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Rouge pute

Couverture du livre « Rouge pute » de Perrine Le Querrec aux éditions La Contre Allee
Résumé:

La poésie apparaît certainement comme le langage le plus adapté pour rendre compte d' expériences de l' ordre de l' indicible. Loin des discours médicaux, psychologiques ou sociologiques qui chercheraient à expliquer ou comprendre, Perrine Le Querrec nous entraîne dans l' intimité de ces femmes.... Voir plus

La poésie apparaît certainement comme le langage le plus adapté pour rendre compte d' expériences de l' ordre de l' indicible. Loin des discours médicaux, psychologiques ou sociologiques qui chercheraient à expliquer ou comprendre, Perrine Le Querrec nous entraîne dans l' intimité de ces femmes. Le lecteur est amené à vivre une expérience brutale, au plus proche, s' il est possible de l' être, des sensations et des émotions de celles qui subissent ces violences.

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Articles (1)

Avis (3)

  • Le 25 novembre 2020 avait lieu La journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes.
    Cette occasion me permet d'évoquer deux ouvrages lus ces derniers mois, que je trouve vraiment forts mais que je n'ai pas encore réussi à mettre en mots pour en parler plus...
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    Le 25 novembre 2020 avait lieu La journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes.
    Cette occasion me permet d'évoquer deux ouvrages lus ces derniers mois, que je trouve vraiment forts mais que je n'ai pas encore réussi à mettre en mots pour en parler plus longuement.

    Il s'agit de Rouge Pute de Perrine Le Querrec aux éditions de la Contre Allée et Quarante cerfs-volants de Salpy Baghdassarian traduit par Souad Labbize aux éditions des Lisières.
    Deux recueils poétique âpre et combatif qui suggèrent tout en finesse les brisures faites aux femmes dans des mondes dominés par les hommes. Ce sont en outre de très beaux objets.

    Évidemment ce sujet mérite attention toute l'année mais il était approprié de s'y attarder plus longuement encore ce jour. Il y aurait bien d’autres ouvrages mais ces deux-là sont sortis cette année et ils méritent audience.

    Pour x raisons
    La violence tombe
    Pour x raisons
    Mon corps, une ombre
    Pour x raisons
    Ma vie, une tombe

    https://unmotpourtouspourunmot.blogspot.com/2020/11/rouge-pute-de-perrine-le-querrec.html

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  • Voici ma chronique sur ce texte qui raconte l’histoire de femmes battues. A mettre entre les mains de tous et toutes.

    Taper fort,
    avec des mots,
    pour elles.

    Entendre et raconter,
    se souvenir et raconter,
    raconter pour se sauver.

    Trembler,
    devant une silhouette,
    voir la porte se...
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    Voici ma chronique sur ce texte qui raconte l’histoire de femmes battues. A mettre entre les mains de tous et toutes.

    Taper fort,
    avec des mots,
    pour elles.

    Entendre et raconter,
    se souvenir et raconter,
    raconter pour se sauver.

    Trembler,
    devant une silhouette,
    voir la porte se refermer.

    D’accord pour moi,
    pas les enfants,
    pour les enfants.

    Et les voisins, le silence.
    Et la communauté, le silence.
    Et les procédures, la violence.

    Répondre,
    pourquoi elles ne sont pas parties,
    pourquoi elles sont restées.

    Rester ou fuir,
    Rester ou être tuée,
    Fuir ou être tuée.

    Raconter ces âmes
    qui se jugent,
    qui réapprennent.

    Raconter ces corps
    qui gardent en eux
    les réflexes et la peur.

    Boire un café,
    savourer une liberté,
    y laisser des traces de rouge.

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  • Poignant, fondamental, « Rouge Pute » est d’utilité publique. Un cri dans la nuit au plus sombre de l’insoutenable. Perrine Le Querrec a rassemblé l’épars, meurtrissures, échos heurtant les falaises. Femmes en annonce d’une parole rédemptrice. Femmes blessées au fronton conjugal. « Planquée dans...
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    Poignant, fondamental, « Rouge Pute » est d’utilité publique. Un cri dans la nuit au plus sombre de l’insoutenable. Perrine Le Querrec a rassemblé l’épars, meurtrissures, échos heurtant les falaises. Femmes en annonce d’une parole rédemptrice. Femmes blessées au fronton conjugal. « Planquée dans la chambre. Un instant oublier. Silence ma détresse, je saigne. » Femmes enchaînées, ressacs de violences. Les hommes en guerre, l’ennemi : les femmes. « Interdit. Interdit. Interdits. Puis systématiquement les représailles. » Elles osent la première syllabe. Perrine Le Querrec recueille les mots de ces assoiffées d’amour, d’espace et de musique, de caresses et de sérénité. « Et je vais mal répondre, et ça va recommencer. » Le choc est rude. Nous sommes le trou de la serrure. En passe de communier avec les dires de ces belles abandonnées dans l’aube d’un XXIème siècle. Dans l’intériorité de ces femmes violentées, battues, harcelées, enfants aux abois. Chaises broyées sur leurs reins souples et divins. Coup après coup, la liberté est noire, solitaire, absente. Femmes cadenassées. Osez le premier pas, puis l’autre. Ne pas faire grincer la porte du plausible départ, surtout. « Délivrez-moi de lui, délivrez-moi de moi, de ses violences, de mes silences. » Elles parlent, chapelets de souffrances. L’abîme infini, les draps ensanglantés, une contemporanéité ingérable. La réalité, plaie vive. Pudiques, altières, battantes, le courage est l’échappée en pleine nuit. Chevauchée à l’aveugle, genoux écorchés, saut dans la flaque. « La peur, la fuite, le combat. » Dire les faits, poèmes claquant au vent des affres. Poèmes tempêtes, larmes, prison, l’estime en berne. Poèmes délivrances, dentelles, espérances. « Heureusement je me réveille accrochée à mon Non. » Poèmes brisés, une claque après l’autre, la mort au garde à vous. Redire les griffures, les alphabets d’honneur sur les maux. Les faims d’amour, de respect, d’équité. La loyauté a éteint la lumière. Le domicile conjugal est le radeau de Géricault. Les silences de plomb, les nuits sourdes, opaques, annonciatrices des batailles. Révoltes en devenir, « Rouge Pute » fleuve rouge. « Personne ici ne te fera de mal. Des livres sécurité. Terminer un livre, en reprendre un autre. Des livres d’amour. » Cris infinis, ricochets de souffrances. « Rouge Pute » est un outil, Le témoignage. Un livre à déposer dans tous les antres, les associations, les ministères. Qu’il soit lu à voix haute dans les lycées, les universités, les lieux de vie et de travail, dans les Palais de Justice. Déposez sur les bancs publics, dans les sacs à main, dans les trains. Plus de bourreaux, drapeau blanc. Partout où le mal gronde sournois. Ce livre est La solution, La Parole. « Même si à l’intérieur j’ai toujours peur. » Vaincre l’immonde bête à coup de rouge à lèvres. Dire l’urgence et le devoir de lecture, cette reconnaissance universelle au verbe placé en exactitude assise. Paroles, mimétisme, Rouge sang, « Rouge Pute, ils assassinent. » Célébration de la lutte achevée. « Nous autres, femmes, filles, filles, enfants, être humains, nous déposons une couronne sur ta tête. » Une référence. Publié par les majeures Editions La Contre Allée.

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