"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Thomas est un patron confiant. Il a racheté une PME dans sa région natale, le Hayeux-Nord, a rénové les bâtiments, investi, formé ses 37 salariés. Packinter fabrique désormais des pièces plastiques d'inhalateur en exclusivité pour un grand laboratoire local. Mais le déclin de l'ouest et la délocalisation sont en marche, dans l'industrie pharmaceutique comme ailleurs. Le labo le lâche et c'est le moment que choisit Loïc, son bras droit, pour passer à la concurrence. Thomas se bat, cache ses angoisses. En particulier à sa femme. Par habitude, par éducation, Olivia supporte ce silence et se tient droite, souriante, aimable. Elle supporte aussi sa belle-mère tapageuse et son éternel ressassement d'un drame ancien. C'est à tout cela que pense Olivia, assise au chevet de son mari plongé dans le coma depuis plusieurs jours.
Thomas est le patron d'une PME de trente-sept employés dans le domaine de la plasturgie, dans une zone de l'ouest de la France où l'industrie se manifeste surtout par des usines désaffectées. L'activité de son entreprise est elle aussi menacée par son unique client, qui a trouvé un fournisseur moins cher dans les pays de l'Est de l'Europe. Thomas a bon espoir que le brevet de son responsable R&D Loïc puisse fournir de nouveaux débouchés. Mais sa santé est gravement affectée par ces problèmes professionnels, et, de plus, son couple bat de l'aile. ● Ce roman permet de voir sous un jour renouvelé la fonction de chef d'entreprise. Thomas se bat pour sauvegarder l'activité et l'emploi dans son usine. Il n'est pas aidé par les représentants syndicaux qui ne veulent pas reconnaître la sincérité de son combat et préfèrent lire les événements à travers une grille de pensée préétablie.
Lien : http://livresselitteraire.blogspot.fr/2017/06/principe-de-suspension-vanessa-bamberger.html
Dans une région où les industries sont en difficulté, touchée de près par cette mondialisation, cet essor des délocalisations (et de l’arrivée d’Internet), ce besoin de rentabilité face à des charges toujours plus grandes pour les PME, j’étais très pressée de découvrir ce roman. Découvrir l’angle pris par l’auteure, l’analyse de ce déclin social et industriel.
S’il mérite que l’on souligne l’importance de parler de cette réalité qui frappe les entreprises de notre pays, j’ai trouvé malgré tout que ce roman restait en surface, qu’il manquait de profondeur et de rythme. Il aurait mérité que l’auteure aille davantage dans l’analyse plutôt que de se contenter en quelque sorte de relater un fait, concret certes mais dont nous n’ignorons nullement la réalité. Bien sûr l’idée est d’être un roman non un essai mais malgré tout, il m’a manqué quelque chose pour réellement accrocher à l’idée.
Et il en est de même pour cette vie de couple en suspension que nous dépeint par petits bouts Vanessa Bamberger. Un couple dans l’indifférence de l’autre. Un couple suspendu par l’attente qu’il a de l’autre et cette absence cruelle de communication. Thomas pris par sa vie de patron ne prend pas la peine de s’adresser à sa femme, il l’admire mais lui reproche sans cesse son laisser-aller. Quant à Olivia, prise par une vie de lassitude, elle se repose sur son mari. J’ai parfois eu la sensation qu’il n’était qu’un portefeuille pour cette artiste incomprise. Bref, pas de grande empathie pour ces deux personnages même si Thomas m’a davantage marqué par cette humanité qui l’habite, ce désir de bien faire et de protéger ses salariés.
Malgré ces réserves, Principe de suspension reste une belle preuve d’amour et de soutien aux industries et PME. C’est un sujet qui mérite notre attention, pour peut-être un peu mieux comprendre les dures règles du jeu de la mondialisation et de la vie de couple dans une certaine mesure. De plus, la toute fin du roman est une vraie réussite. Les particules retombés se suspendent de nouveau, se mélangent pour reprendre vie et ce quelque en soit l’issue. Mais au moins il y a du gaz, de l’air, du mouvement. Un épilogue digne d’une fin de film écrit avec beaucoup de finesse.
En conclusion, même si Principe de suspension n’est vraiment pas désagréable à lire, avec un tel sujet, on s’attend peut-être à plus de minutie.
Mais c’est un premier roman ne l’oublions pas et ce sont de petites failles que l’auteure parviendra certainement très facilement à corriger lors de ses prochaines publications.
Principe de suspension nous présente la vie de Thomas, chef d’entreprise pas aussi sûr de lui qu’il le devrait mais qui fait tout pour sauver son entreprise et pour sauver l’avenir de ses salariés. Thomas est à l’hôpital dans le coma, Olivia son épouse est à son chevet. On découvre la vie du couple, les soucis du patron, les salariés un peu stéréotypés , le patron “pourri” du client unique de l’entreprise de Thomas. Je n’ai pas trouvé le livre transcendant mais agréable à lire. Ce que j’ai préféré c’est l’évolution d’Olivia au fil des jours et semaines que dure le coma de son mari et le dénouement du livre ne m’a pas surprise.
Thomas, jeune entrepreneur se bat pour défendre son usine et ses salariés. Depuis qu’il a racheté une PME de la filière plastique, il lutte pour conjurer le déclin de l’industrie. Un hiver pourtant tout bascule, et il se retrouve en réanimation, relié à un respirateur. À ses côtés, Olivia, sa femme, attend son réveil.
Dans ce temps suspendu, elle revit les craintes des ouvriers, les doutes de Thomas, les trahisons intimes ou professionnelles qui les ont conduits jusqu’à ce grand silence, ce moment où se sont grippés le mécanisme des machines et la mécanique des sentiments.
Ce roman mêle l l'intime et le professionnel avec tact.. Malheureusement, il m'a manqué un petit quelque chose pour rentrer dans cette histoire.
L'auteure décrit parfaitement les difficultés d'un chef d'entreprise aux proies avec les difficultés financières actuelles, mais aussi celles d'un couple en proie aux habitudes...
Thomas, entrepreneur, tente de maintenir à flot sa PME de plasturgie dans une région à fort déclin industriel. Il doit faire face au départ d’un collaborateur qu’il considérait jusqu’alors comme essentiel à l’entreprise, départ qu’il vit comme une trahison ; aux revendications syndicales et à l’abandon de son principal client pour la délocalisation vers les pays de l’Est.
Cette entreprise ne lui laisse pas de temps pour lui et si par moment son corps se rappelle à lui par des signaux d’alerte qui lui font l’effet d’un flash back vers son passé, il n’en tient pas compte et il se retrouve dans un service de réanimation branché à une machine respiratoire.
Sa femme Olivia, artiste dans l’âme mais non reconnue, qui vit dans son ombre, reste à ses côtés durant toute cette épreuve. C’est néanmoins grâce à celle-ci qu’elle va grandir et reprendre en main les rênes de sa vie.
Ce roman aurait pu être intéressant s’il avait été plus dynamique mais sa lecture fut très fastidieuse et pourtant je suis allée jusqu’au bout espérant un sursaut. Dommage !
« Dans la chambre de réanimation du Centre hospitalier de Cambregy, l’air est rare et poisseux… Thomas est étendu sur le lit médicalisé, son long corps est recouvert d’un drap jusqu’aux aisselles. »
Cet homme couché, est dans le coma, relié à un respirateur. Sa vie est suspendue à ce tube. Olivia, sa femme, le veille, elle dont la vie est suspendue à celle de son mari.
Thomas, marié, père de famille, lâche un bon boulot pour racheter une petite entreprise. Le voici sous-traitant unique d’une entreprise de respirateurs artificiels française (l’ironie du sort) qui choisit de délocaliser en Europe de l’Est. Sa PME se trouve acculée à la fermeture. Thomas, victime d’un malaise, est entre la vie et la mort, physiquement et socialement.
Thomas, en rachetant cette entreprise avait un idéal
« Thomas était persuadé que son optimiste pouvait se communiquer, il voulait changer les mentalités, redonner aux opérateurs leur fierté, il suffisait d’avoir de bonnes machines, croyait-il, les plus performantes, les plus innovantes. ».
Il a mis sa confiance, s’est presque rendu pieds et poings liés à Loïc Rodier, beau parleur qui lui a vendu de l’espoir, du mirifique, du vent. César Gomez, le contremaître, « organisé, précis, posé, peu impressionnable » en conçoit quelque jalousie, mais l’amour de la boîte est le plus fort. Il reste, solide, aux côtés du patron.
Il a fait le mauvais choix en engageant Rodier et en ne diversifiant pas ses activités, ses clients
« Thomas n’avait pas cherché d’autres clients : il n’en avait pas eu besoin, puisque l’aérosol du laboratoire français se vendait si bien. »
HFL, son client licenciant ses propres employés, il va devoir faire de même et se sent un mauvais patron, se sent fautif.
«Dans ce pays, tous les patrons étaient des coupables potentiels. A force d'être pointé du doigt, on finissait par se sentir fautif.»
Thomas aime l’industrie, les machines.
« Thomas croyait à la performance de la machine créée par l’homme, à l’homme couplé à sa machine. On les détestait, on les méprisait de nos ours, les machines industrielles et leurs vieux opérateurs. C’est ce qui rendait vraiment malheureux les ouvriers de l’Ouest, encore plus que leur mauvaise paye et la menaces du chômage. Les nouveaux arrivants, plus jeunes, les contemplaient avec mépris. Comment acceptaient-ils ces conditions de travail, pour ce salaire de misère ? Oui, le métier était épuisant, le travail en équipe, les trois-huit, tous les quatre jours il fallait changer de cycle, deux nuits deux matins deux après-midi –les patrons étaient intransigeants sur la ponctualité comme à l’armée-, au bout de vingt ans les types étaient cramés, la machine les avait fait vieillir à grande vitesse quant elle ne leur avait pas cassé le dos, les mains. »
Un paragraphe réaliste qui décrit très bien la vie des ouvriers qui, même s’ils râlent, sont très attachés à leur machine et leur boulot.
Un patron, maintenant, ne peut plus être paternaliste. César le confirme
« Tu veux sauver des gens, des emplois ? Tu veux être un bon patron ? T’es pas dabs l’humanitaire, t’es pas assistante sociale ! Qu’est-ce que ça peut faire que tu sois un chc type si tu plantes ta boîte ? De toute façon, il n’y en a pas un seul ici qui est reconnaissant des efforts que tu fais. »
Toutes ces petites PME, sous-traitantes uniques de grands groupes se font sucer, laminer. Toujours moins chers, plus vite, en flux tendu, à payer sous quatre-vingt-dix jours au lieu des soixante … Jusqu’au jour où ils s’enfuient vers l’Eldorado de l’Est ou d’ailleurs. C’est la vie quotidienne de Thomas. En tant que patron, il travaille beaucoup et plus il travaille, plus il est seul, La fuite dans le travail.
Olivia, sa femme, le veille, elle dont la vie est suspendue à celle de son mari, en suspension de sa propre vie, peintre sans exposition, même pas dilettante.
« A son avis, elle ne travaillait pas assez. La réussite, c’était dix pour cent de talent et quatre vingt dix pour cent d’effort ».
Petit à petit, elle fait le bilan de sa propre vie. Le coma de Thomas lui a permis de faire un travail sur elle-même
« Thomas ne parle jamais de son travail non plus, il a besoin de se changer les idées. Olivia respecte cette décision même si elle aimerait en savoir davantage. Parce que cela l’intéresse. Parce que cela leur ferait un sujet de conversation, à table.
Un roman très bien construit où l’alternance entre l’hôpital, la vie privée, la vie de et dans l’entreprise donne du corps à la trame psychologique. Thomas et Olivia, comme tout un chacun sont faits de glaise, structures non linéaires que l’épreuve changera, mais je vous laisse le plaisir de la découverte.
Un très bon premier roman sur un patron de PME. C’est un milieu que je connais un peu ; la solitude du patron, les difficultés des ouvriers, la dureté du travail, la saleté, le bruit, la petite paye …
«Chaque mois, Thomas signait les nombreuses demandes d'acompte sursalaire de ses employés.»
Un livre fort bien écrit, réaliste, avec de très belles tournures de phrases. Un très bon premier roman au ton juste lu dans le cadre des 68 premières fois
Ce livre plonge dans les tourments et la trajectoire d’un jeune chef d’entreprise, dont la vie se trouve brusquement « suspendue » suite à une détresse respiratoire. Le coma de Thomas est un moment hors du temps où l’on découvre son épouse, les aléas de son couple, les événements et les inquiétudes terribles qui pèsent sur l’avenir de l’entreprise.
Cet ouvrage aborde avec subtilité et sincérité le poids immense qui repose sur les épaules des dirigeants de PME, et la fragilité de ces entreprises, à la merci des marchés et des délocalisations. Là repose toute l’originalité du livre de Vanessa Bamberger. Ceci mis à part, la lecture de ce roman m’est apparue très ennuyeuse. Je n’ai ressenti que peu d’intérêt pour le déroulé du récit, et l’écriture sans relief ne m’a pas enthousiasmé. Il manque quelque-chose, un souffle, un rythme, une âme. C’est intéressant, voir pertinent, mais ce n’est pas passionnant.
https://lorenaisreadingabook.wordpress.com/
Challenge 68premièresfois Un premier roman qui m’a intéressé car il parle de personnages dont la littérature parle rarement ou du moins dont j’ai lu peu de livres qui ont comme personnage principal, un chef d’entreprise et de petite entreprise, de surcoût. Thomas est en salle de réanimation et sa femme veille sur lui. Il est patron d’une petite entreprise qu’il a repris, malgré la crise. L’auteure nous parle très bien du monde industrieux, le rôle d’un patron qui tente de maintenir son entreprise. Il s’agit d’une petite entreprise qui fabrique une pièce pour un plus gros, dans le monde pharmaceutique. Des relations entre cet homme et ses employés, sa famille. Nous ne sommes pas dans une grande entreprise mais dans une petite boîte, qui se trouve bien seule dans une zone périphérique d’une petite ville : on parle des zones périurbaines et les descriptions d’abandon de ces zones sont impressionnantes de vérité et décrivent bien l’air ambiant actuel. Mais c’est aussi un roman qui est proche de ses personnages, les ambitions, les doutes, les rêves, les rapports entre eux. Des portraits d’êtres qui essaient de trouver leur place, que ce soit le patron de cette PME, ses collaborateurs-associés, ses ouvriers, ses clients, ses donneurs d’ordre, sa femme, sa belle-mère.. Et la fin est très belle pour cela. Une lecture sur l’air du temps économique et sociale de notre époque. Un premier roman très ambitieux et qui nous entraîne dans un monde si rarement décrit.
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