuis une loi de 2003 adoptée dans cet État, elle risque plusieurs années de prison.
L'auteur nous plonge dans l'atmosphère étouffante du tribunal où comparaissent un à un les témoins de cette sombre affaire de moeurs inspirée d'un fait réel. Elle rend avec un étonnant réalisme chacun des détails de ces interminables journées de procès duquel dépend l'avenir de cette femme.
Le suspens est maintenu jusqu'au bout et même, pourrait-on dire, au delà de ce livre tant les questions sont nombreuses et parfois insolubles: quel plaisir, quel danger recherchait au fond l'accusée dans ces liaisons sans lendemain? Comment comprendre le rôle plutôt trouble de son mari dans cette affaire? Et celui de sa mère, plus surprenant encore?
Le fil du roman nous montre sans nous en livrer tout le sens les différentes facettes de cette femme étrange qui choisit de se taire pendant l'intégralité du procès : épouse solide d'un soldat au front en Afghanistan, mère courageuse de trois jeunes enfants, professeur de mathématiques sérieuse et discrète, mais aussi séductrice intrépide et amante avide de sexe et de danger...
C'est toute la misère des sentiments, de la solitude et de la médiocrité qui transparaissent dans ce roman. Il est criant de voir combien Deborah, l'accusée, est moins coupable que victime de la vie qu'elle n'a pas choisie, de cette petite ville dont elle n'est pas parvenue à s'extraire, de son enfance sans joie.
On lit ce livre d'une traite pour essayer de comprendre où va nous mener ce procès. Écriture fluide, rapide, L'audience n'a pas manqué de me captiver, tout en me laissant regretter la crudité des mots, la pauvreté des situations, les improbables scènes de sexe à trois ou quatre dont les descriptions sordides n'ont fait que me lasser. Voici donc un roman particulièrement dérangeant, dont la fin laisse également perplexe...J'aurais aimé que Oriane Jeancourt-Galignani utilise sa plume et son talent pour raconter une autre intrigue que ce fait divers glauque qui ne méritait sans doute pas plus que les pages des journaux locaux.
CHRONIQUE :
« L’audience » est un roman que je qualifierais tout simplement de choquant et révoltant. Comment une mère de famille de 3 enfants en bas âge peut en arriver à cette situation ? L’auteur met mal à l’aise le lecteur avec, dès le début, le petit Samuel asthmatique qui voit sans les comprendre vraiment, les images du procès de sa mère Déborah à la télévision. Le lecteur apprend que cette professeur de Mathématiques a fauté avec 4 élèves et partageait avec l’accord de son mari sa vie érotique sur Facebook, acceptant ses élèves comme amis.
Les premières pages retracent la première journée du procès. Leurs très fortes connotations sexuelles et vulgaires n’incitent pas le lecteur à poursuivre. Est-ce utile de détailler en termes crus les attitudes du juré et les descriptions ? Je n’arrive pas à éprouver de la compassion pour celle qui est jugée mais en même temps, ses enfants ne méritent pas de payer pour ses travers. Quel sera le verdict final ? J'ai été doublement choquée car au départ, j’ai cru avoir affaire à une femme injustement condamnée et donc une victime, ce qui n’est pas le cas même si la justice américaine n’est pas révélée sous ses meilleurs jours. Mais pourquoi s’est-elle tue jusqu'au bout ? Après avoir fini ce livre, je ressens un malaise persistant. Je n’ai pas saisi la démarche de l’auteur qui n’a réussi qu’à me bouleverser négativement sans pouvoir en comprendre la part littéraire.