"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Vous étiez là pour mes vingt ans, accompagnez-moi pour mon passage à la cinquantaine. Nous ferons la fête le 5 mai 2012 à partir de 20 heures, et le lendemain, mes amis, nous GAGNERONS la présidentielle. Jipé » 5 mai 2012. Demain aura lieu le second tour de l'élection présidentielle mais ce soir, dans la fébrilité de cette attente, Jipé fête ses cinquante ans. Pour l'occasion, il a invité les amis de ses vingt ans, ceux avec qui il fêta aussi la victoire de François Mitterrand le 10 mai 1981. Parmi les hôtes excités par l'enjeu électoral, Pierre et Jeanne. Ils ne se sont pas vus depuis trente ans mais n'ont rien oublié de l'amour qui les avait fait trembler alors. Pierre a été photographe de guerre, il a arpenté la planète comme on erre, pour fuir une famille en morceaux et le souvenir entêtant de Jeanne. Jeanne, la voilà, prisonnière de ses choix de jeunesse et d'un mariage à qui elle a abandonné ses rêves de jeune fille engagée. Tous deux à vingt ans pensaient enchanter le monde. Ils ont cinquante ans déjà et les désillusions parsèment leurs chemins. Lorsque l'aube se lèvera sur une journée où le cours de l'histoire peut changer, auront-ils réussi à renouer avec l'espoir et le romantisme de leur jeunesse ? Ou sont-ils condamnés, à l'image de leur génération, à n'être que les orphelins honteux de ce que les cyniques appellent leurs « bons sentiments » ?
Second tour est un roman politique et un roman d'amour, à moins que ce ne soit l'inverse.
Paris,les anciens d'une grande école se revoient pour le cinquantième anniversaire de l'un des leurs et ce à la veille de l'élection présidentielle(celle ci).Occasion pour Pierre et Jeanne,qui ne se sont pas revus depuis 30 ans de retomber dans les bras l'un de l'autre,c'est le fil rouge du roman.Que sont devenues les belles certitudes de leurs années militantes ?maintenant ils font tous partie de "l'etablishment" et c'est l'arrivée dans leur fête d'un des leurs devenu ministre fêlon (Besson)qui après une scène violente leur permettra de retrouver leur bonne conscience parfois égarée...
J'ai envie de vous parler encore un peu de ce roman car à l'opposé de ce que j'ai lu d'autres commentaires (pour ceux qui ont un avis mitigé à l'égard de ce roman), je suis convaincue qu'Isabelle Monin n'a pas versé dans la facilité bien au contraire ...
C'est un art de savoir raconter les rendez-vous manqués, les destins avortés ou le désir ne parvient pas à s'extérioriser, à s'incarner !Par cet aspect, elle est très très proche de Delphine de Vigan dans "Les heures souterraines" avec le côté évidemment dramatique en moins.
Cependant, c'est une vrai prouesse de décrire ce qui est, aurait pu être à différents moments de la croisée de vies et qui ne fut pas pas pour un rien, un timing légèrement défaillant ou disfonctionnant...
Les romans regorgeant de ces moments congruents où le hasard à bien voulu mettre sa patte sont lègion, mais ceux où il est s'est abstenu, sont si rares et du coup en deviennent si précieux.
"Second tour ou les bons sentiments" sonne tellement vrai et, du coup, me touche et résonne encore au fond de moi, même passées plusieurs semaines après l'avoir achevé.
Son 1er livre était déjà très bien construit, le second sur une histoire complètement différente l’est aussi.
Je n’ai pas boudé mon plaisir et je ne suis pas une habituée de la série Harlequin, mais un livre bien construit, rythmé et qui nous fait revivre ces trente dernières années et ce que nous en avons fait, et bien ça me va.
Je ne me suis pas attachée seulement aux deux protagonistes principaux, car si le portrait de Pierre pourrait paraître trop complaisant, celui de Jeanne peut également sembler un rien mièvre, car comment peut-on mettre 30 ans à se rendre compte que l’on s’est fait « manipulée », par la société, par les hommes ? En revanche, tous les autres reliés à ces deux là m’ont paru très justes.
L’écriture est fluide, originale, les phrases courtes la plupart du temps conviennent bien au tempo de cette nuit, qui ne nous révèle évidemment pas le résultat de l’élection du 6 mai 2012, mais c’est une autre histoire.
Si le personnage féminin, Jeanne est assez bien vu et bien cerné, Isabelle Monnin a plus de mal à faire exister son personnage masculin. Je n'ai pas beaucoup cru au baroudeur romantique, éperdu d'amour à cause d'un baiser échangé sur le bord de la Seine, trop taillé pour lectrice de Nous Deux.
Le côté politique, avec le récit des luttes diverses de ces trois dernières décennies, est agréable à lire mais pas original.
Pour conclure, je dirai que ce roman, au style délié, se lit sans difficulté mais sans grand intérêt non plus, à moins d'être un vrai bobo parisien ou une femme qui refuse de lire un roman Harlequin dans le métro.
5 mai 2012. Demain aura lieu le second tour de l'élection présidentielle et tout peut changer. Mais ce soir, dans la fébrilité de cette attente, Jipé fête ses cinquante ans. Parmi ses invités, Pierre et Jeanne. Ils ne se sont pas vus depuis trente ans et se souviennent.
Roman qui va mêler politique et amour, en ouvrant des portes sur l'espoir d'un changement, d'une autre vie, d'un autre soi-même que l'on pourrait être avec un peu plus d'audace ou de courage.
2ème roman d'Isabelle MONNIN, bien écrit, agréable à lire et dans lequel chacun peut se retrouver.
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