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Louis Henri Murger, né le 27 mars 1822 à Paris, mort le 29 janvier 1861 à Paris, est un écrivain français. Son importance dans la littérature a été longtemps célébrée avant de le voir tomber dans l'oubli. Scènes de la vie de bohème est une oeuvre littéraire publiée en 1851 qui a donné lieu à de nombreuses adaptations au théâtre, à l'opéra et au cinéma et constitue un document majeur concernant la vie de bohème à Paris au XIXe siècle. Murger définit la bohème comme constituée par des artistes, essentiellement pauvres, dont les antécédents se trouvent jusque dans l´Antiquité grecque et dont l´histoire comprend les noms les plus illustres. Ce sont des artistes vagabonds (en ce sens des bohémiens). Murger exclut les filous et les assassins de la bohème. Est bohème « tout homme qui entre dans les arts sans autre moyen d´existence que l´art lui-même ». La bohème est un état social transitoire qui peut déboucher aussi bien sur la reconnaissance (« l´Académie ») que sur la maladie (« l´Hôtel-Dieu ») ou la mort (« la Morgue »). La bohème n´est possible, pour Murger, qu´à Paris (elle n´est pas possible en province). Bien que les Scènes de la vie de bohème soient communément considérées comme un roman, elles n'en suivent pas la forme. Elles sont une suite d'histoires publiées sous forme de feuilleton. Le cadre en est le Quartier latin de Paris dans les années 1840. La plupart des scènes furent publiées de façon indépendante par Henri Murger dans la revue littéraire Le Corsaire. Leur forme est en partie autobiographique. Elles mettent en scène des individus ayant réellement existé et qui pouvaient être familiers des lecteurs de cette revue. La première des histoires fut publiée en mars 1845 sous la signature de « Henri Mu..ez ». La seconde histoire suivit l'année suivante au mois de mai 1846 sous la signature de « Henry Murger ». La troisième histoire fut publiée en juillet avec le sous-titre Scènes de la bohème. Le sous-titre fut utilisé pour dix-huit histoires supplémentaires qui continuèrent de paraître de façon plus ou moins régulières jusqu'en 1849 (avec une période de latence en 1848 à cause de la Révolution à Paris). Extrait : « Vous avez eu l'obligeance de vous inquiéter de moi et de la façon dont je menais l'existence depuis que vous m'aviez quitté. Je suis resté le même, mon ami ; ce qu'on appelle un excentrique, je crois. Mes goûts et mes habitudes n'ont aucunement varié : je dors le jour et je veille la nuit. À force de volonté et de persévérance, je suis parvenu à arrêter complétement le mouvement intellectuel de mon être, et je me trouve on ne peut mieux de cette inertie qui me permet d'entendre un sot parler trois heures, sans avoir comme autrefois le méchant désir de le jeter par la fenêtre. J'assiste avec indifférence au spectacle de la vie, qui a ses quarts d'heure d'agrément. J'ai été, il y a quelques jours, forcé de recourir à ma plume pour conserver mon cheval, attendu qu'une dépêche télégraphique, arrivée je ne sais d'où, avait ruiné mon banquier, qui m'avait fait collaborer à ses spéculations. Mais heureusement, le lendemain de ce désastre, un parent à moi mourut dans un duel sans témoins, avec un pâté de faisan ; et comme, peu soigneux de son caractère, il avait oublié de me déshériter, la loi naturelle m'a forcé à recueillir son bien, qui égalait au moins la perte que m'avait causée la pantomime du télégraphe. Vous avez dû, au reste, rencontrer cet excellent homme, qui avait pour maxime que la vie est un festin.
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