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Regard de l'indifférencié : correspondance 1977-2000

Couverture du livre « Regard de l'indifférencié : correspondance 1977-2000 » de Jean-Michel Reynard et Andre Du Bouchet aux éditions Le Bruit Du Temps
Résumé:

C'est en 1976 que Jean-Michel Reynard, recommandé par Jacques Dupin, rend visite pour la première fois au poète André du Bouchet, de vingt-six ans son aîné. S'ensuit, dès le printemps 1977, une conversation épistolaire intense, qui ne prend !n qu'avec la mort de du Bouchet, une vingtaine... Voir plus

C'est en 1976 que Jean-Michel Reynard, recommandé par Jacques Dupin, rend visite pour la première fois au poète André du Bouchet, de vingt-six ans son aîné. S'ensuit, dès le printemps 1977, une conversation épistolaire intense, qui ne prend !n qu'avec la mort de du Bouchet, une vingtaine d'années plus tard. C'est Reynard qui en !xe les règles : il veut con!er au poète « une ré#exion qui persiste », ré#exion qu'il mènera presque seul jusqu'à son terme, du Bouchet n'intervenant que lorsqu'il pense pouvoir apporter une précision ou développer les impressions qu'on lui prête. L'enquête exigeante de Reynard, à mi-chemin de la littérature et de la philosophie, est à la fois d'un lecteur, qui connaît sa puissance de critique, et d'un écrivain à ses débuts, qui cherche sa voix à travers une autre : tout « supplétif » de du Bouchet qu'il se sent, il se fraye néanmoins, peu à peu, un chemin vers une « langue juste ». Et cependant le plaisir que son correspondant manifeste aux échanges aura dépassé le simple fait d'être bien lu. Comme l'explique Clément Layet, Reynard vient pallier l'impossibilité d'André du Bouchet de faire retour sur ce qu'il a écrit : « Pour ce qui est d'une di$culté à revenir sur ses traces, je la ressens moi-même comme absolue. » D'où le « sérieux coup d'oxygène » quand il découvre les commentaires de Reynard : « Rien de ce qui n'aura pas été tout à fait dit ne vous échappe, et avec quelle précision vous savez localiser à un degré de conscience qu'il ne m'est jamais donné d'atteindre, ce que je ne cesse d'entrevoir de façon désordonnée ou confuse » (18 décembre 1984). À aucun moment l'un des épistoliers ne se livre à des con!dences susceptibles de remettre en cause le parti-pris esthétique d'André du Bouchet qui s'est toujours e%orcé d'e%acer dans ses livres tout repère biographique. Les rares allusions intimes auxquelles les deux amis s'abandonnent sont aussitôt transposées sur un plan impersonnel, celui des grandes questions sur le langage et les rapports mystérieux qu'un poète entretient avec la peinture.

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