"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Je pense souvent à ce qu'il restera, à ce qu'Erwan gardera de moi, de son enfance, j'aimerais saisir, révéler ses sensations sur la pellicule photographique, graver nos instants, craignant que l'amour ne disparaisse avec les souvenirs, graver l'odeur du jasmin quand nous nous approchons de notre maison, odeur de la stabilité du lieu intérieur malgré les désordres de mon coeur, contre la violence extérieure, réelle ou imaginaire, de la mer, des hommes. » À travers la voix incandescente de Madame Akli, Nina Bouraoui nous offre un roman brûlant, sensuel et poétique qui réunit toutes ses obsessions littéraires : l'enfance qui s'achève, l'amour qui s'égare, le désir qui fait perdre la raison.
Sélection Prix Fémina 2021 Sélection Prix Fémina des Lycéens 2021 « C'est un roman chaud, charnel. » France Inter « Une des voix les plus fascinantes de son oeuvre. » Lire, magazine littéraire « Coup de coeur » Marie Claire « Puissant et magnifique » Le Parisien « Le dix-huitième roman de Nina Bouraoui est l'un de ses plus fascinants. » Causette « Une merveille de sensualité. » Femme Actuelle « De livre en livre, la petite musique de Nina Bouraoui est irrésistible, sans la moindre fausse note. » Version Femina « La beauté de cet ouvrage inquiétant tient dans le contraste entre l'exaltation de la nature, la lumière idyllique des lieux et l'obscure prison mentale de l'héroïne. » L'Obs « Elle sublime roman après roman une nostalgie née de l'enfance, jusqu'à ce dix-huitième opus, en état de grâce. » Le Journal du Dimanche
Dans les romans de Nina Bouraoui que j’ai eu la chance de lire, j’ai particulièrement apprécié sa sensibilité et son humanité. Elle a cette capacité rare de comprendre les émotions et surtout de les retransmettre avec bienveillance et justesse. Elle m’a aussi marqué les esprits avec sa plume élégante et poétique, en adéquation avec la dramaturgie de ses sujets.
Le début de ce nouvel opus est prometteur et aborde les thèmes récurrents de l’autrice. On retrouve toute sa finesse et son style raffiné. Mais cette virtuosité devient presque un handicap pour ce texte. En s’appliquant sur la forme, elle en oublie de développer son fonds. Je vous cite une ligne, une page au hasard et vous allez être bluffé par la beauté de la langue. Nina Bouraoui est une grande écrivaine qui manie les mots avec dextérité. Seulement, pour ma part, dans le cas présent, j’ai eu la sensation qu’elle empilait ses belles tournures, au détriment de son histoire.
L’enchainement des évènements semble faire du surplace et les jours semblent se répéter. Les sentiments et les sensations de son héroïne se retrouvent enfoui sous ces scènes qui tournent en boucle. Ce livre pourtant assez court m’a paru très long et j’avais hâte d’en voir la fin. La « Satisfaction » n’a donc pas été au rendez-vous. Mais comme je suis un grand admirateur de Nina Bouraoui, je ne lui en tiendrai pas rigueur. La magie n’a tout simplement pas opéré cette fois-ci et j’en suis le premier peiné. Sa manière d’écrire vaut toujours le détour et peut-être que sur vous, le charme de ce roman sensoriel agira. En ce qui me concerne, je range ce livre sur le bas-côté et attends le prochain avec une certaine impatience pour que l’autrice et moi, nous puissions nous retrouver, comme avant !
https://leslivresdek79.wordpress.com/2021/11/04/704-nina-bouraoui-satisfaction/
ce livre est pour moi une perfection. Féministe, beau, sensible et tragique. Il se lit bien et laisse dans la tête du lecteur de belles images. J'ai apprécié l'écriture délicate mais ce n'est pas une nouveauté pour moi, Nina Bouraoui a vraiment le sens de la belle phrase, à lire et relire, comme un bonbon que l'on suce avec bonheur et qui fond doucement. Un beau roman qui permet de découvrir Alger en 1970 dans un contexte original. Je lui souhaite un beau succès.
Nina Bouraoui sait de romans en romans surprendre et se réinventer. Car, ce roman a de quoi étonner ! Nina Bouraoui choisit la forme du journal, sept petits carnets trimballés partout. Y sont confiés les ressentis secrets d’une femme exilée dans l’Algérie des années 60/70, enfermée dans son quotidien, qui sombre irrémédiablement, si ce n’est dans la folie, c’est dans une neurasthénie importante.
Par petites touches, un vécu de solitude se révèle où l’amour pour son fils, Erwann, va combler, certainement trop, un vide émotionnel et une vie où rien n’arrive. A tel point que le vin vient réchauffer quelque peu et, elle le sait, de façon illusoire, ses journées. Seul réconfort, son jardin qu’elle cultive ardemment comme une branche auquel elle se raccroche pour ne pas sombrer. Il y a aussi la mer et le soleil, mais l’inquiétude rode, la peur envahit le quotidien car les années sombres de ce magnifique pays s’annoncent. Alors la narratrice prend des photos pour saisir les instants remarquables de sa vie.
Que peut-elle faire d’autres ? Quitter Brahim, son mari algérien propriétaire d’une usine de papier, mais pour aller où ? Aucun désir pour ce qu’il est, son corps ou alors juste en s’inventant des fantasmes… Elle arrive même avoir honte de lui.
Les jours s’égrènent inexorablement. Jusqu’au moment où le désir, l’envie d’un autre corps, d’une autre chaleur vienne embraser le feu qu’elle avait tenté d’éteindre en elle.
La suite ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2021/09/17/nina-bouraoui/
C’est avec un immense plaisir que je découvre le nouveau roman de Nina Bouraoui » Satisfaction « publié le 18 août dernier aux éditions JC Lattès.
Fin des années 1970 – Alger
p. 10 : » Je suis arrivée en Algérie en 1962, après l’Indépendance, pour suivre Brahim que je venais d’épouser. L’Algérie est devenue mon pays. Il sera un jour mon tombeau ; à trente-huit ans, il est déjà celui de ma jeunesse. «
Toute la vie de Michèle Akli tourne autour de son fils Erwan, âgé de dix ans. Un amour inconditionnel et exclusif, au détriment de son couple.
p. 99 : » Erwan a tous les droits, Brahim n’en a plus aucun. «
Ce mariage mixte avec Brahim prive Michèle de toute vie sociale et d’épanouissement.
p. 73 : » Le poids de la terre algérienne sur les épaules des femmes françaises, tunnel sans issue dans lequel nous sommes, courant, nous débattant. «
L’écriture devient alors exutoire. Le carnet unique confident.
p. 21 : » N’ai-je pas toujours été hantée par cette mélancolie que nul pays, nul voyage, nulle évasion ne saurait guérir, soigner ? Cette mélancolie m’aura conduite vers l’Algérie où le passé côtoie le présent, je pense aux vestiges romains qui la parsèment, aux ruines qui scellent le destin des hommes. La terre les attend, les reprendra. «
Quand son fils se lie d’amitié avec Bruce, garçon manqué qui se joue des genres et de l’ambiguïté, Michèle devient mère louve.
p. 157 : » La maternité est un mariage. Les hommes n’y sont pas conviés. «
La force de Bruce face à la fragilité d’Erwan tour à tour s’affrontant puis s’attirant, sous le regard impuissant de Michèle.
La mélancolie devient le théâtre des fantasmes et de la sensualité lorsqu’elle rencontre Catherine, la mère de Bruce.
p. 152 : » Je me fais l’effet d’une tueuse en série, pourtant je suis entrée dans la gueule du loup. «
Cet exil, la narratrice le vit comme l’abandon de ses espérances et la Méditerranée le territoire de toutes les folies.
Dans une Algérie instable et insécuritaire, une femme se noie dans la solitude et l’ennui où l’imagination se confond avec la réalité.
La nature et la mer Méditerranée prennent une place grandissante dans les romans de Nina Bouraoui pour le plus grand plaisir des lecteurs.
Exceptionnellement, j’ai ressenti la nécessité de lire ce roman dans un silence quasi monacal tant l’écriture de Nina Bouraoui stimule par ses mots, dans une explosion sensorielle inédite.
Rares sont les auteurs qui maîtrisent et manient avec autant d’efficacité l’art de la métaphore.
Nina Bouraoui choisit ses mots avec une attention telle que les mots s’enchaînent et dansent pour former une sensuelle chorégraphie poétique.
https://missbook85.wordpress.com/2021/09/02/satisfaction/
Michèle, Française est mariée à Brahim, Algérien, patron d’une usine de papier et ils ont un fils Erwan d’une dizaine d’années. Ils vivent à Alger et Michèle, femme au foyer broie du noir, s’ennuie, entourant son fils d’un amour filial étouffant qui laisse peu de place à Brahim. De très belles pages évoquent cette solitude qui s’installe progressivement et la rend quasiment dépressive. Le contexte anxiogène de cette période d’incertitude politique et de terrorisme accroît la peur des habitants. L’amitié de Bruce et Erwan inquiète Michèle par le risque qu’elle comporte de sa perte d’influence sur lui, mais lui permet de rencontrer Catherine, mère de Bruce pour laquelle, elle éprouve une certaine attirance. La grande sensibilité de l’écriture de l’auteure rend bien compte de l’évolution des sentiments, des différents personnages, du délitement de la relation de Michèle et son mari, des situations érotiques ambiguës qui s’installent puis disparaissent et d’une fin de la narration à imaginer par le lecteur.
Michèle vit à Alger avec son mari, Brahim, dont elle se sent de moins en moins éprise, et leur fils Erwan.
A l’agitation algérienne de la fin des années 70 se superpose la rencontre avec Catherine et sa fille Bruce, la meilleure amie d’Erwan.
Fascinée par la sensuelle Catherine autant qu’elle est révulsée par Bruce, Michèle laisse une place de plus en plus importante dans son esprit à cette relation.
Un roman à l’écriture envoutante qui dépeint une féminité et une maternité brûlantes et nous transporte dans une Algérie et l’âme de Michèle, toutes deux au bord de grands bouleversements.
A lire au jardin, dans les effluves du jasmin.
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