"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Imaginez un monde où, non contents d'édicter les règles, les hommes les auraient ! Un monde où Dieu aurait décidé de partager la douleur pour laver le péché universel : aux femmes celles de l'enfantement, et aux hommes les menstrues. Alors, la face du monde en aurait-elle été changée ? Les rapports homme-femme inversés ? Hem... Comment vous dire... ? Les hommes seront toujours les hommes. Saigner serait vraisemblablement un motif de fierté, voire un marqueur de virilité... Après tout, célébrer les effusions de sang, ça les connaît !
"Si les hommes avaient leurs règles" propose une déconstruction étonnante et amusante des interdits liés au cycle menstruel, en revisitant dans la joie et la bonne humeur quelques grands moments de l'histoire du monde.
Le titre accrocheur annonçait une BD avec de la réflexion et de l'humour.
Malheureusement rien de cela n'était là. Les différentes approches sont fades et pas trop pertinentes. Une déception alors que le sujet aurait pû être beaucoup mieux tourné.
« Cachez ce sang que je ne saurais voir », si les règles restent un tabou alors que plus de la moitié de la population humaine y est exposée dans sa vie, c’est sans doute parce qu’elles concernent avant tout les femmes. Mais imaginez un monde, où les règles deviennent un attribut de la virilité, terminé la discrétion, on expose fièrement ses menstrues.
Tout y passe, reformulation des interdits religieux, budget alloué aux congés menstruels et aux protections, et évidemment fanfaronnade au PMU du coin pour prouver que l’on a les plus gros saignements et que l’on est un homme, un vrai !
On revisite les grands moments de l’Histoire, les relations sociales, et on rencontre même les héros de la pop culture sous ce nouveau prisme. Toutes les petites scènes ne se valent pas, mais il m’est arrivé de rire franchement, et l’ensemble est très sympa.
Un sujet original qui nous pousse avec humour à nous questionner sur la domination entre les sexes.
En partant de ce postulat dont on devine bien le résultat, les deux auteurs de cet hilarant album ne se contentent pas de phosphorer autour de cette supposition mais de brosser en creux comment les hommes depuis la nuit des temps ont cantonné les femmes dans le rôle de figurantes utiles pour les soins domestiques et leur satisfaction sexuelle.
La première couche, au premier degré de lecture, si les hommes avaient eu des règles, ils les auraient transformées en signe de pouvoir et de puissance, ce que démontrent avec un humour dévastateur tous les gags égrenés au fil de la centaine de pages ( en admettant toutefois que les femmes n'en ont pas été capables ...mais dans un réel où l'on est écrasé... pas eu l'occasion). Cette affirmation tellement évidente cache un deuxième degré qui renvoie à une lecture, du coup beaucoup plus féministe ( et donc réjouissante,... j'assume), où tous les ressorts de pouvoir sont dézingués avec une jouissance bienvenue, des religions au pouvoir politique en passant par l'entreprise ou les arts.
Autant dire que si vous considérez que les femmes sont quantités négligeables et que votre virilité se cantonne à la longueur de votre sexe quand il arrive à bander, cet album n'est pas pour vous ( d'ailleurs vous n'aurez même pas envie de l'ouvrir considérant les règles pour une affaire de bonne femme et évacuant cette idée débile d'un geste prétendument viril). Les autres, sont qui ont de l'humour, qui croient aussi à un monde plus apaisé entre hommes et femmes, vous êtes chanceux, vous allez rire aux éclats intelligemment. Avouez que c'est aubaine à ne pas laisser passer !
Imaginez un monde où, non contents d'édicter les règles, les hommes les auraient !
Un monde autre où le Tout puissant aurait décidé de partager la douleur pour laver le péché universel : aux femmes celles de l'enfantement, et aux hommes les menstruations.
Cela aurait-il changé la face de notre monde ? Alors, aurait-on inversés les rapports homme-femme inversés ?
Je pense que si tel avait été le cas (le rêve de toutes les femmes d'être libérées de ce fléau douloureux tous les mois), les hommes seraient restés égaux à eux-mêmes.
Ils y verraient un motif de fierté, voire un marqueur de virilité, de suprématie supplémentaire... Après tout, célébrer les effusions de sang, ça les connaît ! Le rouge pour eux, c'est le prix de la victoire, du sacrifice !
A travers différentes scénettes, à des époques et lieux divers, Cécile et Éric nous invitent, sous des traits humoristiques, à réfléchir sur la domination d'un sexe sur l'autre et ses inégalités. Dans notre société, les règles sont souvent vues comme un tabou, une honte. Or c'est absolument naturel et légitime.
L'union d'un homme et d'une femme pour cette BD permet de garder l'équilibre des sexes et des visions.
Une revisite avec humour et panache de notre Histoire au travers d'une modification des règles du jeu..
Et si les hommes avaient leurs règles ?
En partant de l'essai "If Men Could Menstruate" (1978) de Gloria Steinem, les auteurs ont décidé de nous faire rire avec la prise illégale de position dominante des hommes.
Si les hommes avaient leurs règles, il faudrait qu'elle soient abondantes, débordantes, une rivière, que dis-je un torrent, pour montrer à tous qu'ils ont les plus grosses....
Si les hommes avaient leurs règles, le gouvernement prévoirait un budget à part entière pour cela, en en faisant une cause aussi importante que l'éducation.
Si les hommes avaient leurs règles, imaginez un peu la "Cène" .. "Ceci est mon sang" ...
Et qu'en serait-il de Dark-Vador, perdrait-il sa force au moment de la ménopause ?
Alors oui, je ne m'attendais pas à rire autant avec cette lecture, qui en dit pourtant beaucoup sur la masculinité et sur le désir de l'homme à vouloir absolument montrer sa supériorité. Humour, satire, et disons le clairement un bon fond de vérité, cette BD nous montre comment le monde serait si les hommes avaient leurs règles. Le principe est assez simple. Une scène, qu'elle soit historique, religieuse, politique, culturelle ou tout simplement de la vie courante, interprétée mais avec la "PUISSANCE DE L'HOMME QUI SAIGNE"
Ce livre ne peut que faire rire, mais c'est aussi clairement une bonne critique du patriarcat, de l'homme et de son besoin de domination. Bref à lire pour rire et réfléchir.
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