Purgatoire des innocents de Karine Giebel
Ce n’est pas le premier livre que je lis de Karine Giebel et très certainement pas le dernier, mais je peux vous assurer qu’après celui n’est pas à mettre en toutes les mains et qu’avant que je ne revienne vers Karine Giebel, je vais prendre le temps de...
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Purgatoire des innocents de Karine Giebel
Ce n’est pas le premier livre que je lis de Karine Giebel et très certainement pas le dernier, mais je peux vous assurer qu’après celui n’est pas à mettre en toutes les mains et qu’avant que je ne revienne vers Karine Giebel, je vais prendre le temps de le digérer. Tout commence le mardi 4 novembre il est 15 heures, place Vendôme à Paris un couple se présente dans une bijouterie et se fait présenter un collier en platine, incrusté d’un diamant blanc en poire de huit carats, de deux diamants jaunes de sept et cinq carats et de deux diamants roses de deux carats chacun. Le vendeur remarque cette jeune femme qui psalmodie avec élégance et distinction. « Elle a des yeux étonnants, qui le mettent mal à l’aise. Le gauche est bleu irisé d’un soupçon de vert. Le droit marron foncé. Elle n’est pas maquillée. Ce collier lui irait à merveille. Toutes les femmes ne sont pas faites pour porter trois millions d’euros autour du cou. Elle, si. » Le quadragénaire qu’il l’accompagne ne correspond pas non plus au portrait d’un milliardaire malgré son costume Armani et l’Audemars Piguet qui orne son poignet. Une vieille cicatrice barrant sa joue droite lui confère un air de truand. Un troisième client entre dans la bijouterie, un homme élégant qui est aussitôt pris en charge par l’assistante du bijoutier. Un sourire transfigure la jeune femme. « Je le veux, » dit-elle parlant de la pièce exceptionnelle présentée. Il est à toi… Tout ce qui se trouve ici est à toi, ajoute l’homme. N’est-ce-pas monsieur ? Monsieur est généreux, hasarde le bijoutier. Ou éperdument amoureux ! Ni l’un ni l’autre répond-il en écartant sa veste ou un Colt Double Eagle brille autant que le collier. 16h30 à 300 km au Sud de Paris sur une petite route Sandra vétérinaire de son métier, fonce . A son autoradio elle apprend que trois voleurs et une femme ont braqué une bijouterie et qu’à leur sortie une fusillade a éclaté avec la police dont un policier est grièvement blessé et une passante a été tuée. D’après les éléments un des braqueurs est blessé. Trois hommes, une femme. Trente millions d’euros de bijoux dans le coffre d’une Audi. Un Double Eagle, un Glock, un beretta, tout était pourtant bien rodée. Une voiture banalisée au mauvais moment, au bon endroit, trois poulets qui les chopent quand ils s’arrachent. Coups de feu ! Une passante s’écroule. Un flic s’écroule. Un plan parfait qui s’écroule ainsi que William le frère de Raphaël qui pisse le sang soutenu par Fred. Christel sur le siège passager ne bouge pas murée dans le silence. 20 h on s’arrête au prochain bled et on trouve un toubib. 20h20, l’Audi est rangée le long du trottoir. Raphaël note le numéro de l’inscription d’une plaque S. Thuillier, vétérinaire. Un peu plus tard il pénètre dans la cabine téléphonique est demande l’intervention à son cabinet de la vétérinaire, prétextant avoir buté un Labrador avec son véhicule. Boulot, boulot, Sandra s’engouffre dans son 4x4 et s’approche de la berline noire à l’invitation de Raphaël. Médusée elle découvre un homme blessé… On va chez vous. Dans le même temps nous allons suivre deux jeunes collégiennes qui lorsqu’elles sortent du collège sont épiés par un homme. Pourquoi Jessica imaginerait-elle une seule seconde qu’un homme l’épie du matin au soir ? Qu’il passe des nuits entières sous la fenêtre de sa chambre à se masturber en pensant à elle et qu’elle va devenir sa proie pour nourrir les instincts pervers d’un homme ayant oublié qu’il en était un. Plus que quelques heures à tenir est un enlèvement se concrétise celui de la jeune Jessica et de son amie Aurélie. Il est 19h55 ce jeudi 6 novembre. Le scénario dessiné par Karine Giebel se précise et au fil des pages nous allons suivre les différents itinéraires balisés par ces deux histoires. C’est alors que sous la plume acide de Karine Giebel ces trajectoires vont se réunir et là nous entrons dans une autre dimension ou les auteurs du braquage vont devenir des victimes du couple Thuillier, qui va s’avérer être un des plus tordus. Cette ferme ou se tient quatre chevaux dans des box entourés d’herbages cache en sous-sol et dans les bâtiments des chambres des horreurs et ou 13 corps d’innocentes jeunes filles séquestrés violés, massacrés ayant subi les pires outrages ont été sommairement enterrés un peu partout aux abords de bois dans cette propriété. Rien ne nous est épargné dans ce roman, la pédophilie, le cannibalisme, l’inceste, les tortures, le sadisme, les viols, l’extrême violence, la soumission, la mort qui vient comme une délivrance, mais aussi le courage, l’abnégation, la résilience, la fraternité, la camaraderie, est un final en apothéose. Le purgatoire des innocents est un thriller implacable, terrifiant sous la plume acérée de Karine Giebel. Ce livre, que dis-je ce pavé de 600 pages que vous allez dévorer, ne vous laissera surement pas indifférent. Je vous l’assure ou alors il est grand temps d’aller consulter. Bien à vous.