Cette semaine, Laure a choisi Francine pour partager sa lecture et son avis sur le livre Prête à tout de Joyce Maynard (Philippe Rey), pour le Club des Explorateurs de lecteurs.com
Jeune, belle, mariée à un homme qui la vénère, installée dans une jolie maison, Suzanne Stone ressemble à ces filles trop parfaites des magazines. Mais elle veut davantage, elle veut la célébrité.
Isolée dans une petite ville de province, Suzanne décide que la télévision sera son royaume et, à force de persuasion, obtient un petit poste dans la station locale.
Quand son époux est retrouvé mort, la veuve éplorée, point de mire des caméras, devient rapidement suspecte. Alternant les témoignages, le roman tisse avec brio les voix de Suzanne et de son entourage. Énigmatique, capricieuse, la jeune femme est-elle pour autant l'arriviste perverse que certains dénoncent ? Où est le vrai dans ce que raconte Jimmy, son admirateur adolescent ? Jusqu'où est-elle disposée à aller pour atteindre cette renommée si convoitée ?
Admirablement construit, Prête à tout est une satire acérée de la culture de la célébrité et de l'omniprésence de la télévision tout autant qu'un passionnant roman noir.
Inspiré d'un fait divers (l'affaire Pamela Smart), ce roman raconte l’histoire d’une jeune femme pleine d’ambition et de détermination qui rêve de devenir une star de la télévision. Lorsque son époux décède étrangement au cours du cambriolage de leur maison, tous les regards vont se tourner vers elle et elle va enfin être dans la lumière, son souhait le plus cher...mais qui en fait la principale suspecte.
Gus Van Sant a réalisé l'adaptation de ce roman au cinéma en 1995
Nicole Kidman, dont c'était le premier grand rôle, va s'imposer comme une grande actrice, et recevra un Golden Globe pour son interprétation.
Un récit aux multiples narrateurs, qui se contredisent les uns les autres dès les premiers chapitres... Idéal pour ménager le suspense et rendre le lecteur actif, le transformer en détective !
Les personnages nous parlent directement comme s'ils étaient interrogés et ça rend le texte extrêmement vivant. Ils ne prennent pas de pincettes et essaient tous de faire passer un message, de se disculper en quelque sorte (dans la plupart des cas), de protéger les leurs et de se protéger eux-mêmes. Mais ils commettent aussi des erreurs et nous livrent des indices dont nous nous emparons avec enthousiasme afin de reconstituer ce puzzle qui petit à petit prend forme.
En bref, un texte très intéressant qui donne envie de visionner le film !
Nous apprenons dans la postface de 2015 que l'intrigue a été inspirée à Joyce Maynard par le procès de Pamela Smart et que l'intrigue ne correspond pas à son histoire (car Joyce s'est bien gardée de s'intéresser de trop près aux faits afin d'écrire une fiction qui lui permettrait de comprendre comment des personnes pouvaient se transformer du jour au lendemain en meurtriers. Ce roman est donc une quête de la compréhension d'un fait divers...
Quelques jours après l’arrestation de Pamela Smart, je m'attaquai à l'écriture du roman qui allait devenir Prête à tout. Non pas parce que j'avais une parfaite compréhension de cette histoire. Mais justement parce que je ne la comprenais pas.
(...) indépendamment de la réalité, quelles qu'aient été les motivations de ce garçon et de ses trois complices, pour mettre fin à la vie de Grégory Smart cette nuit-là, je finis par entrevoir ce qui avait poussé mon personnage de roman à commettre un meurtre.
Ce roman ne peut que nous toucher car le personnage principal, Suzanne, obsédée par sa quête (être journaliste TV), ne pense qu'aux apparences, ne s'intéresse qu'à sa beauté, sa minceur et partage allègrement ses connaissances en la matière comme si seules ces informations étaient essentielles (en tout cas pour elle). Ce récit de la réalité et des apparences, de l'illusion, ne peut que toucher car dès le départ le personnage est condamnée et fera les frais de son "hubris". Elle n'est pas seule car dès sa naissance, tous, en particulier ses parents, sont subjugués par sa beauté, par son apparence, et le lui répètent à l'envi.
(...) mon livre ne parle pas d'un crime précis ni d'un groupe de personnages réels. Il évoque avant tout certains aspects de la culture américaine et, de plus en plus sans doute, de la culture européenne : l'obsession de l'image aux dépens du contenu
Susie (Suzanne Stone) a vraiment tout pour elle depuis sa plus tendre enfance et rêve de célébrité, jusqu’au jour où son mari Larry est retrouvé assassiné dans leur appartement.
Voilà un bon début, pour un roman basé sur un fait divers américain peu banal !
Chaque chapitre donne la parole à un témoin proche de l’affaire, principalement des membres de la famille de Susie mais aussi de celle de Larry et des ados incriminés dans cette histoire glauque. À chacun sa vérité …
Si le style littéraire n’atteint pas le même degré de sophistication, il n’est pas sans me rappeler celui d’une autre Joyce (Carol Oates) … L’écriture est assez triviale, pourtant le récit n’en demeure pas moins de qualité - grâce à une construction particulièrement originale !
Une très bonne impression pour mon premier coup d’essai qui me donne définitivement envie de découvrir la suite de son oeuvre !
Voilà un livre que l'on ne peut lâcher une fois commencé!
Construit à la manière d'un reportage, chaque personnage s'adresse à nous à tour de rôle et donne son point de vue dans de courts chapitres.
Petit à petit la vérité sur Suzanne cette anti-héroïne égocentrique, narcissique et menteuse, apparaît.
Inspiré d'un fait divers des années 90, Joyce Maynard construit un roman noir efficace et dresse le portrait de l'Amérique dans une petite ville à cette époque: les différentes classes sociales, la fascination pour le monde de la télé (avant internet), la réussite à tout prix...
Cette 1ère prise de contact avec Joyce Maynard est plus que convaincante. J'ai vraiment hâte de me plonger dans le reste de son oeuvre
Suzanne est une femme pleine d'ambition, qui veut réussir dans le monde de la télé. Pour ça elle a mis toutes ses chances de son côté: études, tenues, maquillage,... quitte à faire très superficielle. Elle épouse Larry, homme apprécié de tous. Hors, 6 mois après leur mariage, Larry se fait mystérieusement assassiné ..
Conçu comme une enquête journalistique, le livre nous permet une plongée au cœur d'un fait divers assez sordide. Qui dit la vérité? Qui manipule qui?
Le roman est très bien construit, dans le style polar addictif. On rentre bien dans l'histoire et on est vite happé dans l'histoire dont on veut savoir le fin mot.
Un roman d'été qui se lit certes avec plaisir mais ma préférence va incontestablement à son livre " Les filles de l'ouragan".
Dès les premières pages, ce roman sent le « polar ». Très vite on comprend qu’il y a du cadavre dans l’air. On commence par l’audition des témoins et avec eux on avance dans la découverte de cette affaire.
Suzanne, le personnage principal, est accablée dans cette audition, puisque qu’elle nous apparait très vite comme quelqu’un de superficiel, d’arriviste et pire comme l’assassin potentiel. Joyce Maynard utilise aussi ce roman pour nous peindre les travers de l’Amérique du XXIe siècle où la télévision est omniprésente et devient pour certains obsessionnelle. C’est le règne de l’apparence, de l’image que l’on se construit pour faire écran aux autres.
On peut blâmer Suzanne pour avoir tout sacrifié d’elle et de ses proches pour sa seule ambition professionnelle, de s’être inventé cette vie de certitudes aveuglantes. Mais sa condition de femme ne l’a-t-elle pas obligée à ces sacrifices ? Avait-elle d’autres choix pour atteindre son objectif dans ce monde masculin de l’audiovisuel ?
Malgré tous ces aspects insupportables de sa personnalité, on a envie de tenter de la comprendre, de l’aider à ouvrir les yeux. En même temps, tous les témoignages la poussent vers la culpabilité, et J.Maynard nous conduit avec une grande maîtrise vers les marécages de l’être humain, cette zone où la sauvagerie devient la seule règle de vie.
Ce roman proche du polar mène le lecteur vers de nombreuses réflexions sur l’ambition professionnelle, le monde de l’audiovisuel, celui du paraître. Ces questions sont intemporelles, et se posent encore plus aujourd’hui dans l’environnement Internet, ou l’important est plus de s’afficher que d’avoir quelque chose à dire.
Ce roman se lit avec plaisir et je le conseillerais volontiers à des amis. C’est une facette de l’Amérique qui y est décrite et je trouve toujours intéressant d’aborder la connaissance de ce pays par description de quotidiens plutôt hors norme.
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