Un douloureux passage à l'âge adulte, entre sensibilité et horreur...
Elsa Ballanfat s'intéresse à l'existence corporelle de notre être. Elle a déjà interrogé les effets culturels et philosophiques des violences sexuelles sur les individus et les sociétés dans ses précédents ouvrages. Elle poursuit ici son exploration avec un roman poétique qui prête davantage à l'introspection, puisqu'il nous découvre avec force l'intimité de ces corps - et de ces vies - laissés béants par le traumatisme et la violence. Ce récit répare les espaces dans lesquels disparaît le soi qui ne sait plus habiter son corps meurtri. Il répare la dissociation de notre être physique et psychologique. Elsa Ballanfat rappelle à la vie ces disparus, ces détruits qui flottent dans les interstices d'un corps qui se désagrège. Cette dépossession existentielle, cette fracture que le viol a causée, Elsa se propose d'y faire passer le faisceau de ses mots. L'écriture reconquiert ici les failles, elle se réapproprie les mémoires. Elle recompose à travers les fragments d'existences féminines un espace : celui de la parole, celui de la traversée. Il s'agit de réparer ses espaces intérieurs, ce lien qui unit nos êtres et nos existences, et de s'y accrocher farouchement. Les corps ouvrent ces récits, libèrent les paroles et engagent un combat pour l'existence. Elsa accompagne et amplifie ces chants pour que résonnent dans l'espace littéraire public ces silences réparés. Il n'est pas ici question de connaître et de réfléchir, mais bien de dire, d'ouvrir ces espaces à reposséder.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
Un douloureux passage à l'âge adulte, entre sensibilité et horreur...
Blanche vient de perdre son mari, Pierre, son autre elle-même. Un jour, elle rencontre Jules, un vieil homme amoureux des fleurs...
Des idées de lecture pour ce début d'année !
Si certaines sont impressionnantes et effrayantes, d'autres sont drôles et rassurantes !