Cette semaine, Laure a choisi Francine pour partager sa lecture et son avis sur le livre Prête à tout de Joyce Maynard (Philippe Rey), pour le Club des Explorateurs de lecteurs.com
Coup de coeur absolu :
Ah, quelle bonne lecture, quel beau et bon roman, quelle histoire magnifique, merci beaucoup Joyce Maynard.
Vraiment de tout coeur, Merci.
L'héroïne de ce roman Amélia, sort tout juste d'une tragique épreuve.
Vraiment terrible.
Elle part loin,se remet au hasard.
Et elle fait bien.
Quand on ne contrôle plus rien dans sa vie, que le chagrin vous envahit mais que vous êtes encore en vie, le hasard me paraît une bonne option.
À partir de là, vous allez embarquer dans la grande comédie humaine, avec ses tragédies,ses joies, ses capacités à la résilience, les nouveaux lieux de vie, la beauté de certaines rencontres, la magnifique possibilité de consolation du temps et de la nature...
Vous allez découvrir un lieu exceptionnel, L'hôtel des oiseaux,en Amérique centrale, une femme exceptionnelle elle aussi.
Une histoire d'amitié belle à en vivre.
Une histoire d'amitié laide à en grandir.
D'autres cultures, de la lucidité, du courage, beaucoup de courage.
De l'amour, toujours.
Aucune, absolument mièvrerie.
La beauté de la vie dans ses douceurs et ses épreuves, avec une magnifique histoire, délicatement bien contée, qui permet de vivre avec d'autres, de développer son émotion et son empathie, une histoire où le passé est dans le présent et le futur pas forcément triste, une histoire belle comme un lac au coucher du soleil sous les pentes d'un volcan.
Magnifique, romanesque et pourtant si proche de la vie vraie.
Bravo, à lire absolument. Un soleil dans des temps trop sombres.
Dans mes livres favoris de cette année 2023. Critique plus complète enfin en ligne sur mon blog ici >> https://lautremagda.hoibian.com/index.php/2023/12/12/avis-sur-lhotel-des-oiseaux-de-joyce-maynard/
Il est des personnes sur lesquelles le sort s’acharne C’est le cas d’Amélia (perte de sa mère dans une explosion lorsqu’elle a 7 ans et perte d’autres proches)
Devant la tragédie, certains s’effondrent, d’autres fuient, d’autres rebondissent. Amélia, elle, fuit pour se retrouver.
C’est ainsi qu’elle se retrouve devant l’hôtel de Leila. Leila qui comme Amélia a une histoire ( on pourrait dire un passif car on ne se retrouve pas dans un village du Guatemala , même si l’endroit est paradisiaque, par hasard.) Mais « Chaque paradis a ses serpents. »
Ce roman est l’histoire d’une reconstruction ( celle d’Amélia et accessoirement celle de l’hôtel, personnage clé du roman.)
J’ai trouvé qu’il y avait beaucoup (trop) de personnages, principalement des bienveillants. Quelques méchants (on les devine trop rapidement). On est bien loin du Ritz, de sa clientèle et de son bar . On ne vient pas à l’hôtel des oiseaux pour se faire voir.
La lecture est agréable et je ne suis pas vraiment ennuyé MAIS …je ne me suis pas éclaté non plus.
Tout était prévisible ( ok , c’est pas un thriller non plus , mais quand même)
Surtout, un élément a complétement pollué ma lecture. Je n’arrêtais pas de penser au feuilleton « HOTEL (celui des années 80 ; je sais on a les références qu’on peut et à l’époque je lisais moins qu’aujourd’hui…) Ce feuilleton dans lequel à chaque épisode de nouveaux clients arrivaient avec leurs problèmes et repartaient plus légers ( je parle de leurs problèmes , pas de leurs bagages…)
A l’Hôtel des oiseaux c’est pareil : Un client = une problématique = une solution. Le tout dans un climat de bienveillance version Large.
J’ai adoré ses remerciement à la fin du livre ; particulièrement sa réponse à ceux qui reprochent d’avoir situé son histoire dans un pays autre que celui de sa naissance, lui reprochant ainsi une « appropriation culturelle » , cette « mode culturellement correcte qui lui parait bornée et aberrante. »
Le roman commence en octobre 1949. Edwin Plank est fermier et capitaine des pompiers volontaires de la bourgade. Il vit avec sa femme Connie et ses 4 filles sur un terrain acquis par sa famille depuis le 17ème siècle. La saison des ouragans a commencé et il se voit appelé pour dégager un arbre tombé sur la route. 9 mois plus tard née le 4 juillet 1950, une petite fille Ruth. Un bébé de l'ouragan comme aime le répéter son père. Le même jour et dans le même hôpital Dana Dickerson voit également le jour. Pendant de nombreuses années, sous l'impulsion de Connie, la mère de Ruth, les deux familles vont garder un contact forcé. Ruth et Dana sont totalement différentes et n'auront pas l'envie de créer un lien entre elles. Chacune grandira de son côté et fera sa propre expérience comme deux étrangères. Cependant ces filles de l'ouragan partagent le même sentiment de ne pas être à leur place dans le monde où elles évoluent.
Dès le début, j'ai été happée par le prologue puis par l'alternance des récits entre Ruth et Dana. On est dans leur tête et dans leur cœur. Plus qu'une histoire de secret familial que l'on devine vite, c'est toute une vie parsemée de faits historiques et sociétales qui est racontée. L'autrice aborde entre autres Woodstock, la guerre du Vietnam, la maternité, la maladie, l'amour, la famille et surtout le respect de la terre. L'attachement d'Edwin pour sa ferme et ses fraises est vraiment touchant et sincère. Il le fait par soucis du travail bien fait et pour produire en qualité. Il transmet à Ruth et à Dana des valeurs qui les porteront toutes leur vie. Joyce Maynard a su décrire avec détails et respect le milieu de la ferme agricole.
Le rythme du roman est parfait et la prose captivante. Je ne me suis pas ennuyée. J'ai pris beaucoup de plaisir à suivre les destins en parallèle de ces deux femmes qui par certains moments vont se rejoindre par pointillé. En fait je vous conseille de vous détacher rapidement du "secret de famille". Il explique beaucoup de choses bien évidemment mais vous passeriez à côté du reste.
En 1970, Joan (qui vit chez sa grand-mère, faute d’avoir une maman « responsable ») va perdre cette dernière (une hippie alcoolique, droguée et influençable) de façon tragique, autant que répréhensible aux yeux de la société. Sa grand-mère va l’éloigner de New-York par mesure de prudence et changera leurs identités respectives. Joan est devenue Amelia.
Adulte, Amelia qui ne croyait pas à la possibilité d’accéder un jour au bonheur, va déposer enfin les armes et s’ouvrir à la joie d’une vie de famille à San Francisco. Les conséquences de sa confiance en son avenir seront sans commune mesure … La jeune femme décidera alors de s’éloigner à tout jamais de ce monde afin de ne plus avoir à faire face à la cruauté de son destin et se retrouvera dans un pays d’Amérique Centrale. À la Llorona, un hôtel à la limite du délabrement, tenu par l’atypique Leila. Loin du « bruit et de la fureur », elle y fera la connaissance d’une petite communauté d’individus, aussi cabossés par l’existence qu’elle peut l’être … Dans cet endroit aux milles couleurs, aux chants d’oiseaux, à la « presque » douceur de vivre, Joan-Amelia sera confrontée à la réalité d’un monde, capable d’apporter le meilleur comme le pire.
Un roman lumineux, autant que terriblement bouleversant ! J’ai lu pratiquement tous les ouvrages traduits en français de l’auteure, mais celui-ci m’a particulièrement émue ! Une grosse pépite, incontestablement ! Pour l’anecdote, Joyce Maynard (qui fut à dix-huit ans victime d’un pervers narcissique de cinquante-trois ans, répondant au nom prestigieux de J.D. Salinger) est une écrivaine solaire, dont le courage n’a d’égal que son talent. Née en 1953, la vie ne l’a pas non plus vraiment épargnée … Elle partage son temps entre la Californie et le Guatemala.
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