C'est l'histoire de la fragilité implacable des liens et de l'orgueil des hommes qui se veulent frères face à l'autre Histoire, la grande, qui impose ses guerres toujours légitimes, toujours exigeantes, toujours triomphantes. C'est l'histoire de deux destins que la vie n'hésite pas à surprendre tout en leur offrant des instants d'infinie satisfaction.
Nabil et Guillaume auraient pu traverser la vie, chacun selon son destin, parallèle, joyeux et privilégié. Leur engagement dans le siècle était sincère, l'un comme l'autre voulaient servir leur pays. De la fraternité bafouée à la fraternité impuissante, ils regarderont l'Histoire leur dérober jusqu'à l'ultime miette du sens du mot frère tandis que le décor d'un féminin intime et pourtant lointain laisse deviner une quête non achevée. Reste l'objet qui console les hommes de leurs défaites : ici, un porte-hélicoptères dont la fin est vécue comme la mort de soi, ou une Mercedes et la musique de son moteur qui se révèlent être comme une délicate victoire sur les bombes.
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