Le Prix Orange du Livre 2023 dévoile sa liste
Etienne rentre de vacances avec sa famille parfaite et son apparent bien-être. Sa vie est confortable, routinière. Il mène une vie normale, c'est l'essentiel.
Quand soudain, on annonce à la radio la mort de Jean-Jacques Goldman.
Avec cet adieu au totem et au ciment des classes moyennes, Aurélien Delsaux tire à vue sur notre époque, et il la touche en plein coeur.
Le Prix Orange du Livre 2023 dévoile sa liste
Alors qu’il rentre de ses vacances d’été avec sa femme, Blanche, et leurs deux enfants, Etienne apprend par la radio la mort de Jean-Jacques Goldman. Une déflagration pour le quadragénaire pour qui le chanteur était une véritable idole. Et l’onde de choc semble se propager à l’ensemble de la vie d’Etienne qui prend, dès son retour dans l’appartement familial de Lyon, une tournure dramatique. Au point que le fil de la communication parait irrémédiablement se rompre entre lui et sa famille et que sa vie, jusqu’à présent faite d’une routine rassurante, va peu à peu se déliter.
Chronique d’un drame annoncé, ce livre d’un peu plus de 200 pages nous conduit inexorablement vers une chute. On la pressent dans la manière qu’ont les choses de devenir incontrôlables autour d’Etienne, dans la façon dont il paraît devenir transparent aux yeux de sa femme et de ses adolescents d’enfants, et dont il perd pied petit à petit aussi bien professionnellement que personnellement.
C’est insidieux, sournois. Petit à petit, Etienne se rend compte que cela fait un moment que tout lui échappe. Il n’est même pas capable de mettre un visage sur le nom de certains de ses collègues, ses enfants et sa femme paraissent avoir une relation en dehors de lui dans laquelle ils se racontent des choses personnelles auxquelles Etienne n’a pas du tout accès. Depuis quand est-il ainsi déconnecté des autres, hors de leur monde ? Quand sont apparues les fissures dans la vie bien rangée qu’il s’est bâti, tranquille, sans aspérités, “sans drame, sans larmes” comme chantais son chanteur préféré ?
Etienne va ainsi lentement sombrer sous nos yeux. Alors que son fils se découvre une passion religieuse, que sa fille entretient une liaison avec un homme beaucoup plus âgé et que sa femme organise sa vie autour d’un chien de garde sensé la protéger d’une impression de danger qu’elle éprouve, Etienne lui, ne trouve plus de sens à rien. La vacuité de sa vie va lui apparaître et l’entraîner dans les profondeurs de noires pensées.
Dans ce récit tragi-comique Aurélien Delsaux, dresse le portrait d’un homme face à sa solitude et qui entre en introspection jusqu’au déraillement final. Un homme qui se rend aussi compte qu’il n’est indispensable à personne et que la vie qu’il a mené jusque-là n’avait probablement aucun sens. Faut-il y voir une crise de la quarantaine activée par la mort de l’idole qui nous rappelle à la fois que le temps passe et que nul n’est immortel et qu’il est urgent de profiter de ce que nous offre la vie ? Rien de tel n’est affirmé dans ce récit, mais on peut sans doute lire cela en sous-texte.
En dehors de cela, qui n’est pas une révélation incroyable en soi, et même si le texte est agréable à lire, il y a peu d’aspérités auxquelles s’accrocher pour faire de ce livre un roman mémorable. Et Etienne est un personnage auquel on reste malheureusement assez indifférent.
Une famille banale et heureuse rentre de vacances. Le père conduit, serein. Il est heureux de ce temps passé avec les siens, heureux de rentrer dans leur confort, heureux de retrouver sa routine de médecin de labo. Soudain, la nouvelle tombe à la radio : Jean-Jacques Goldman est mort…
A partir de là, tout s’effondre. Tous les repères s’effritent, la famille explose.
L’idée est belle. Le début du roman m’a embarquée mais, rapidement, je me suis ennuyée ferme.
Le narrateur, Etienne, rentre de vacances en voiture avec sa femme et ses enfants, prêt à reprendre sa vie "normale", ordinaire, son travail de médecin de laboratoire. Tout à coup, la radio annonce le décès de Jean-Jacques Goldman. Pour Etienne, qui en est un fan inconditionnel depuis des années, c'est tout un pan de son univers qui s'écroule.
A partir de là, il commence à remettre en cause tout ce qui faisait sa vie : si Jean-Jacques Goldman peut mourir, alors que son existence semblait pour lui avoir un caractère immuable, plus rien n'est certain dans sa vie, rien n'est sûr, la réalité lui est devenue hostile. L'incompréhension, l'ironie et les moqueries de son entourage devant son chagrin de fan l'amènent à remettre en cause ses relations et toute sa vie, y compris au sein de sa famille.
Un drôle de petit roman que celui d'Aurélien Delsaux, où on a d'abord l'impression qu'il ne se passe rien mais où une quantité de petits riens changent tout. Et puis on commence à se demander ce qui, dans ce qui compose notre quotidien, en garantit la solidité...
Tout est parfaitement sous contrôle lorsqu’au volant de sa voiture, le narrateur prend le chemin du retour vers Lyon après de merveilleuses vacances dans la merveilleuse maison de ses beaux-parents face à la merveilleuse baie d’Audierne. Pourquoi la personnalité préférée des français pendant de nombreuses années, à savoir Jean-Jacques Goldman, choisit-il ce moment de parfaite harmonie pour tirer sa révérence ? Et par là même semer le trouble dans l’esprit de l’homme, dont l’univers semble d’un coup s’effriter comme une image tout à coup déformée par le bris d’un miroir. Son épouse bien aimée a décider d’adopter un Rottweiler, sa fille ainée a des velléités d’autonomie et son jeune fils des lectures tendancieuses. Au travail, c’est la même ambiance décalée : l’homme ne parvient plus à faire coïncider ce qu’il observe et ce que son modèle de pensée a mis en place depuis tant d’années.
Le résultat est un récit étrange, à la frontière de la dystopie et du délire de la maladie mentale.
Portée par une écriture qui correspond parfaitement à l’univers que met en place le personnage principal, je me suis laissée emportée par le projet. Car ce biais de narration permet malgré tout un certain nombre de réflexions bien vues sur notre mode de vie.
Entièrement centré sur le ressenti du narrateur, on n’en saura pas plus sur ce qui se passe réellement, et peu importe.
Aurélien Delsaux m’ a vraiment donné envie de lire ses précédents romans.
224 pages Buchet Chastel 14 février 2023
Sélection prix orange 2023
Dans Requiem pour la classe moyenne, Aurélien Delsaux en 200 pages désosse au scalpel la vie d'une famille lambda, papa et maman et leurs deux enfants. La mort de Jean-Jacques Goldman sert de détonateur fatal pour Etienne, le père ainsi que pour la famille à l’allure bien classique et qui va vite plonger dans du dérèglement total.
Le ton est vite donné car l’ironie sert de sève tonique et aigre aux propos.
Le naufrage auquel on assiste permet de réaliser comment, au bout de ce compte existentiel, ce père banal n’a peut-être jamais rien compris à rien. Ce fade médecin en labo indécis plonge dans un vide sidéral quand tout s’écroule autour de lui : sa femme dont il s’est peu à peu éloigné adopte un chien qui prend une place délirante, l’amant de sa fille est beaucoup plus âgé que lui et son jeune fils semble en pleine crise mystique.
L’effondrement est décrit avec un humour détaché.
Belle plume, mais l’émotion rester à quai.
Lu dans le cadre du Prix Orange du Livre 2023. Merci à la Fondation Orange et aux Éditions Noir et Blanc de m’avoir permis de découvrir cet auteur.
Il suffit que Jean-Jacques Goldman décède…. et tout dévisse dans la vie d’Etienne Baron. Satire sociale du monde d’aujourd’hui, roman d anticipation complètement foutraque? Difficile à dire. En tout cas, le style et l’écriture ne sont pas toujours au rendez-vous. Du second degré pourquoi pas, mais le trait est forcé parfois ampoulé ou maladroit souvent un peu lourdingue. Des parties de discours sont en italiques pour moquer les tics de languages et formules galvaudées? Cela apporte peu au roman. Les personnages n’ont pas de densité et l’identification ne marche pas franchement. Des situations loufoques il y en a, mais elles ne font pas rire. En somme, un voyage en absurdie sur 200 pages un peu ennuyeux.
Quitte à faire, on trouve Zaï zaï zaï de Fabcaro franchement plus percutant et divertissant dans le genre!
Un récit étonnant, il part du postulat du choc chez un père de famille, tranquille, bien installé dont la vie vacille a partir du moment où il perd son idole de jeunesse: Jean Jacques Goldman. Ce deuil comme un boomerang annonce des changements vis-à-vis de sa femme, de ses enfants, de son métier. Il commence à se rendre compte que tout peut s'arrêter, être détruit comme l'immeuble en face de chez lui. Avec beaucoup de 2nd degrés, voire d'humour noir, l'auteur nous dépeint cet homme moyen dont la vie se met à dérailler, qui se rend compte qu'il ne connait pas aussi bien ses proches. La critique de la société, du monde de l'entreprise, des faux semblants est intéressante, mais par moment notamment avec le leitmotiv de la mort de Goldman, l'hommage j'ai trouvé que c'était un peu artificiel alors que la crise existentielle de cet homme était bien suffisante pour le récit. A vous de vous faire votre avis.
Requiem pour la classe moyenne est l’histoire du désenchantement d’Etienne, un homme à qui la vie souriait ; avec une épouse, deux enfants et deux bons salaires, Etienne, le narrateur, représente l’archétype d’une famille de la classe moyenne. Le grain de sable va être la disparition de Jean-Jacques Goldman dont Etienne est fan.
Surpris par l’indifférence ambiante à cet évènement, il se met à regarder le monde différemment. Il réalise qu’il a raté sa vie, même si son parcours a comblé ses parents.
Sans ami ni attache professionnelle, Etienne ne voit pas ses enfants grandir ni son épouse se raccrocher à un chien.
Aurélien Delsaux pose de de bonnes questions mais le personnage d’Etienne est tellement peu attachant que les bons débuts se perdent au fil des pages jusqu’aux frontières de la déraison.
Sans espérance, égrenant les promesses inaccomplies, Etienne se coupe des autres pour se réfugier dans un monde menaçant qui n’appartient qu’à lui.
Ce livre est-t- il un portrait désabusé de la classe moyenne et/ou de l’un de ses représentants ?
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