"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
New Hampshire, 1950. Nées le même jour, dans le même bourg, dans des familles que tout oppose, Ruth, beauté exaltée, a l'âme d'une artiste ; l'androgyne Dana, l'esprit terrien. Si dissemblables, et pourtant. Chacune lutte pour exister dans un monde auquel elle ne se sent pas appartenir, et leurs destins sans cesse se frôlent. Jusqu'au jour où un secret inouï bouleverse leur vie.
Les Filles de l'ouragan, qu'on lit d'une traite, charmé par la magie qui émane de la prose simple de Maynard, avance comme un train dans la nuit Astrid Eliard, Le Figaro Traduit de l'anglais (États-Unis) par Simone Arous
Le roman commence en octobre 1949. Edwin Plank est fermier et capitaine des pompiers volontaires de la bourgade. Il vit avec sa femme Connie et ses 4 filles sur un terrain acquis par sa famille depuis le 17ème siècle. La saison des ouragans a commencé et il se voit appelé pour dégager un arbre tombé sur la route. 9 mois plus tard née le 4 juillet 1950, une petite fille Ruth. Un bébé de l'ouragan comme aime le répéter son père. Le même jour et dans le même hôpital Dana Dickerson voit également le jour. Pendant de nombreuses années, sous l'impulsion de Connie, la mère de Ruth, les deux familles vont garder un contact forcé. Ruth et Dana sont totalement différentes et n'auront pas l'envie de créer un lien entre elles. Chacune grandira de son côté et fera sa propre expérience comme deux étrangères. Cependant ces filles de l'ouragan partagent le même sentiment de ne pas être à leur place dans le monde où elles évoluent.
Dès le début, j'ai été happée par le prologue puis par l'alternance des récits entre Ruth et Dana. On est dans leur tête et dans leur cœur. Plus qu'une histoire de secret familial que l'on devine vite, c'est toute une vie parsemée de faits historiques et sociétales qui est racontée. L'autrice aborde entre autres Woodstock, la guerre du Vietnam, la maternité, la maladie, l'amour, la famille et surtout le respect de la terre. L'attachement d'Edwin pour sa ferme et ses fraises est vraiment touchant et sincère. Il le fait par soucis du travail bien fait et pour produire en qualité. Il transmet à Ruth et à Dana des valeurs qui les porteront toutes leur vie. Joyce Maynard a su décrire avec détails et respect le milieu de la ferme agricole.
Le rythme du roman est parfait et la prose captivante. Je ne me suis pas ennuyée. J'ai pris beaucoup de plaisir à suivre les destins en parallèle de ces deux femmes qui par certains moments vont se rejoindre par pointillé. En fait je vous conseille de vous détacher rapidement du "secret de famille". Il explique beaucoup de choses bien évidemment mais vous passeriez à côté du reste.
C'est vrai qu'on devine très rapidement quelle sera l'issue de cette intrigue, mais n'était-ce pas la volonté de l'autrice de donner au lecteur cette longueur d'avance, d'assister à la lente compréhension des événements chez les "soeurs d'anniversaire". L'histoire n'en reste pas moins très bien écrite et le changement de point de vue à chaque chapitre très intéressant. J'ai retrouvé le style de J. Maynard que j'avais adoré dans son roman "Où vivaient les gens heureux".
"Les filles de l'ouragan", c'est l'histoire de deux filles nées dans le même hôpital, le même jour, neuf mois jour pour jour après le passage d'un terrible ouragan dans le New Hampshire.
L'une s'appelle Ruth, une "grande percher" née dans une famille d'agriculteurs avec une mère totalement indifférente envers elle. L'autre, se nomme Dana, vivant entre une mère peintre et un père mi-entrepreneur, mi-artiste, mi-bon à rien.
Chapitre après chapitre, on suit l'évolution des deux vies totalement différentes entre ses deux "soeurs d'anniversaire". Deux vies qui pourraient être inversées car au fil des pages et du temps, on devine qu'elles ont en commun bien plus qu'un simple jour d'anniversaire...
Ruth et Dana, deux jumelles antagonistes, liées par leur différence et le mystère de leurs terribles origines emportent le lecteur à travers leur vie mais aussi à travers l'histoire de tout un pays.
Alternativement, Joyce Maynard fait parlers les deux filles d'une même voix, une voix sensible, troublante, dépouillée de fioriture, totalement authentique. A travers le temps, Ruth et Dana, sans jamais se perdre de vue, découvrent l'amour, la maternité, les déceptions, le regard des autres et la mort.
Une nouvelle fois, comme à chaque lecture d'un roman de Joyce Maynard, je suis transporté dans le récit grâce à cette plume simple mais tellement belle et touchante.
"Les filles de l'ouragan" vous transportera dès années 50 à aujourd'hui, dans deux itinéraires de vie jusqu'au moment ou le secret longtemps enfoui bouleversera leurs existences. Un roman qu'on lit d'une traite comme avance l'ouragan dans la nuit noire.
Des familles, des filles. Plus que des destins, des vies qui se croisent.
C'est un joli roman peuplé de personnages fort attachants, à commencer par les deux héroïnes conçues un jour d'ouragan, Dana Dickerson et Ruth Plank « soeurs » d'anniversaire, et surtout le père Plank.
On suit leur vie de la naissance à nos jours, elles nous touchent dans leur volonté de construire la leur en toute liberté malgré les carrières ratées, les amours avortées et surtout la difficulté à s'extraire de l'identité familiale dans laquelle aucune ne se reconnait. Les thèmes abordées sont forts ( hérédité, puritanisme, homosexualité, indépendance féminine ) et subtilement abordées, Joyce Maynard a eu une façon de sonder les émotions féminines d'une grande acuité.
Ce qui m'a cependant gêné dans cette lecture, c'est le manque de mystère. Toute l'intrigue tourne autour d'un secret qui est révélé officiellement au lecteur à mi-livre, lorsqu'il fait irruption en mode déflagratoire dans la vie de Ruth.
Sauf que dès les premières pages, tu le devines illico tellement il est évident, même dans ses ramifications et du coup, j'ai été un peu agacée que Dana et Ruth ne le comprennent quasiment à la fin de leur vie. Autant le dire direct, d'emblée, plutôt que d'en faire un ressort important de la narration.
Tout est ensuite cousu de fil blanc, sans surprise réelle, et la lecture, si elle reste fort plaisante, manque forcément de l'émotion qui aurait pu t'étreindre si le secret avait été abordé différemment par l'auteure.
Ce roman m'a été offert, et j'ai été très déçue. Il prône en effet une idéologie que je trouve particulièrement dérangeante, défendant une conception de l'individu porteur dans ses gênes de talents et d'appétences particulières.
Concernant l'histoire, elle est cousue de fil blanc, l'intrigue n'en est plus une dès la cinquantième page.
Je ne vous le conseille donc pas du tout !
Un coup de cœur total pour ce très beau roman. L'histoire de Dana et Ruth, "sœur d'anniversaire". mais pourquoi "sœur d'anniversaire"? Et pourquoi une telle obsession de la part de la mère de Ruth vis-à-vis de Dana et sa famille?
L'écriture de Joyce Maynard est vraiment belle, et vous happe en quelques pages.
Une perle!! Ce roman nous saisit dès la première page, nous transporte... Une écriture fluide chargée d'émotion au service d'une belle histoire.
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