"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Mars 2011. Alors que le Japon s'enfonce dans le chaos nucléaire, l'héritier d'une prestigieuse propriété de cognac vit son propre tsunami. Dégringolade financière, fille enceinte d'un ouvrier syndicaliste, grève, etc. Il résiste à sa façon, molle et naïve, ne trouvant du réconfort qu'auprès de son chauffeur, un fumeur de joints, ainsi que d'un chevreuil, comme si, face à la sauvagerie globalisée, seule la chaleur d'un animal, ou les fragrances d'un vieil alcool, lui apportaient réconfort.
Démarrant comme une comédie sociale, le nouveau roman d'Anne Percin bascule progressivement dans une fable fantaisiste et décalée. Une nouvelle veine pour cette auteure appréciée en littérature générale comme en jeunesse.
ll y a des moments comme ça dans la vie , où tout va mal …....
C'est le cas pour Bertrand-Berger Lafitte, PDG d'une entreprise familiale de Cognac haut de gamme .
A la suite du tsunami et de la catastrophe nucléaire de Fukushima, la Bourse dégringole, son commerce avec le Japon est compromis . Au Conseil d'administration sa gestion est contestée et son siège de PDG est menacé . S'il n'y avait que cela !
De retour au château familial, « monde clos et séculaire, un domaine protégé du monde », il constate que le salon et la cuisine sont dans un surprenant état .Sa fille Olivia qui mène une vie de jet-setteuse branchée a organisé une dark party, de plus celle-ci lui apprend qu'elle est enceinte …...d'un ouvrier de l'usine de ce fameux cognac !
« Qu'est -ce qui se passe dans ma vie ? Tout me fuit ! Tout s'en va ! « s'exclame « Monsieur »
Comment réagir face à ce tsunami ?
Monsieur décide ….de ne rien faire, de rester au château et de se mettre aux abonnés absents, en congé du quotidien « Si on me demande, vous direz que je suis à Zurich » confie-t-il à Eddy son fidèle chauffeur qui fait également office de majordome . Fidèle, peut-être pas si fidèle que ça , on se demandera en cours de lecture s'il ne joue pas double jeu .
Tantôt Monsieur flâne sur ses terres, tantôt reste prostré dans sa chambre, goûte aux trésors du Paradis : la cave où sont stockés les réserves du meilleur cognac, fait l'expérience de ce « tabac au goût étrange » dont Eddy se fait des cigarettes, ou se retrouve à bavarder avec ses employés .
Il se replonge dans son passé, dans son enfance, tentant « de ramener à lui des bribes de sensations oubliées , comme on récupère dans la nuit un drap pour se couvrir ». Dans cette période de lâcher-prise, ses priorités ne sont plus les mêmes ….
J'ai trouvé à ces quelques semaines de parenthèse dans une vie une saveur délicieuse. Un cocktail où alternent scènes cocasses et instants de douceur, de tendresse qui permettent de goûter à la douceur des choses. S'y mêlent des moments hors du temps, comme en apesanteur où s'abolissent les frontières entre réel et imaginaire
L'auteur a eu la bonne idée de laisser ouverte la fin du livre . Libre à chacun d'interpréter les dernières pages.
A la fin du roman, Anne Percin remercie Mr Hennessy qui, pendant les rencontres de Littérature européenne de Cognac avait encouragé les auteurs présents « à mettre du cognac » dans leur romans
Anne Percin a suivi ces conseils, et cela lui a réussi .
Si l’écriture d’Anne Percin est d’une fluidité plaisante, j’ai suivi cette histoire comme un témoin peu concerné par les problèmes de ces riches en détresse. Bien qu’étonnant dans sa manière d’appréhender sa chute, Bertrand Berger-Lafitte m’a parfois ennuyée par sa mollesse et sa nonchalance. Mais soudain, au détour d’une page, sa vigueur perdue retrouve force et souffle et ce héros prend alors une dimension qui a fini par trouver grâce à mes yeux. Présenté comme une « comédie sociale » , Sous la vague dépeint les strates d’une société en perdition qui se noie sous les lois d’un marché cruel qui n’a cure des trésors familiaux et qui les engloutit comme un monstre sans pitié. Face à un tel récit, j’aurais aimé que la dimension sociale prenne plus d’ampleur (c’est mon côté gauchiste qui parle) et si quelques situations cocasses et improbables m’ont fait sourire, je trouve regrettable qu’elles n’aient pas été un peu plus exploitées. Malgré un très joli potentiel romanesque, il m’a manqué quelque chose pour refermer ce livre, totalement conquise.
Chronique complète: https://aumilieudeslivres.wordpress.com/2016/08/22/sous-la-vague-anne-percin/
Ce roman aurait pu s'intituler "De l'influence d'un tsunami asiatique sur la production du cognac en Charentes" ou encore "La mondialisation expliquée à ma fille"... Peut-être parce qu'elle écrit beaucoup pour la jeunesse, Anne Percin réussit à créer avec beaucoup de finesse un univers presque enchanté pour aborder des sujets pourtant pesants qu'elle parvient à rendre agréablement légers. J'ai particulièrement apprécié la petite touche d'humour pince sans rire qui saupoudre l'ensemble ; c'est vrai que tout passe mieux avec le sourire.
Nous sommes en 2011, peu de temps après la catastrophe de Fukushima dont les conséquences économiques se font sentir jusqu'en Charentes. Les japonais faisant partie des principaux acheteurs de cognac, la propriété que dirige Bertrand Berger-Lafitte se trouve en grande difficultés au point que son principal actionnaire envisage de le lâcher et de revendre ses parts à un consortium étranger. Et comme si ce tsunami avait donné le signal des réjouissances, tout flanche dans la vie de Bertrand, son ex-femme est prête à le trahir, sa fille est enceinte des bonnes oeuvres d'un représentant syndical du domaine et les ouvriers envisagent de se mettre en grève pour protester contre la vente annoncée. Pour couronner le tout, la voiture conduite par Eddy, le chauffeur de Bertrand percute et blesse un faon. Pour Bertrand, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase, comme si la proximité de ce "Bambi" qu'il va s'attacher à soigner le ramenait à la période de l'enfance, celle où tous les choix étaient encore possibles.
Sous couvert de légèreté et d'humour, Anne Percin nous dépeint une réalité sociale dont les acteurs sont peu à peu tirés de la torpeur à laquelle leur conditionnement les réduisait jusqu'à présent. On prend progressivement conscience de l'impact d'un événement survenu à l'autre bout du monde sur les vies des employés du domaine, on prend aussi surtout conscience de la nécessité de s'engager pour faire bouger les choses. Et chacun va le faire à sa manière, à l'opposé de ce que l'on pourrait attendre de lui ce qui nous vaut des situations assez cocasses bien que toujours maîtrisées par la romancière.
A travers la relation entre Eddy, le chauffeur, trentenaire mystérieux à la fois rassurant et inquiétant et Bertrand, le patron oscillant entre paternalisme et capitalisme, tout le jeu social est bousculé, les cartes son redistribuées. Il y a des moments assez irrésistibles, des dialogues entre les deux dignes des meilleures comédies britanniques (oui, ce Eddy a quelque chose d'un majordome anglais qui aurait roulé sa bosse un peu partout dans le monde parmi les mafieux et autres personnages peu recommandables).
Avec ce roman, l'auteure apporte un peu de douceur dans un monde de brutes, laissant croire que oui, de nos jours, les gentils peuvent encore gagner. J'étais curieuse de lire Anne Percin après l'avoir découverte grâce au superbe Les singuliers. Je ne suis pas déçue, dans un autre style, une tout autre histoire, la même délicatesse. Reposant dans toute la violence littéraire de cette rentrée.
http://leslivresdejoelle.blogspot.fr/2016/09/sous-la-vague-danne-percin.html
J'ai choisi ce livre pour découvrir son auteure Anne Percin dont je n'avais encore rien lu.
Bertrand Berger-Lafitte est l'héritier d’une prestigieuse propriété de cognac, il est également actionnaire et directeur général de son l'entreprise.
Le tsunami de 2011 au Japon va entrainer l'entreprise Berger-Lafitte dans une importante tourmente financière car elle exporte essentiellement vers ce pays.
Bertrand accumule les désagréments car son ex-femme devient la maîtresse de l'investisseur principal de la société, tous deux fomentent le projet de le déchoir de son rang de directeur général. Sa fille Olivia tombe enceinte de l'un de ses ouvriers, syndicaliste, et les ouvriers menacent de se mettre en grève. Bertrand est mal à l'aise avec sa fille "être le père d'une fille lui avait toujours semble être un miracle en même temps qu'un défi" et nostalgique de l'enfance d'Olivia qui est devenue une jeune femme frivole.
Bertrand réagit avec un calme tout à fait déroutant alors que sa vie part en lambeaux.
Il s'occupe d'un faon blessé une nuit par son chauffeur Eddy, pendant les réunions de travail il s'évade dans la contemplation des estampes japonaises accrochées au mur...
Il trouve le réconfort auprès du faon qu'il prénomme Bambi, il est beaucoup question d'animaux dans ce roman, on va croiser une corneille coincée dans le conduit de cheminée, une chatte et sa portée, le chien de son ex-femme qui disparait et même le Roi lion...
J'ai trouvé ce roman au départ très déroutant, je ne comprenais vraiment pas où l'auteure voulait en venir... des personnages caricaturaux, un récit assez saugrenu parsemé de rêves et de cauchemars... un étrange chauffeur Eddy, véritable colosse, tatoué, affublé de grosses bagues et consommateur de cannabis et qui fait preuve d'une rare impertinence, un personnage dont Anne Percin réalise un portrait très réussi.
J'y ai vu une satire sociale, une sorte de fable qui oppose le monde animal et le monde de l'entreprise. Même si ce récit est plein d'humour, que son ton décalé et léger cache des réflexions plus profondes sur notre monde contemporain qu'il n'y parait, je ne pense pas que ce roman soit le meilleur pour découvrir cette auteure.
L'écriture est fluide, certaines situations sont assez cocasses, le permanent détachement de Bertrand par rapport aux différentes situations dans lesquelles il se retrouve est surprenant. Un livre original qui cependant ne m'a pas convaincue et ne me laissera pas beaucoup de traces.
Mars 2011. Alors que le Japon s’enfonce dans le chaos nucléaire, l’héritier d’une prestigieuse propriété de cognac vit son propre tsunami. Dégringolade financière, fille enceinte d’un ouvrier syndicaliste, grève, etc. Il résiste à sa façon, molle et naïve, ne trouvant du réconfort qu’auprès de son chauffeur, un fumeur de joints, ainsi que d’un chevreuil, comme si, face à la sauvagerie globalisée, seule la chaleur d’un animal, ou les fragrances d’un vieil alcool, lui apportaient réconfort.
On entre très facilement dans cette histoire à la fois familiale et professionnelle. Malheureusement, on reste suspendu, en attente. Pourtant, l’écriture est fluide et le style est assez direct, mais Anne Percin a fait de ses personnages principaux des êtres mous, faibles, trop souvent dans l’expectative. Elle les fait de plus évoluer dans une histoire qui se traine un peu trop. Malgré les événements qui se succèdent et certains retournements surprenants, on s’impatiente parfois et on attend un peu trop que les choses se passent.
On aimerait à la fois secouer l’auteure et les personnages de cette comédie sociale qui plonge peu à peu dans le conte fantaisiste à message fort. Ce qui sauve cet ouvrage somme toute agréable et rapide à lire, c’est l’humour teinté d’ironie que manie bien Anne Percin.
Sous la vague, une fable décalée qui manque toutefois de dynamisme.
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