"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Chaque soir, en accrochant son manteau, le commissaire Maigret s'amuse à deviner ce que sa femme lui a mijoté : boeuf miroton, blanquette de veau, fricandeau à l'oseille, tarte aux mirabelles... Dans toutes ses enquêtes, on retrouve cette cuisine de famille ou de bistrot, simple et savoureuse. Fin gourmet, Simenon mitonne pour son personnage ses plats de prédilection. Et il est fort rare qu'il fasse sauter un repas au commissaire : si un interrogatoire traîne en longueur, Maigret se résigne à commander des sandwiches et de la bière à la brasserie Dauphine en attendant que le suspect «passe à table» : «Vous voyez ce bureau, n'est-ce pas ? Dites-vous que vous n'en sortirez que quand vous aurez mangé le morceau.» Les aveux obtenus, il se hâte de rejoindre son foyer, où l'attend Mme Maigret. Ami de Simenon, Courtine rappelle que cette dernière incarnait «l'idéal amoureux» du romancier. Les plats qu'elle prépare ont à la fois le goût du terroir, de la fidélité conjugale et celui, inoubliable, de l'enfance.
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