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Pour Deleuze, le cinéma, après la Seconde Guerre mondiale, a dû revenir d'entre les morts - revenir de la catastrophe, revenir de la compromission du cinéma classique avec les outils de soumission des masses. Mais revenir des morts est aussi un geste à sans cesse reprendre dans la création artistique ou conceptuelle afin de lutter contre toutes les formes de contrôle et de normalisation : mort du regard, mort de l'affect, mort du désir, mort de la révolte, mort devant la pensée-pour-le-marché.
En se plongeant dans Cinéma 2. L'image-temps ainsi que dans des films de Capra, Truffaut et Resnais et dans les séries The Leftovers et Station Eleven, cet ouvrage cherche à cartographier quelques gestes de retour d'entre les morts. Comment empêcher nos vies d'être vampirisées par la catastrophe, par le désir d'apocalypse, par les circuits de la barbarie et les clichés du cerveau-monde ? Comment faire des morts que nous traversons et qui nous hantent non des dispositifs qui nous transforment en zombies, mais des forces d'affirmation pour la vie ? Une certaine politique des affects s'ébauche dans les oeuvres qui portent ces questions, à même les récits et les images.
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