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Sonate, que me veux-tu ? - pour penser une histoire du signe

Couverture du livre « Sonate, que me veux-tu ? - pour penser une histoire du signe » de Violaine Anger aux éditions Ens Lyon
  • Date de parution :
  • Editeur : Ens Lyon
  • EAN : 9782847888317
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Avec les oeuvres symphoniques de Mozart, Haydn, Beethoven, et plus largement, avec l'apparition de la musique instrumentale autonome, c'est la manière de concevoir la signification qui est bouleversée à la fin du XVIIIe siècle: il devient clair que les mots articulés du langage verbal n'ont pas... Voir plus

Avec les oeuvres symphoniques de Mozart, Haydn, Beethoven, et plus largement, avec l'apparition de la musique instrumentale autonome, c'est la manière de concevoir la signification qui est bouleversée à la fin du XVIIIe siècle: il devient clair que les mots articulés du langage verbal n'ont pas le monopole de la pensée. De très nombreux débats ont alors éclos, pour tenter de penser ce nouveau rapport au sens. Il fallait aussi élaborer un discours qui rende compte des oeuvres musicales et de leur force.

Plutôt que de reprendre la question a priori et de manière non-historique, cet ouvrage propose de suivre les débats de l'époque et leurs enjeux: se dessinent alors des sensibilités différentes, selon les époques (entre le début du XIXe siècle et sa fin) et les lieux (France, Angleterre, Allemagne). On s'aperçoit bien vite que la réflexion sur la façon dont on signifie sans les mots précède les évolutions de la poésie et de la peinture au XIXe siècle; enfin, l'idée d'autonomie de l'oeuvre accompagne la pensée politique. Bref, c'est aussi le moment de construire des conceptions de l'être humain fort différentes les unes des autres.

Les mots de « poésie », de « pureté », de « dynamisme », de « sensation », de « forme », reçoivent des acceptions aussi différentes que celles de timbre, de bruit, d'harmonie, de justesse. Une histoire des théories du signe est donc aussi, en creux, une histoire des théories du langage. En fait, c'est l'idée même de ce qu'est une interprétation qui reçoit ainsi des sens bien différents. À l'orée du XXe siècle, les oeuvres de Freud ou de Saussure découlent de ces débats autant que celles de Stravinsky ou de Schoenberg, de Mallarmé ou de Van Gogh.

Suivre ces familles de pensée et les conceptions du sujet humain qui sont construites, c'est aussi situer les différents styles musicaux qui éclosent alors. La conscience de leurs enjeux épistémologiques enrichit l'expérience d'écoute; elle assoit la liberté de chaque auditeur, ouvrant un champ plus large à l'appréciation des oeuvres dans leur singularité.

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