"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un homme et sa femme vivaient dans l'amertume, car ils n'avaient pas d'enfants. Finalement, le couple vit son voeu accompli : ils attendaient un bébé ! Un jour où la femme se sentait très faible, elle demanda à son mari de lui cueillir des raiponces, le meilleur remède contre les malaises des femmes enceintes, dans le jardin voisin où vivait une magicienne dotée d'un grand pouvoir et que tout le monde craignait dans la vallée.
- Comment oses-tu voler mes raiponces ? Cela te coûtera cher ! Vous devrez me donner l'enfant que ta femme va mettre au monde...
Affligés, les parents donnèrent leur petite fille nommée Raiponce. Quand elle eut douze ans, la magicienne l'enferma dans une haute tour, de peur qu'elle ne parte.
Elle y passa ses journées à défaire ses tresses par la fenêtre pour laisser grimper la magicienne. Un jour un prince vit Raiponce et en resta envoûté... Dans la plupart des versions de ce conte classique des frères Grimm, la femme enceinte apparaît comme un être capricieux et égoïste qui a envie de fruits : pêches, pommes... en fonction des adaptations. Mais cet album casse cette tendance et présente la future mère comme une femme intelligente, préoccupée par sa santé, qui connaît les propriétés thérapeutiques des plantes, qui demande des raiponces pour soulager son malaise pendant la grossesse. Ainsi, face aux versions qui reprennent le mythe biblique du châtiment après le vol du fruit interdit, cette proposition revendique la connexion féminine avec la nature dans un double sens : la plante qui favorise une bonne grossesse et qui par ailleurs a des propriétés cicatrisantes, c'est pour cela que les larmes de l'héroïne guérissent la cécité du prince. L'auteur présente des personnages éloignés des stéréotypes des contes de fées. Dans cet album la propriétaire du jardin de raiponces n'est pas présentée, ni dans le texte ni dans l'illustration, comme une sorcière mais comme une magicienne dotée d'un grand pouvoir et comme une « mère surprotectrice ». Le lecteur est témoin du changement et de la croissance de Raiponce, ainsi que de sa capacité à vaincre ses peurs pour pouvoir continuer son chemin. Les illustrations sont nettes et claires, réalisées avec des crayons et des gouaches, « une technique avec laquelle je me sens très à l'aise et qui m'a aidée à travailler avec des images aux ambiances simples, vides et atmosphériques où les personnages et les situations attirent toute l'attention ».
L'action se déroule dans des scènes atemporelles pour évoquer la sensation d'universalité. Les pages de garde nous présentent la fleur bleue de la raiponce à peine présente dans les versions précédentes, comme un dernier clin d'oeil à l'amour de l'héroïne et du prince.
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