"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Cinq ans après son précédent recueil, Albane Prouvost rouvre le théâtre des opérations avec un vers percutant de Mandelstam « le poirier a tiré sur moi ». Or, pour l'auteur de meurs ressuscite, paru en 2015 chez l'éditeur parisien P.O.L., pas question de manquer la cible : elle-même, d'ailleurs, ne s'autorisera à ne frapper qu'une seule fois. Et c'est le champ du livre tout entier qui forme le poème, chaque page ouverte pouvant servir de rime nouvelle, en dehors de toute métrique autoritaire. L'amour de l'expression juste, unique, est chez cet écrivain irréductible. Constituée d'atomes flottants mais saturés d'énergie, sa langue traverse les espaces sans nécessité de rendre des comptes à la raison. Ainsi, renouant avec un fond ancien, chaque mot est une salve dont la charge, placée au bon endroit, fait exploser à tout moment, alors qu'on ne s'y attend pas, des images surprenantes, une voix d'enfance, de brusques lointains. Pas de récit ici, nulle trace de biographie ; en revanche, comme dans les contes et légendes populaires, on s'interpelle de partout dans la neige, les demandes fusent comme des éclosions d'arbres, sonores, exactes ; on court libres à la réponse et l'on discute ardemment : renard poirier.
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