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Depuis la Seconde Guerre mondiale, la nécessité est apparue d'une réflexion collective sur l'éthique des sciences.
En 1955, le manifeste Russell-Einstein donna naissance au mouvement Pugwash, dont les "Conférences sur la science et les affaires mondiales " ont voulu être "la conscience morale des scientifiques". Elles ont constitué un forum régulier, tolérant, ouvert aux savants et aux citoyens concernés, et contribué à écarter le spectre de l'apocalypse nucléaire. Elles ont bien mérité leur prix Nobel de la paix (1995).
De nos jours, l'éthique des sciences, c'est d'abord la bioéthique. Les progrès de la médecine et de la biologie offrent une capacité croissante de manipulation du vivant. Le corps peut être démembré, traité comme un matériau. Le génie génétique se révèle capable de fabriquer du vivant, quasiment à façon. Aucune barrière technique ne protège plus l'intimité du corps et la dignité de la personne humaine. Il est devenu urgent de maîtriser le savoir en édifiant des bornes juridiques ou éthiques.
D'autres préoccupations sous-tendent le mouvement éthique dans les sciences, qui concernent la déontologie du chercheur. Des cas d'inconduite pendables (fraude, plagiat) ont donné l'alarme quant à la possible détérioration des normes de la profession. Ils ont aussi attiré l'attention sur des "pratiques douteuses ".
Comme la plupart des grands pays, la France a mis en place divers comités d'éthique.
Quel doit être leur rôle aujourd'hui ? Plus concrètement, comment définir une voie moyenne et raisonnable, entre deux écueils : le danger d'en faire trop (dérive "éthiquement correcte") et le risque de n'en faire pas assez (comité alibi, décoratif) ?
Sur ce sujet important, Gérard Toulouse a écrit un livre riche de réflexion et d'anecdotes, plein d'humour, qui donne un aperçu très vivant de la recherche. Il s'appuie aussi sur des documents essentiels.
Gérard Toulouse, physicien, directeur de recherche à l'ENS-Ulm, fut parmi les premiers membres du Comité d'éthique pour les sciences (CNRS), créé en 1994. Ses thèmes de recherche ont été variés, depuis la physique de la matière condensée jusqu'aux études du cerveau et de la cognition, et ses travaux lui ont valu une notoriété internationale.
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