Un douloureux passage à l'âge adulte, entre sensibilité et horreur...
Ce numéro 58 de Lignes est consacré aux frontières.
Pas pour quelque géopolitique de plus, qu'il vaut mieux laisser aux géopoliticiens que la confier aux philosophes ou aux écrivains.
Aux « frontières », c'est-à-dire : au mot (en sa définition), à la chose (en son principe et en son usage), dont on a prédit la disparition, qui n'ont au contraire jamais été aussi présentes.
Pas pour les marchandises : le capital, habile, les a abolies. Mais pour les hommes, les femmes, leurs enfants, qui se portent vers elles, pour fuir (la faim, la guerre, les épurations...), qui se heurtent à elles, qu'elles ne passent pas, ou pas toutes, les empêchant de se rendre où elles seraient sauves - qui n'y survivent pas, souvent. (Il n'est plus nul besoin de tuer, il suffit de laisser périr.) Le mot « frontière » (en sa définition) dit pourtant bien la chose (en son usage), c'est-à-dire ce qui s'y passe encore et toujours, qui appartient au vocabulaire militaire : qui vient de « front », précisément du front des armées, autrement dit des places fortifiées opposées à l'ennemi, et pour que celui-ci ne pénètre pas. Partout les frontières se (re-)dressent, se renforcent, se doublent de murs, pour mieux faire front.
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